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Opération Restore Hope ou un Roman de Cour

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Opération Restore Hope ou un Roman de Cour
Ce roman aurait pu s’appeler Opération Renard du désert, Raisin de la Colère, Flèche de David, Épervier ou Serval… comme tout ne se fait plus que par opération ! De la division à la multiplication, en passant par la soustraction et l’addition : on multiplie la colère des uns contre l’humanité des autres, pour mieux les diviser ; on soustrait aux peuples leurs richesses de droit, pour ajouter des avoirs aux plus forts injustes. Dans du vite fait toujours ; vu et connu ; au su et au vu de tous ; manu militari bien de fois. Et, face à ce spectacle digne d’une fiction américaine du Far-West, l’habile plume de l’écrivain CANA propose juste une Opération Restore Hope, une leçon sur comment restaurer l’espoir et l’espérance au sein des peuples meurtris étranglés par la dure loi d’airain capitaliste ou du règne du profit exacerbé.

Face à l’égoïsme, l’indifférence ou la raison d’Etat, elle propose le partage, l’union, la solidarité réelle et l’amour ; choses qui ne s’obtiennent guère par simple décret ou fusion mathématique, sinon que par le changement des mentalités et des manières de faire société.

Le verbe haut, l’allure courte, pour un récit magistral, l’Opération Restore Hope de Franck CANA est digne d’une leçon philosophique d’un conseiller vertueux à un Prince. Il dévoile la manière de gérer humainement la Cité, en prémunissant le prince des situations malencontreuses dans lesquelles la vertu se fait harakiri pour célébrer la fortune. Ici, c’est le bon conseiller, fait de vertu essentiellement mais aussi d’humour et de réalisme critique, qui se met en quatre pour servir, comme sur un plateau d’argent, des décisions sang bleu au prince, contre la fin qui justifie les moyens…

« Le soir venu, alors que mon épouse était déjà endormie à mes côtés, une brise de terre qui giflait de temps à autre les volets de notre chambre me fouettait l’esprit et me donnait l’insomnie. Tout ce que j’avais appris de ce premier voyage camerounais s’entre- choquait dans ma tête. Les gens ne pouvaient guère être informés de l’ampleur de ce qui avait été perpétré là-bas. Ni par les officiels qui y séjournaient et encore moins la Pravda et sa nébuleuse médiatique, véritables caisses de résonance de la voix royale, à l’image du Daily mirror… », narre le Conseiller du Prince, personnage principal du roman. Au plus près de la réalité, ce roman paru au mois d’avril 2013 (aux éditions LA BRUYÈRE) est un vrai voyage, un pont d’unification entre le peuple et le Prince, sur fond d’Histoire du monde et de tout ce qui se vit sous le soleil.

Qui a dit que les sphères du pouvoir devraient échapper au champ littéraire, qui plus est à la prose ? En tout cas, ce n’est pas l’illustre Sony Labou Tansi, cité par Franck CANA, qui, du roman, dit judicieusement : « Le roman est, paraît-il, une œuvre d’imagination. Il faut pourtant que cette imagination trouve sa place dans quelque réalité… ». A considérer l’imagination intrigante de cette œuvre romanesque qui sort des sentiers battues, on est tenté de dire sans ambages que les Festivités des 60 ans de la littérature congolaise (1953-2013) prévues d’octobre à décembre 2013 au Congo s’annoncent vraiment prometteuses. Car, 2013, qui est un grand cru littéraire et culturel pour les Congolais, marque l’an 1 de la seconde vie de la littérature congolaise. Que vive notre littérature !

Aimé EYENGUE
(LA TRIBUNE D’AFRIQUE - N°004 du jeudi 16 mai 2013).

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