
« Insectes ravageurs des graines de légumineuses. Biologie des Bruchinae et lutte raisonnée en Afrique » (1), un ouvrage scientifique qui présente une compilation de réflexions qui intéressent le monde agricole du continent. Neuf chapitres qui méritent d’être expliqués aux agriculteurs africains pour la bonne prise en main de leurs activités. «La protection des cultures en Afrique » (pp. 13-16), une contribution du docteur Nazaire Nkouka (2), premier chapitre de l’ouvrage, est le sujet de notre première analyse.
Le développement au niveau de la recherche scientifique en ce qui concerne l’agriculture en Afrique a été une des activités de l’ancienne ORSTOM (Office de la recherche scientifique et technique d’outre mer). Aussi, dans le cadre de ses recherches sur la protection des cultures sur le continent, Nazaire Nkouka, après avoir rappelé que les premiers écrits sur la recherche agronomique en Afrique dateraient du XIXe siècle, donne quelques pistes pour aider les agriculteurs africains à protéger leurs productions.
La protection des cultures en Afrique paraît aléatoire. Dans l’ensemble des étendus qui favorisent l’activité agricole, les cultures vivrières et rentières sont souvent accompagnées d’une prolifération des éléments ravageurs (animaux, insectes…) favorisée par le climat tropical. La plupart des cultures n’échappent pas à l’action prédatrice de ces ravageurs. La protection des cultures en Afrique devrait être un des leitmotivs des chercheurs en agronomie pour lutter contre la faim endémique qui sévit sur le continent. Pour le docteur Nazaire Nkouka, 30 à 40% des pertes de production sont causées par les bioagresseurs : adventices, ravageurs, parasites et agents pathogènes. Malheureusement, pour assurer la production et la conservation des stocks de graines, la protection phytosanitaire est encore pratiquée en Afrique avec utilisation de pesticides de synthèse. Malgré leur coût élevé, ces produits sont très accessibles. Mais ils constituent un danger pour la santé des populations par la pollution de l’environnement. Aussi, l’inquiétude du chercheur Nazaire Nkouka se justifie à propos de cette situation : « il est nécessaire de mettre en place des stratégies alternatives, facilement utilisables par les producteurs agricoles africains ». Dans sa contribution, une révélation pertinente : les gouvernements africains et les organisations internationaux contrôleraient l’usage et la commercialisation des produits phytosanitaires. A cela s’ajoutent les politiques de protection des cultures au niveau régional afin de contrôler les introductions et ennemis des plantes cultivées. Nazaire Nkouka, « la définition de ces bonnes pratiques en Afrique doit être, comme pour les autres continents, un objectif important ». Il révèle ensuite que le continent africain est placé sous la responsabilité du Conseil phytosanitaire interafricain, une institution qui fonctionne comme un observatoire des questions phytosanitaires pour le continent. Une révélation qui devrait rassurer les agriculteurs africains.
Quand on sait que le recours à la lutte chimique a été longtemps considéré comme le moyen le plus efficace contre les bioagresseurs des plantes sur le continent, ce type de protection largement accepté pour limiter les pertes, a eu des retombées négatives sur l’environnement et la santé des agriculteurs ainsi que sur celle des consommateurs. Devant cette situation où se trouvent les cultures africaines, Nazaire Nkouka réalise que « la protection des cultures dans les pays africains pose de nombreux problèmes qui ne sont que partiellement résolus ». Aussi, propose-t-il une étude approfondie sur l’utilisation des pesticides qui sont incontournables pour des rendements meilleurs en Afrique. A cela doit s’ajouter un travail pédagogique et didactique au niveau des agriculteurs, comme cela est spécifié en conclusion de la réflexion : « la formation à la lutte raisonnée doit absolument être développée en Afrique, notamment pour la protection de plantes vivrières comme les légumineuses ».
Et notre prochaine analyse se focalisera sur le deuxième chapitre intitulé « Les légumineuses alimentaires en Afrique » du professeur J. Huignard et autres. Cet ouvrage devrait avoir sa scientificité simplifiée pour qu’il soit accessible aux paysans agriculteurs africains.
Noël KODIA,
Essayiste et critique littéraire
(1) « Insectes ravageurs des graines de légumineuses » sous la direction du Pr. J. Huignard, éditions Quae, Versailles, 2011, 145p. 30 euros.
(2) Le docteur Nazaire Nkouka est chercheur associé au Cirad et consultant international de la FAO. Ancien secrétaire scientifique du Conseil Phytosanitaire Interafricain, il est actuellement conseiller au Ministère du Développement industriel et de la Promotion du Secteur privé du Congo-Brazzaville.
Le développement au niveau de la recherche scientifique en ce qui concerne l’agriculture en Afrique a été une des activités de l’ancienne ORSTOM (Office de la recherche scientifique et technique d’outre mer). Aussi, dans le cadre de ses recherches sur la protection des cultures sur le continent, Nazaire Nkouka, après avoir rappelé que les premiers écrits sur la recherche agronomique en Afrique dateraient du XIXe siècle, donne quelques pistes pour aider les agriculteurs africains à protéger leurs productions.
La protection des cultures en Afrique paraît aléatoire. Dans l’ensemble des étendus qui favorisent l’activité agricole, les cultures vivrières et rentières sont souvent accompagnées d’une prolifération des éléments ravageurs (animaux, insectes…) favorisée par le climat tropical. La plupart des cultures n’échappent pas à l’action prédatrice de ces ravageurs. La protection des cultures en Afrique devrait être un des leitmotivs des chercheurs en agronomie pour lutter contre la faim endémique qui sévit sur le continent. Pour le docteur Nazaire Nkouka, 30 à 40% des pertes de production sont causées par les bioagresseurs : adventices, ravageurs, parasites et agents pathogènes. Malheureusement, pour assurer la production et la conservation des stocks de graines, la protection phytosanitaire est encore pratiquée en Afrique avec utilisation de pesticides de synthèse. Malgré leur coût élevé, ces produits sont très accessibles. Mais ils constituent un danger pour la santé des populations par la pollution de l’environnement. Aussi, l’inquiétude du chercheur Nazaire Nkouka se justifie à propos de cette situation : « il est nécessaire de mettre en place des stratégies alternatives, facilement utilisables par les producteurs agricoles africains ». Dans sa contribution, une révélation pertinente : les gouvernements africains et les organisations internationaux contrôleraient l’usage et la commercialisation des produits phytosanitaires. A cela s’ajoutent les politiques de protection des cultures au niveau régional afin de contrôler les introductions et ennemis des plantes cultivées. Nazaire Nkouka, « la définition de ces bonnes pratiques en Afrique doit être, comme pour les autres continents, un objectif important ». Il révèle ensuite que le continent africain est placé sous la responsabilité du Conseil phytosanitaire interafricain, une institution qui fonctionne comme un observatoire des questions phytosanitaires pour le continent. Une révélation qui devrait rassurer les agriculteurs africains.
Quand on sait que le recours à la lutte chimique a été longtemps considéré comme le moyen le plus efficace contre les bioagresseurs des plantes sur le continent, ce type de protection largement accepté pour limiter les pertes, a eu des retombées négatives sur l’environnement et la santé des agriculteurs ainsi que sur celle des consommateurs. Devant cette situation où se trouvent les cultures africaines, Nazaire Nkouka réalise que « la protection des cultures dans les pays africains pose de nombreux problèmes qui ne sont que partiellement résolus ». Aussi, propose-t-il une étude approfondie sur l’utilisation des pesticides qui sont incontournables pour des rendements meilleurs en Afrique. A cela doit s’ajouter un travail pédagogique et didactique au niveau des agriculteurs, comme cela est spécifié en conclusion de la réflexion : « la formation à la lutte raisonnée doit absolument être développée en Afrique, notamment pour la protection de plantes vivrières comme les légumineuses ».
Et notre prochaine analyse se focalisera sur le deuxième chapitre intitulé « Les légumineuses alimentaires en Afrique » du professeur J. Huignard et autres. Cet ouvrage devrait avoir sa scientificité simplifiée pour qu’il soit accessible aux paysans agriculteurs africains.
Noël KODIA,
Essayiste et critique littéraire
(1) « Insectes ravageurs des graines de légumineuses » sous la direction du Pr. J. Huignard, éditions Quae, Versailles, 2011, 145p. 30 euros.
(2) Le docteur Nazaire Nkouka est chercheur associé au Cirad et consultant international de la FAO. Ancien secrétaire scientifique du Conseil Phytosanitaire Interafricain, il est actuellement conseiller au Ministère du Développement industriel et de la Promotion du Secteur privé du Congo-Brazzaville.
www.pagesafrik.info le rendez-vous des stars