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L’envoi des étudiants congolais à Cuba au coeur des débats

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L’envoi des étudiants congolais à Cuba au coeur des débats
Conformément à l’ordre du jour de sa 3ème session ordinaire dite budgétaire, l’assemblée nationale a tenu, mercredi 20 novembre 2013, une séance de questions orales au gouvernement avec débats, sous le patronage de Justin Koumba, président de l’assemblée nationale. La délégation gouvernementale, comprenant une dizaine de ministres, était conduite par le ministre d’Etat Florent Ntsiba, ministre du travail et de la sécurité sociale.

Plusieurs questions ont été abordées, au cours de cette séance d’interpellation du gouvernement qui a duré plus de trois heures, particulièrement l’envoi de cinq cents étudiants congolais à Cuba, pour y être formés en médecine. Mais, si à l’hémicycle, tout s’est bien passé, à la fin de la séance, un membre du gouvernement s’en est pris à un député de la majorité et la dispute a failli dégénérer dans les couloirs du palais des congrès, n’eut été la présence du président de l’assemblée nationale qui passait par-là.

Vingt-six questions émanant de dix-neuf députés étaient posées à quatorze membres du gouvernement, dont quatre ne se sont pas présentés. Ainsi, on a vu se succéder à tribune, sept ministres (Florent Ntsiba, Gilbert Ondongo, Guy-Brice Parfait Kolélas, François Ibovi, Hellot Matson Mampouya, Bienvenu Okiemy et Pierre Mabiala).

Parlant de la revalorisation du point d’indice à toutes les catégories de la fonction publique, le député Claude-Abraham Milandou a estimé que les informations en sa possession incitent, plutôt, au pessimisme, quant à la réalisation de cet engagement à partir de janvier 2014. Répondant à cette préoccupation, le ministre d’Etat Florent Ntsiba a rassuré que le gouvernement va tenir sa promesse. «La charge salariale supportée directement par l’Etat passera de 270 milliards en 2013 à 324 milliards en 2014, soit 54 milliards, Francs Cfa de plus, pour une augmentation de 20%», a-t-il expliqué.

Interrogé sur les résultats du contrôle des agents civils et militaires menés par ses services, en 2012, le ministre d’Etat Gilbert Ondongo, ministre de l’économie, des finances, du plan, du portefeuille public et de l’intégration, a révélé que 3.837 agents ont été déclarés fictifs sur plus de 4000 présumés décelés, au départ. Quant aux sanctions à infliger, il pense que cela est du ressort des Ministères de la fonction publique, de la défense et de l’intérieur. Tous les fonctionnaires et agents de la force publique «ont, désormais, été remis à leur vraie situation avec à l’appui des ordres de recettes», a-t-il dit. Car, il y en a qui avait falsifié les diplômes ou les grades ou touchaient plusieurs salaires, à la fois.

Répondant à une préoccupation du député Alain Pascal Léyinda, sur les critères de sélection des cinq cents étudiants récemment envoyés à Cuba, par le gouvernement pour les études en médecine, le ministre François Ibovi a fait savoir que les critères établis par la partie cubaine portaient, essentiellement, sur l’âge, la mention du baccalauréat et l’état de santé. «Une trentaine de maladies ont fait l’objet d’un contrôle. Les filles enceintes ont été, systématiquement, écartées», a-t-il dit, en précisant que des annonces avaient été publiées dans la presse, pour sensibiliser les étudiants sur le projet d’études de médecines à Cuba. Il a démenti l’idée d’un quelconque recrutement qui se serait fait sur des bases ethniques. Bien au contraire, «la transparence était totale. Rien n’a été fait dans l’opacité. Il ne s’agit pas d’une quelconque manœuvre qui se serait passée dans la clandestinité. Tous les ragots qui se disent sont faux. Les étudiants sont tous en bonne santé et ont commencé l’étude de la langue. Tout se passe bien», a précisé François Ibovi, qui a écarté l’idée d’une certaine usurpation de pouvoir que ce soit. Allusion faite à ceux qui pensent que cette tâche relèverait du Ministère de l’enseignement supérieur. «A Cuba, toutes les structures de formation médicale relèvent du Ministère de la santé. C’est à ce titre que l’accord a été signé avec notre Ministère», a-t-il indiqué.
En dehors de cela, le ministre de la santé a émis l’idée de la création d’une nouvelle centrale d’achat de médicaments, en remplacement de la Comeg. Quant aux raisons de cette décision, il a laissé entendre que lorsqu’il est arrivé à la tête du département de la santé, cette structure était déjà en crise et n’a pas été à la hauteur des attentes, c’est-à-dire celle de rendre disponibles les produits pharmaceutiques essentiels.

Interrogé par les députés Delphin Loemba et Simon Mfoutou, sur les contre-performances enregistrées dans son sous-secteur éducatif, malgré les moyens affectés, le ministre Hellot Matson Mampouya a estimé que la thérapeutique a été prescrite par le chef de l’Etat, à travers «Le Chemin d’avenir», en consacrant l’année 2013 à l’éducation de base et à la formation professionnelle. Néanmoins, il a reconnu que l’ensemble des projets retenus, au cours de l’année 2013, n’ont pas, pour certains, connu un début d’exécution. Et pour cause, les différents marchés gagnés à l’issue d’appels d’offres par les soumissionnaires devront, préalablement, faire l’objet d’une approbation par le Ministère des finances.

Qu’à cela ne tienne, le ministre a affirmé que tous ces travaux seront exécutés. S’agissant de la pléthore des élèves dans les salles de classe, Hellot Mampouya pense que ce phénomène sera, très rapidement, enrayé par la construction non seulement des établissements modernes dans chaque chef-lieu de département, mais aussi par le renforcement des capacités d’accueil au niveau de beaucoup d’établissements du secondaire premier degré (collège) et du primaire.

Quant au déficit en tables blancs qui est de l’ordre de 240.000, le ministre a dit pouvoir le régler en deux ans. Ce qui reste préoccupant, c’est le déficit en personnel enseignant, qui est de l’ordre de 14.866. «C’est un problème préoccupant. Il manque 614 éducatrices, 9.712 enseignants du primaire, 3.895 du collège, 904 du lycée, 535 de l’alphabétisation», a-t-il signifié. Pour lui, ce déficit s’est créé par une multiplication exponentielle d’établissements scolaires qui n’ont pas tenu compte de la formation et du recrutement du personnel enseignant, la fuite massive d’enseignants vers les secteurs plus rémunérateurs et les détachements anarchiques.

Guy-Brice Parfait Kolélas a parlé des Capa (Commission administratives paritaires d’avancements) dans la fonction publique.

Pierre Mabiala est revenu, longuement, sur le problème des occupants du massif forestier de Hinda. Il a démontré, selon lui, comment cette occupation a été fomentée par les autorités politiques et militaires, elles-mêmes, par le fait de deux familles qui avaient réussi à se faire établir des titres fonciers, avant de se mettre à vendre des parcelles de terrain. Il a donné son propre exemple, quand une proposition lui avait été faite par l’une des familles. Il avait alors repoussé l’offre, se présentant comme un homme politique patriotique et incorruptible. Mais, est-ce le cas pour d’autres autorités? Il a même mis les parlementaires dans le même sac, car parmi eux, il y en qui ont des parcelles de terrain sur le plateau de Hinda.

Auteur de la question, le député Mavoungou Mabio s’est offusqué de la réponse du ministre et surtout de l’arrogance de son langage. Il a supplié les pouvoirs publics à mettre beaucoup d’humanisme et de modestie dans la résolution de cette question, car elle concerne plus de cent mille personnes. Il a démontré que les populations se trouvant sur le plateau de Hinda le sont en toute légalité, car le lotissement de cette zone s’est faite avec l’implication des pouvoirs publics et des services de l’administration publique, comme le cadastre. Pour lui, il ne s’agit pas du résultat du comportement de fonctionnaires véreux, comme s’en défend le ministre Mabiala. Des quartiers à Brazzaville comme Simba-Pelle, Tout-Pour-Le-Peuple, etc, ont été lotis de manière plus anarchique que ce qui s’est passé sur le plateau de Hinda, et pourtant, les populations de ces quartiers n’ont jamais été déguerpies.

Répondant à une question du député Bernard Yves Mahoungou-Massila, sur le manque de carburant dans les groupes électrogènes qui alimentent la télédiffusion, la radio et la télévision nationales et sur les pertes du signal de Télé-Congo, le ministre Bienvenu Okiemy a indiqué: «Depuis 2009, nos installations n’ont connu qu’une seule courte interruption de diffusion des programmes de la radio et télévision imputable à un manque de carburant. Cette interruption constatée le 8 octobre 2013 était en réalité, due à une mauvaise appréciation du niveau de réserve en carburant par le personnel nouvellement et provisoirement affecté à cette tâche, suite au décès, en septembre 2013, de M. Anatole Patrick Bangui». Concernant les pertes de signal, il a évoqué deux cas de figure: les travaux de maintenance et les intempéries.
En dehors de cela, «la continuité du service public n’a jamais connu d’interruption», a-t-il dit.

Dans la réplique, le député Claude Abraham Milandou a rebondi sur cette question, en disant qu’il arrive que «la télévision nationale offre un scandale invivable. On ne peut pas ici franchement évoquer le défaut de gaz-oil pour l’interruption des émissions et dire que cela n’est arrivé qu’une seule fois… même un seule fois, cela ne devrait pas arriver». Ce rebondissement de Claude Abraham Milandou a failli lui coûté l’ire du ministre de la communication qui, à la fin de la séance, s’en est pris au député.
Signalons aussi l’intervention du député de l’U.pa.d.s (opposition), Pascal Tsaty-Mabiala, sur l’enjeu de l’interpellation du gouvernement. Rien ne change, parce qu’il n’y a pas la motion de censure. Il a appelé le gouvernement à prendre à cœur les remarques faites par le parlement. Autrement, on commence à se fatiguer de ces séances qui commencent à perdre de leur superbe, car on revient sur les mêmes choses. Sur la question de l’envoi des étudiants à Cuba, il a estimé que le gouvernement aurait pu faire un test, avec des critères bien connus. Il a déploré le recul de la conscience nationale. «Chaque ministre nomme dans son vivier ethnique», a-t-il dit. «La conscience nationale a reculé dangereusement dans notre pays». Il a, aussi, déploré la baisse du niveau de l’éducation, en appelant à la tenue des états généraux de l’enseignement.

Au niveau gouvernement, c’est la réplique du ministre François Ibovi qui a répondu à Pascal Tsaty-Mabiala, en le renvoyant aux années du pouvoir de l’U.pa.d.s. Il est revenu sur l’envoi des étudiants à Cuba, en disant que ce sont des Congolais, qui vont soigner des Congolais. D’ailleurs, ce projet rentre dans le cadre de la politique générale du gouvernement de résorber le déficit en médecins et mettre le pays dans les normes de l’O.m.s. Actuellement, le Congo a un médecin pour 40.000 habitants, alors que la norme de l’O.m.s est un médecin pour mille habitants. D’autres étudiants seront envoyés à Cuba, 600, l’année prochaine, tandis qu’avant la fin de l’année, le président de la République posera la première pierre pour la construction d’un hôpital général dans chaque département. Enfin, c’est le ministre d’Etat Ntsiba qui a conclu, dans un langage de sagesse, pour apaiser le climat. Et le président Koumba a résumé les travaux, avant de cloturer la séance.

Cyr Armel YABBAT-NGO

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