Congo: deux nouveaux ouvrages du philosophe Grégoire Lefouoba

Deux nouveaux ouvrages viennent de paraître aux éditions L’Harmattan, à savoir: «Enjeux et Dynamique des rivalités sociales au Congo» et «Le Curriculum Vitae du Congo», œuvres du philosophe Grégoire Léfouoba, qui enrichit une fois de plus l’espace littéraire congolais. Dans le premier ouvrage de 252 pages réparties en 13 chapitres, l’auteur des deux livres rend visibles les différentes formes de rivalités sociales, en confirmant que: «la société congolaise actuelle traverse des tensions et conflits intérieurs, nous offre un panorama de choses dans leur dimension contraire». Cela part du constat selon lequel la médecine divinatoire résiste à l’apport de la médecine occidentale, le diagnostic du médecin est en constante opposition à celui du charlatan, les causes de la maladie ne sont jamais naturelles, elles sont le fait du sorcier. Il fait ensuite remarquer que les personnes âgées dans cette dualité, deviennent la proie des illuminés qui y trouvent la source de la maladie et du mal, pendant que l’intelligence ou la réussite est suspecte, l’idiotie ou l’échec n’étant que le fruit d’une malédiction.

La politique, poursuit Grégoire Léfouoba, n’a plus le visage idéologique pour cliver les différentes formations, et l’ethnie est en rivalité permanente avec l’idéal de la nation en devenir, par manque de principe fédérateur. C’est ainsi que cette réalité place le Congolais dans un embarras, à la croisée des chemins, bloque le progrès et distrait la marche nationale vers les lumières, écrit-il. «L’indépendance, l’institution du parti unique, la révolution de 1963, le choix du socialisme scientifique comme option politique, le retour, la réhabilitation de l’idéologie marxiste dans l’édification du parti d’avant-garde de la classe des travailleurs manuels, c’est-à-dire le PCT, telles ont été les pistes suivies pour partager le bonheur aux Congolais. Pour quel résultat?», s’est interrogé l’auteur de «Enjeux et Dynamique des rivalités sociales au Congo».

Quant au deuxième ouvrage, «Le Curriculum Vitae du Congo» qui compte 188 pages, il est écrit, selon lui, dans le but de lire et comprendre le Congo comme un homme, dressant son bilan à travers une existence avec des hauts et des bas et qui veut, à la lumière de son histoire, s’inventer un destin en tentant de corriger dignement ses erreurs, de pérenniser ses acquis. Il s’agit ici de la biographie du pays qui retrace et renseigne sur la vie des fils qui ont été et sont des références de vertu pour la République, «l’expérience mémorial nous contraignant au souvenir pour donner un sens à notre action en disposant d’un principe unificateur», souligne l’auteur.

Pour Grégoire Léfouoba, le Curriculum Vitae est un chemin, car si l’homme oublie où mène le chemin, le chemin lui existe et demande à être parcouru, puisqu’il mène forcément quelque part. Il relève dans son introduction qu’«un pays se crée, existe et s’affirme comme sujet éternel afin d’éviter la disparition. Le combat ultime d’un pays est d’éviter de disparaître, car au lieu du progrès continu que nous rappelle notre barbarie révolue, nous accusons tout, sauf nous-mêmes ».
De nationalité congolaise, Grégoire Léfouoba est enseignant de philosophie au département de philosophie de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville. Il est titulaire d’un doctorat de philosophie de l’Université d’Etat de Lomonossov de Moscou (ex-URSS), diplômé (DFCS) du Centre d’Etudes Diplomatiques et Stratégiques de l’Ecole des Hautes Etudes Internationales de Paris (France), diplômé (DEUG) en Droit de l’Université Marien Ngouabi (Congo).

Il a occupé des fonctions d’Etat, en qualité de ministre de l’éducation nationale, chargé de la réforme du système éducatif, de la jeunesse et des sports ; ministre de l’agriculture et de l’élevage, du tourisme, des loisirs et de l’environnement et ministre de la coopération en 1992 et 1997.

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