Un nouvel album – Bande annonce, un opus de quatre titres dont deux reprises, comme toujours – et une nouvelle danse – Mokongo ya koba - voilà la Pâque de Zaïko Langa Langa, une maison, gardée depuis l’an1 par Nyoka Longo. Mais une question se pose : au-delà de tout succès, cet album constitue-t-il une oeuvre d'art ou une bricole ?
Mama Siska par-ci ; Mokongo ya Koba par-là ! Le nouveau Zaïko semble captiver les mélomanes. Mais ce nouvel opus est-il vraiment une oeuvre d'art ? Un des éléments de réponse à cette question se trouve dans 99 francs, un roman à succès paru en 2000, très provocateur, de Frédéric Beigbeder : « L’avantage avec la nouveauté, c’est qu’elle ne reste jamais neuve. Il y a toujours une nouvelle nouveauté pour faire vieillir la précédente. » Jossart Nyoka Longo a fait sien ce constat. Car, depuis toujours, il fait du neuf avec du vieux, comme pour mieux combler la vacuité complète de sa longue carrière musicale, et donner le sentiment à chaque fois que le passé est neuf. Non, Jossart ne vit pas pour qu'il lui reste un passé sublime, mais pour gagner du temps.
Bande annonce miaule, bêle, aboie et rugit. Un vacarme silencieux digne d'un Jean Claude Beri de Dac Presse. Des chansons banales dont Eka et Jusqu’où Papy, que tout le monde connaît déjà. C’est à croire que Nyoka Longo reste en panne d’inspiration depuis le jour de sa naissance.
Franchement, il faut être cinglé pour écouter en boucle le nouvel opus de Zaïko Langa Langa. Nyoka longo croit qu'une chanson est un produit de consommation, aussi faut-il la prendre à la légère. Il est, pour ainsi dire, celui qui contribue à l’hibernation de la Rumba, un genre divin. Reprenons la critique acerbe de Montherlant à Flaubert : il n'y a dans cet album "ni esprit, ni nouveauté de pensée (...) ni alacrité d'écriture, ni coups de sonde imprévus et profonds dans le coeur humain (...) : Jossart manque de talent à un point qui n'est pas croyable. Sans doute, on peut apprendre quelque chose de Bande annonce ou de Jossart, mais à condition qu'on ne lui accorde pas plus de valeur qu'il n'en a et qu'on sache qu'il n'est pas de "la même pâte qu'un Papa Wemba, un Evoloko, un Pépé Kallé." Qu'est donc venu faire Nyoka Longo dans la musique ?
Un argument qui ne tient pas debout
Franchement, il y a des gens qui sont bien nés. Ainsi Nyoka Longo. Il s’est trouvé au bon endroit, au bon moment. Autrement la place de Nyoka Longo aurait été au volant d’un fula-fula, avec comme contrôleur Wallis Kimbatsa. C’est le seul musicien au monde qui, en 44 ans de carrière musicale, ne dispose d’aucun album personnel. Et sa trame est toute connue : « Je suis le gardien de la maison Zaïko, donc je dois privilégier le collectif. » Soit ! Sauf que cette posture est devenue, au fil du temps, une imposture imbuvable. Franco Luambo Makiadi eut un grand orchestre, cela ne l'empêcha pas de pondre des albums personnels intemporels. Papa Wemba a un orchestre depuis 36 ans et il a des albums personnels. Et Tabu Ley ? Et Emeneya ? Et Pépé Kallé ? Jossart, lui, le gardien du temple, n’a jamais rien réalisé de bon, si ce n’est d’avoir ennuyé nous autres mélomanes de sa voix éraillée. Jossart s'abrite derrière l'argument du gardien du temple pour masquer, en vérité, son incurie.
En Février, au moment de présenter Bande annonce, Jossart a déclaré qu'il faire danser Kinshasa. Hélas ! On ne fait pas danser les gens avec du bruit, mais avec de la musique. Dans la vie, l’on ne peut éternellement baigner dans le fleuve de l’irrationalité, celui des fétiches que lui aurait légué DV Moanda, le fondateur de Zaïko. Sans les Manuaku, Zamuangana, Matima, Chékédan, Bimi, les véritables compositeurs, Zaïko Langa Langa, aujourd’hui, ne compterait pas plus de dix chansons. Et, quand on fait un retour en arrière, Nyoka Longo n’a pas composé une seule merveille, telles Femme ne pleure pas, Obi, Fièvre Mondo, etc.
Alors, comment encourager ce paresseux de Nyoka Longo ? En boycottant son Zaïko à lui, pas celui des Papa Wemba, Evoloko, Gina, Likinga, Bimi… Voilà !
Bedel Baouna
Mama Siska par-ci ; Mokongo ya Koba par-là ! Le nouveau Zaïko semble captiver les mélomanes. Mais ce nouvel opus est-il vraiment une oeuvre d'art ? Un des éléments de réponse à cette question se trouve dans 99 francs, un roman à succès paru en 2000, très provocateur, de Frédéric Beigbeder : « L’avantage avec la nouveauté, c’est qu’elle ne reste jamais neuve. Il y a toujours une nouvelle nouveauté pour faire vieillir la précédente. » Jossart Nyoka Longo a fait sien ce constat. Car, depuis toujours, il fait du neuf avec du vieux, comme pour mieux combler la vacuité complète de sa longue carrière musicale, et donner le sentiment à chaque fois que le passé est neuf. Non, Jossart ne vit pas pour qu'il lui reste un passé sublime, mais pour gagner du temps.
Bande annonce miaule, bêle, aboie et rugit. Un vacarme silencieux digne d'un Jean Claude Beri de Dac Presse. Des chansons banales dont Eka et Jusqu’où Papy, que tout le monde connaît déjà. C’est à croire que Nyoka Longo reste en panne d’inspiration depuis le jour de sa naissance.
Franchement, il faut être cinglé pour écouter en boucle le nouvel opus de Zaïko Langa Langa. Nyoka longo croit qu'une chanson est un produit de consommation, aussi faut-il la prendre à la légère. Il est, pour ainsi dire, celui qui contribue à l’hibernation de la Rumba, un genre divin. Reprenons la critique acerbe de Montherlant à Flaubert : il n'y a dans cet album "ni esprit, ni nouveauté de pensée (...) ni alacrité d'écriture, ni coups de sonde imprévus et profonds dans le coeur humain (...) : Jossart manque de talent à un point qui n'est pas croyable. Sans doute, on peut apprendre quelque chose de Bande annonce ou de Jossart, mais à condition qu'on ne lui accorde pas plus de valeur qu'il n'en a et qu'on sache qu'il n'est pas de "la même pâte qu'un Papa Wemba, un Evoloko, un Pépé Kallé." Qu'est donc venu faire Nyoka Longo dans la musique ?
Un argument qui ne tient pas debout
Franchement, il y a des gens qui sont bien nés. Ainsi Nyoka Longo. Il s’est trouvé au bon endroit, au bon moment. Autrement la place de Nyoka Longo aurait été au volant d’un fula-fula, avec comme contrôleur Wallis Kimbatsa. C’est le seul musicien au monde qui, en 44 ans de carrière musicale, ne dispose d’aucun album personnel. Et sa trame est toute connue : « Je suis le gardien de la maison Zaïko, donc je dois privilégier le collectif. » Soit ! Sauf que cette posture est devenue, au fil du temps, une imposture imbuvable. Franco Luambo Makiadi eut un grand orchestre, cela ne l'empêcha pas de pondre des albums personnels intemporels. Papa Wemba a un orchestre depuis 36 ans et il a des albums personnels. Et Tabu Ley ? Et Emeneya ? Et Pépé Kallé ? Jossart, lui, le gardien du temple, n’a jamais rien réalisé de bon, si ce n’est d’avoir ennuyé nous autres mélomanes de sa voix éraillée. Jossart s'abrite derrière l'argument du gardien du temple pour masquer, en vérité, son incurie.
En Février, au moment de présenter Bande annonce, Jossart a déclaré qu'il faire danser Kinshasa. Hélas ! On ne fait pas danser les gens avec du bruit, mais avec de la musique. Dans la vie, l’on ne peut éternellement baigner dans le fleuve de l’irrationalité, celui des fétiches que lui aurait légué DV Moanda, le fondateur de Zaïko. Sans les Manuaku, Zamuangana, Matima, Chékédan, Bimi, les véritables compositeurs, Zaïko Langa Langa, aujourd’hui, ne compterait pas plus de dix chansons. Et, quand on fait un retour en arrière, Nyoka Longo n’a pas composé une seule merveille, telles Femme ne pleure pas, Obi, Fièvre Mondo, etc.
Alors, comment encourager ce paresseux de Nyoka Longo ? En boycottant son Zaïko à lui, pas celui des Papa Wemba, Evoloko, Gina, Likinga, Bimi… Voilà !
Bedel Baouna
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