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Après le décès du maréchal des logis-chef Eric Régis Souami : Ses avocats dénoncent une mort suite aux tortures subies à la maison d’arrêt

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Me Edouard Maboya Nganga, avocat principal du maréchal des logis-chef Eric Régis Souami et ses deux collègues, Me Ambroise Hervé Malonga et Me Dieudonné Nkounkou, ont tenu un point de presse, vendredi 14 février 2014, au siège de la Conadho (Convention nationale des droits de l’homme), à Bacongo, le deuxième arrondissement de Brazzaville, après la mort, mercredi 11 février 2014, du gendarme qu’ils défendent.
Selon eux, le maréchal de logis-chef Eric Régis Souami, ancien officier d’ordonnance de Jean-Martin Mbemba, président de la Commission nationale des droits de l’homme, incarcéré à la maison d’arrêt dans une affaire visant Jean-Martin Mbemba, est mort «à la suite de tortures à la maison d’arrêt».

Retraçant les conditions d’arrestation et de décès d’Eric Régis Souami, gendarme affecté comme officier d’ordonnance auprès du président de la commission nationale des droits de l’homme, Me Edouard Maboya Nganga, avocat au barreau de Pointe-Noire et conseil du gendarme, a laissé entendre à la presse que son client a été «arrêté le 6 avril 2013, en pleine rue, à 20h, par des personnes armées, à bord d’un véhicule. Eric souami a été dénoncé par Samba Mountou Loukosi, garde-corps de Me Mbemba, comme étant fournisseur d’armes de son chef, pour faire son coup d’Etat. Depuis le 6 avril 2013, Eric Souami a passé dix mois à la maison d’arrêt, sans être entendu, jusqu’au moment où il trouve la mort».
D’où vient l’affaire Me Mbemba? Me Maboya-Nganga a expliqué: «Tout a commencé par un braquage opéré par un certain Maléla qui, relatant ces faits, a indiqué qu’il y avait un problème de trafic d’ossements humains, auquel il aurait participé autour du ministre Isidore Mvouba (1). Comme il n’avait pas été payé, Maléla est allé voir M. Tékanima, qui l’avait emmené dans cette affaire, pour réclamer son argent. Ce dernier est allé chercher les forces de l’ordre, qui les a fait passer pour des braqueurs. Ils ont été pris et torturés. C’est à partir de la D.g.s.t (Direction générale de la surveillance du territoire) que les forces de l’ordre ont ignoré le problème de trafic d’ossements humains, pour celui du coup d’Etat de Me Mbemba, qu’ils ont monté». L’avocat a poursuivi que dans cette affaire, le colonel Jean-Claude Mbango, Samba Mountou Loukossi et l’adjudant Ismaël Crislain Mabarry ont été également impliqués. Mais, jusqu’à la mort d’Eric Régis Souami, ils n’ont jamais été entendus par un juge d’instruction.
Pour sa part, Me Ambroise Hervé Malonga a évoqué les tortures dont le gendarme a été victime, selon lui, jusqu’à sa mort. Pour l’avocat, la torture peut être physique, morale ou mentale. Selon la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, ratifiée par le Congo, «la torture est tout acte par lequel une douleur ou les souffrances aigues, physiques ou mentales sont intentionnellement infligées à une personne, aux fins, notamment d’obtenir d’elle ou d’une tierce personne, des renseignements ou des aveux, de la punir d’un acte qu’une personne a commis ou est soupçonnée d’avoir commis».
Eric Régis Souami a été menotté aux poignets, suspendus en l’air, pendant qu’au dos, pleuvaient des chicottes. L’officier d’ordonnance a subi ce genre de torture plusieurs fois, jusqu’à sa mort, a indiqué, en substance, Me Malonga.
Selon les avocats, depuis l’arrestation du gendarme, son dossier n’a jamais évolué au niveau de la justice. Mais, ce qui est curieux, depuis sa mort, mercredi 11 février 2014, l’affaire d’Eric Régis Souami a commencé à être traitée, le jeudi 12 février 2014, au cours d’une audience qui s’est mal terminée.
Me Dieudonné Nkounkou a, quant à lui, déploré les conditions de visite qui se font «dans un climat de méfiance insupportable», parce que, lorsque les avocats rendent visite à leur client, ils sont toujours affublés de la présence permanente des agents de la force publique ou de tel autre agent de la maison d’arrêt, tout au long des entretiens pourtant protégés et strictement confidentiels entre l’avocat et son client.
Né en 1971, à Alger (capitale de l’Algérie), marié, père de quatre enfants, le maréchal des logis chef Eric Régis Souami a intégré la gendarmerie en 1995, après l’obtention de son baccalauréat série A4. Depuis 2006 jusqu’à son décès, il était l’officier d’ordonnance de Me Jean-Martin Mbemba, ancien ministre d’Etat, «qu’il a servi loyalement». Selon les avocats, Me Mbemba avait sollicité auprès du commandement de la gendarmerie, des gendarmes légalement constitués, pour sa garde. C’est le commandement de la gendarmerie qui lui avait affecté Eric Régis Souami.
Les avocats ont décidé de porter plainte contre le procureur de la République, pour «les tortures subies par leur client». Ils ont décidé de prendre eux-mêmes en charge les obsèques du gendarme, refusant que ce soit l’Etat. Enfin, ils ont décidé de créer une commission chargée de recueillir les dénonciations des pratiques de tortures, de détentions illégales et arbitraires et de dysfonctionnement de la justice au Congo-Brazzaville.

Aybienevie
N’KOUKA-KOUDISSA

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