Marrakech, (Starducongo.com) - C’est un Moussa Touré très fâché et remonté contre le ministre Collinet Makosso que nous avons rencontré récemment à l’ESAV (École supérieure des arts visuels) à Marrakech. Profitant de notre présence dans cette magnifique cité touristique pour la couverture du 13ème Festival international du film de Marrakech (du 29 novembre au 7 décembre), le grand réalisateur sénégalais a interpellé l’équipe de Starducongo sur un projet monté au profit de jeunes cinéastes congolais et pour lequel l’autorité congolaise, en charge du Département de l'Éducation civique et de la Jeunesse du Congo, s’était engagée de financer, avant de se rétracter. Entretien.
![Moussa Touré : « Le Ministre Collinet Makosso ne tient pas ses promesses »]( "Moussa Touré : « Le Ministre Collinet Makosso ne tient pas ses promesses »")
Starducongo.com : Vous avez animé en octobre dernier à Brazzaville un master class au profit de jeunes cinéastes congolais. Où en sont les projets que vous avez promis de réaliser?
Moussa Touré : Tous les projets sont prêts; les jeunes cinéastes congolais ont fait leur part de travail. Nous également, dans ce sens que nous avons commencé ensemble et le reste du travail m’a été envoyé par courrier électronique. Parce que l’Afrique peut travailler avec Internet.
Tout le monde est prêt, les budgets et les devis sont connus. Suite à quoi un dossier a donc été déposé sur la table du ministre Collinet Makosso qui s’est engagé à faire quelque chose afin de concrétiser le projet.
Je dois préciser que ce dernier m’a invité en diner avec Claudia Haïdara (cinéaste) pour en parler. A cette occasion, nous lui avons donné toutes les informations dont il avait besoin, notamment le montant nécessaire pour réaliser les projets sélectionnés. Il s’agit de montants modestes puisqu’en Afrique, quand bien même nos pays sont riches, on continue à tourner des films avec des moyens dérisoires. Je déplore le fait qu’il ne soit pas manifesté jusqu’à présent.
Starducongo.com: L’avez-vous contacté après cette entrevue pour relancer le projet ?
Bien sûr. Il se trouve que le ministre ne décroche plus son téléphone dont il m’a lui-même donné le numéro. Je l’ai maintes fois appelé sans succès, il a même fermé son portable à Claudia Haidari. Je trouve cela vraiment irrespectable. Il ne faut pas s’étonner que des jeunes émigrent sous d’autres cieux pour réaliser leurs rêves.
Starducongo.com: Quel commentaire vous suggère cette façon de faire ? Savez-vous pourquoi agit-il ainsi ?
Hélas, ce n’est pas la première autorité à agir de la sorte. C’est ainsi que nos dirigeants agissent en Afrique. Les ministres d’autres pays réagissent de la même manière. Mais étant donné qu’il s’agit du ministre de la Jeunesse, je trouve cela regrettable surtout pour les jeunes qui espéraient voir leurs projets se concrétiser. Ce qui me choque aussi, c’est que j’ai chamboulé tout mon programme pour rien. En plus, tout était réglé y compris les dates que le ministre, en personne, a choisies parce qu’il souhaitait que ces films soient projetés lors de la fête de la jeunesse.
Starducongo.com: Etait-ce la première fois que vous vous investissez autant au Congo ?
Pas du tout, j’ai fait des films au Congo. Par contre, c’était la première fois que je m’investissais autant auprès des jeunes qui ont proposé des projets avec des sujets intéressants ayant pour thèmes les mères, les couples, etc.
Malgré mes modestes moyens, je me suis toujours investi pour animer des masterclass, valoriser les projets des jeunes et leur montrer la démarche à suivre sans pour autant rentrer dans un système de production classique. Car, j’estime que nous qui avons de l’expérience, pourrons nous intéresser à ces jeunes avant qu’ils ne parlent avec le monde.
Starducongo.com: Maintenant que ces projets semblent tomber à l’eau, que comptez-vous faire ? Avez-vous d’autres recours ?
Qu’est-ce que je compte faire! Comme je vous l’ai dit, je n’ai que de petits moyens alors que le Congo en a vraiment. Que pouvons-vous faire face à une telle autorité ?
Propos recueillis par Alain Bouithy
Moussa Touré : Tous les projets sont prêts; les jeunes cinéastes congolais ont fait leur part de travail. Nous également, dans ce sens que nous avons commencé ensemble et le reste du travail m’a été envoyé par courrier électronique. Parce que l’Afrique peut travailler avec Internet.
Tout le monde est prêt, les budgets et les devis sont connus. Suite à quoi un dossier a donc été déposé sur la table du ministre Collinet Makosso qui s’est engagé à faire quelque chose afin de concrétiser le projet.
Je dois préciser que ce dernier m’a invité en diner avec Claudia Haïdara (cinéaste) pour en parler. A cette occasion, nous lui avons donné toutes les informations dont il avait besoin, notamment le montant nécessaire pour réaliser les projets sélectionnés. Il s’agit de montants modestes puisqu’en Afrique, quand bien même nos pays sont riches, on continue à tourner des films avec des moyens dérisoires. Je déplore le fait qu’il ne soit pas manifesté jusqu’à présent.
Starducongo.com: L’avez-vous contacté après cette entrevue pour relancer le projet ?
Bien sûr. Il se trouve que le ministre ne décroche plus son téléphone dont il m’a lui-même donné le numéro. Je l’ai maintes fois appelé sans succès, il a même fermé son portable à Claudia Haidari. Je trouve cela vraiment irrespectable. Il ne faut pas s’étonner que des jeunes émigrent sous d’autres cieux pour réaliser leurs rêves.
Starducongo.com: Quel commentaire vous suggère cette façon de faire ? Savez-vous pourquoi agit-il ainsi ?
Hélas, ce n’est pas la première autorité à agir de la sorte. C’est ainsi que nos dirigeants agissent en Afrique. Les ministres d’autres pays réagissent de la même manière. Mais étant donné qu’il s’agit du ministre de la Jeunesse, je trouve cela regrettable surtout pour les jeunes qui espéraient voir leurs projets se concrétiser. Ce qui me choque aussi, c’est que j’ai chamboulé tout mon programme pour rien. En plus, tout était réglé y compris les dates que le ministre, en personne, a choisies parce qu’il souhaitait que ces films soient projetés lors de la fête de la jeunesse.
Starducongo.com: Etait-ce la première fois que vous vous investissez autant au Congo ?
Pas du tout, j’ai fait des films au Congo. Par contre, c’était la première fois que je m’investissais autant auprès des jeunes qui ont proposé des projets avec des sujets intéressants ayant pour thèmes les mères, les couples, etc.
Malgré mes modestes moyens, je me suis toujours investi pour animer des masterclass, valoriser les projets des jeunes et leur montrer la démarche à suivre sans pour autant rentrer dans un système de production classique. Car, j’estime que nous qui avons de l’expérience, pourrons nous intéresser à ces jeunes avant qu’ils ne parlent avec le monde.
Starducongo.com: Maintenant que ces projets semblent tomber à l’eau, que comptez-vous faire ? Avez-vous d’autres recours ?
Qu’est-ce que je compte faire! Comme je vous l’ai dit, je n’ai que de petits moyens alors que le Congo en a vraiment. Que pouvons-vous faire face à une telle autorité ?
Propos recueillis par Alain Bouithy
Rappel des faits :
Moussa Touré a animé en octobre dernier à Brazzaville un masterclass auquel avait participé une dizaine de jeunes Congolais. Après examen de différents projets, il s’était engagé auprès d’eux à réaliser les meilleurs projets, après avoir obtenu le soutien du ministre congolais. Avant de déchanter.
D’où l’ire du cinéaste qui s’est rendu compte que la promesse faite par le ministre de soutenir ce projet n’engageait au final que celui qui l’avait cru : Moussa Touré.
AB
D’où l’ire du cinéaste qui s’est rendu compte que la promesse faite par le ministre de soutenir ce projet n’engageait au final que celui qui l’avait cru : Moussa Touré.
AB
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