Brazzaville/Kinshasa, (Starducongo.com) - Une vague des étudiants congolais viennent d’être expulsée de Kinshasa, d’une manière cavalière et musclée sans motif valable. Les Kinois qui agissent ainsi, apparemment sans mot d’ordre officiel semblent réagir à l’opération « Mbata ya Bakolo » lancée à Brazzaville depuis le 05 avril dernier, ont alors décidé de violer de façon disproportionnée, le sacro-saint principe de la « réciprocité » qui sous-tend les relations internationales.

Habits déchirés, visages avec tuméfaction ou égratignés, matériel de travail ravi, passeport déchirés, voilà le sort réservé par les Kinois aux étudiant de Brazzaville que l’on a expulsés manu militari de Kinshasa, le jeudi dernier, sans justification valable. Le seul motif que l’on entend jusque-là des étudiants victimes de la révolte injustifiée des Kinois est que ceux-ci répondent à l’opération « Mbata ya Bakolo » que la police de Brazzaville à lancée pour débarrasser la ville capitale des « Kuluna » qui troublaient depuis un temps la sécurité, de jour comme de nuit.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la réaction de Kinshasa surprend à plus d’un titre. En effet, l’opération « Mbata ya Bakolo » est clairement destinée à lutter contre le grand banditisme dans les villes du Congo, à commencer par Brazzaville. Elle n’a pas touché les étrangers en situation régulière, sauf si celui-ci s’est retrouver dans le lot des bandits et repéré comme tel par la police. Si certains Kinois se retrouvent hélas parmi les étrangers vivant au Congo sans un seul papier, la police n’avait pas un autre choix que de les expulser.
En outre, contrairement aux mauvaises langues qui croient tirer profit d’un éventuel conflit entre Brazzaville et Kinshasa, à Brazzaville, les expulsions des Kinois en situation irrégulière se passées selon les règles de l’art. La police de Brazzaville les ayant organisées avec la participation, notamment de l’Ambassadeur de la RDC à Brazzaville. C’est justement devant l’ambassade que tous les expulsés prennent le départ, à bord des bus en direction du Beach de Brazzaville, après s’être fait enregistrer. Et, pour comprendre que ce retour au pays enchantent certains, on les voit, avec des valises, des gros sacs de voyage, des mousses, des postes téléviseurs, des congélateurs, bref, ils ne sont pas bras ballants comme le sont les étudiants congolais revenus à Brazzaville.
Or à Kinshasa, hélas, c’est une chasse à l’homme organisée contre des jeunes qui y sont pour des études, donc régulièrement inscrits dans des instituts et écoles de la ville. Selon leurs propres témoignages, ils ont été sortis des maisons comme des moins que rien, poussés jusqu’au Beach Ngobila, où le traitement subi a été qualifié d’inhumain, cruels et dégradant par les victimes elles-mêmes.
L’instinct de survie obligeant, comme dans une espèce de sauve-qui-peut, ils n’avaient pour moyen d’échapper à la vindicte populaire qui s’annonçait que de se jeter dans une embarcation de fortune pour tenter de rallier la rive droite du fleuve Congo, bravant de fait le puissant courant d’eau du fleuve, en cette période de crue.
En fait, la RDC est libre de décider que les Congolaise de Brazzaville quitte son territoire. Il lui suffit d’appliquer les mécanismes prévus pour le rapatriement des étrangers, dans la dignité et l’honneur, comme les choses se passent à Brazzaville. Aucune raison ne justifie le fait que Kinshasa foule aux pieds les règles du droit international au nom d’une réciprocité boiteuse. S’attaquer aux étudiants à qui, il n’y a rien à reprocher en matière de documents de séjour en pays étrangers, n’est ni plus ni moins qu’un chantage, si ce n’est une provocation de Kinshasa.
Mais, il est quand même surprenant de constater que des expulsions violentes et anarchiques des Congolais de Brazzaville en situation régulière, de surcroît des étudiants, n’aient pas suscité la réaction des autorités de la RDC. Ce silence officiel peut bien être assimilé à un accord tacite donné aux Kinois, en civil et en uniforme policière qui ont brutalisé et humilié des Brazzavillois qui n’ont ni voler, ni violer ou tué à Kinshasa.
Car, les officiels de la RDC sont au parfum de l’opération de Brazzaville. Ils ont senti que leurs concitoyens avaient l’intention d’appliquer l’arbitraire sous le label erroné de «réciprocité». Mais, ils n’ont pas pris les mesures nécessaires pour anticiper cette revanche aveuglée par un patriotisme déraisonné ?
L’écho de cette volonté de revanche était envoyé à Brazzaville par le biais des médias qui n’ont su qu’allumer le feu. Certains députés ont d’ailleurs lancé en direct un appel à chasser les Brazzavillois de Kinshasa et demandé à leur gouvernement d’appliquer la réciprocité, quand d’autres ont qualifié les Congolais de «petits voisins ». Ce genre de propos constituait déjà des prémisses que le gouvernement devait saisir pour agir sans attendre.
Comme la radio des « mille collines » les médias de Kinshasa, ont propagé la haine et la calomnie, à longueur d’antenne pour pousser en réalité les deux villes et les deux pays dans le précipice. Balayant d’un revers de leurs mains, le sacro-saint principe de l’équilibre des sources dans le traitement de l’information, ils ont volontairement versé dans des affirmations gratuites et sans fondement pour leur propre plaisir. Comme chacun voulait se faire le meilleur patriote possible, ils n’ont mis aucune borne professionnelle dans le traitement de ce dossier.
Et, quand Brazzaville expulse des irréguliers, Kinshasa expulse des réguliers. Il y a anguille sous roche. Dans tous les cas, il est un rappel qui s’impose aux frères de la RDC, au-delà de leur fougue patriotique débordante : les Congolais résident à Kinshasa sont réguliers et ne se versent pas dans la violence contre les Kinois. C’est pourquoi, les opérations « Likofi », « Likofi plus » et d’autres, lancées à Kinshasa ne les ont jamais ni effrayés, ni touchés.
Par ailleurs, il ne sert à rien d’extrapoler sur le prétexte de la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace CEEAC, pour justifier que des étrangers, aussi voisins soient-ils, se livrent impunément aux tueries, aux viols et au vol chez ceux qui leur ont accordé l’hospitalité.
Wilfrid LAWILLA
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la réaction de Kinshasa surprend à plus d’un titre. En effet, l’opération « Mbata ya Bakolo » est clairement destinée à lutter contre le grand banditisme dans les villes du Congo, à commencer par Brazzaville. Elle n’a pas touché les étrangers en situation régulière, sauf si celui-ci s’est retrouver dans le lot des bandits et repéré comme tel par la police. Si certains Kinois se retrouvent hélas parmi les étrangers vivant au Congo sans un seul papier, la police n’avait pas un autre choix que de les expulser.
En outre, contrairement aux mauvaises langues qui croient tirer profit d’un éventuel conflit entre Brazzaville et Kinshasa, à Brazzaville, les expulsions des Kinois en situation irrégulière se passées selon les règles de l’art. La police de Brazzaville les ayant organisées avec la participation, notamment de l’Ambassadeur de la RDC à Brazzaville. C’est justement devant l’ambassade que tous les expulsés prennent le départ, à bord des bus en direction du Beach de Brazzaville, après s’être fait enregistrer. Et, pour comprendre que ce retour au pays enchantent certains, on les voit, avec des valises, des gros sacs de voyage, des mousses, des postes téléviseurs, des congélateurs, bref, ils ne sont pas bras ballants comme le sont les étudiants congolais revenus à Brazzaville.
Or à Kinshasa, hélas, c’est une chasse à l’homme organisée contre des jeunes qui y sont pour des études, donc régulièrement inscrits dans des instituts et écoles de la ville. Selon leurs propres témoignages, ils ont été sortis des maisons comme des moins que rien, poussés jusqu’au Beach Ngobila, où le traitement subi a été qualifié d’inhumain, cruels et dégradant par les victimes elles-mêmes.
L’instinct de survie obligeant, comme dans une espèce de sauve-qui-peut, ils n’avaient pour moyen d’échapper à la vindicte populaire qui s’annonçait que de se jeter dans une embarcation de fortune pour tenter de rallier la rive droite du fleuve Congo, bravant de fait le puissant courant d’eau du fleuve, en cette période de crue.
En fait, la RDC est libre de décider que les Congolaise de Brazzaville quitte son territoire. Il lui suffit d’appliquer les mécanismes prévus pour le rapatriement des étrangers, dans la dignité et l’honneur, comme les choses se passent à Brazzaville. Aucune raison ne justifie le fait que Kinshasa foule aux pieds les règles du droit international au nom d’une réciprocité boiteuse. S’attaquer aux étudiants à qui, il n’y a rien à reprocher en matière de documents de séjour en pays étrangers, n’est ni plus ni moins qu’un chantage, si ce n’est une provocation de Kinshasa.
Mais, il est quand même surprenant de constater que des expulsions violentes et anarchiques des Congolais de Brazzaville en situation régulière, de surcroît des étudiants, n’aient pas suscité la réaction des autorités de la RDC. Ce silence officiel peut bien être assimilé à un accord tacite donné aux Kinois, en civil et en uniforme policière qui ont brutalisé et humilié des Brazzavillois qui n’ont ni voler, ni violer ou tué à Kinshasa.
Car, les officiels de la RDC sont au parfum de l’opération de Brazzaville. Ils ont senti que leurs concitoyens avaient l’intention d’appliquer l’arbitraire sous le label erroné de «réciprocité». Mais, ils n’ont pas pris les mesures nécessaires pour anticiper cette revanche aveuglée par un patriotisme déraisonné ?
L’écho de cette volonté de revanche était envoyé à Brazzaville par le biais des médias qui n’ont su qu’allumer le feu. Certains députés ont d’ailleurs lancé en direct un appel à chasser les Brazzavillois de Kinshasa et demandé à leur gouvernement d’appliquer la réciprocité, quand d’autres ont qualifié les Congolais de «petits voisins ». Ce genre de propos constituait déjà des prémisses que le gouvernement devait saisir pour agir sans attendre.
Comme la radio des « mille collines » les médias de Kinshasa, ont propagé la haine et la calomnie, à longueur d’antenne pour pousser en réalité les deux villes et les deux pays dans le précipice. Balayant d’un revers de leurs mains, le sacro-saint principe de l’équilibre des sources dans le traitement de l’information, ils ont volontairement versé dans des affirmations gratuites et sans fondement pour leur propre plaisir. Comme chacun voulait se faire le meilleur patriote possible, ils n’ont mis aucune borne professionnelle dans le traitement de ce dossier.
Et, quand Brazzaville expulse des irréguliers, Kinshasa expulse des réguliers. Il y a anguille sous roche. Dans tous les cas, il est un rappel qui s’impose aux frères de la RDC, au-delà de leur fougue patriotique débordante : les Congolais résident à Kinshasa sont réguliers et ne se versent pas dans la violence contre les Kinois. C’est pourquoi, les opérations « Likofi », « Likofi plus » et d’autres, lancées à Kinshasa ne les ont jamais ni effrayés, ni touchés.
Par ailleurs, il ne sert à rien d’extrapoler sur le prétexte de la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace CEEAC, pour justifier que des étrangers, aussi voisins soient-ils, se livrent impunément aux tueries, aux viols et au vol chez ceux qui leur ont accordé l’hospitalité.
Wilfrid LAWILLA
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