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Laurent Dzaba, Coordonnateur des Forces du changement et du progrès social (FCPS)

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France, (Starducongo.com) - C’est dans un contexte politique on ne peut plus tendu, marqué par une mobilisation sans pareille des partisans et opposants au projet de changement/modification de la Constitution, que nous avons choisi d’ouvrir nos pages à Laurent Dzaba, coordonnateur des Forces du changement et du progrès social (FCPS). Ce cadre congolais d’une banque parisienne est l’auteur de « Pour un Congo-Brazzaville libre et prospère ! Le temps d’agir », publié récemment aux éditions L’Harmattan. Un livre très critique à l’égard des autorités de Brazzaville et sur la manière dont celles-ci ont jusqu’alors conduit les affaires du pays qui ne devait pas passer inaperçu. Il faut souligner ici que l’auteur est aussi le co-fondateur de Zenga-Mambu, un site Internet dont la ligne éditoriale et le ton ne sont pas pour plaire le Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC). Entretien.
« Les autorités de Brazzaville n’ont rien apporté pour soulager la misère des Congolais »
Laurent Dzaba, Coordonnateur des Forces du changement et du progrès social (FCPS)
Starducongo.com : Votre livre, « Pour un Congo-Brazzaville libre et prospère ! Le temps d’agir », est une véritable diatribe contre la gestion du Congo par le président Sassou. Pourquoi avoir choisi ce mode de communication pour exprimer votre ras-le-bol? Est-ce peut-être le meilleur moyen de se faire entendre voire comprendre?

Laurent Dzaba
: Vous savez, les paroles s’envolent et les écrits restent ! L’envie de trouver des solutions aux problèmes est en moi depuis l'enfance. Si j’ai choisi ce mode de communication, c’est parce que j’ai besoin que ma vision soit et reste gravée dans le marbre. J'ai écrit ce livre pour dénoncer l'agonie dont souffre le peuple congolais et proposer des pistes de solutions qui permettraient d’arrêter les larmes et sanglots de nos mères.

Face à un pouvoir sourd, il faut user de tous les moyens pour se faire entendre. Au Congo, tous les piliers de notre démocratie naissante ont été ébranlés. Notre pays vit depuis plus de 32 ans dans un système de quasi parti unique caractérisé par une injustice basée sur des divisions ethniques, avec un accaparement partisan de toutes les richesses nationales où les petites gens et les pauvres n'ont personne pour parler en leur nom. Je suis convaincu que si nous utilisons tous les moyens de communication à notre disposition, nous pouvons faire changer les choses. Nous ne devons pas attendre que les conditions soient idéales pour agir.

Depuis 1997, nous portons des chaînes que nos yeux ne veulent pas voir. Arrêtons donc de ne voir que ce que le pouvoir nous oblige de voir ! Il n'y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre ! Quand on aime son pays, on a envie de voir les choses avancer. C’est par nous que doit commencer le changement, car la seule façon de vouloir le changement et l'alternance, c'est de l'incarner soi-même.

Vous êtes le fondateur de Zenga-Mambu, site très critique à l’égard du pouvoir. Le fait de vous exprimer dans un livre ne donne-t-il pas l’impression que vous avez échoué à convaincre par le net et les réseaux sociaux ?

Je tiens à préciser que je suis co-fondateur du site Zenga-Mambu. ZM est un site qui donne la possibilité à toutes les personnes qui le souhaitent de donner leur opinion sur ce qui se passe dans notre pays. À moi tout seul, je ne représente pas l’ensemble des idées exposées sur le site. En revanche, si vous avez bien lu le livre, j’expose mon point de vue et en appelle à toutes les personnes qui souhaitent le changement et l’alternance au Congo. Je suis fier de diriger un organe qui s’est fixé pour objectif de conscientiser davantage les citoyens congolais afin qu’ils puissent lutter pour la démocratie.

Vous savez, à travers un livre ou par Internet, on ne touche pas le même public et on ne consomme pas l'information de la même manière. De nos jours, Internet prend une part toujours plus importante dans notre quotidien. Facebook, Twitter ou encore Instagram ont acquis une immense popularité et regroupent de jour en jour de nouveaux adeptes. Pour votre information, au matin de sa première élection, Barack Obama cumulait 32.425.737 fans sur Facebook, 22.364.640 followers sur Twitter et plus d’1.656.000 abonnés sur Instagram.

Dans le monde d’aujourd’hui, les jeunes participent plus à la vie politique, donnent leur avis ou dénoncent les politiques à travers ces outils. Ils sont susceptibles de se mobiliser davantage le jour J grâce à leur assiduité sur les espaces de discussion. A Brazzaville, Pointe-Noire ou Dolisie, les moins de 25 ans peuvent se révéler prudents, voire rétifs lorsqu'il s'agit de parler politique en face à face. Mais sur la toile, ils se montrent bavards, opiniâtres et prêts au combat. C’est pourquoi, notre priorité reste le site Internet et les réseaux sociaux pour atteindre l’un des objectifs que nous nous sommes fixés, convaincre les congolais de la nécessité du changement et de l’alternance.

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« Quand la neutralité du débat n'est pas garantie par les chaînes publiques,
Internet se charge de rétablir l'équilibre.
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A propos des réseaux sociaux et du débat actuel sur la Constitution, le ministre Thierry Moungalla a déclaré récemment que « les sages ne sont pas moins légitimes que les personnes qui animent ce débat sur Internet ». Vous sentez-vous concerné ? Quel commentaire vous suggère ce parallélisme ?
Non, je ne me sens pas concerné par ce parallélisme. À la différence de ces sages « alimentaires » qui ne sont pas libres puisqu’ils ont tous fait allégeance au pouvoir (ce qui est leur droit), je suis un homme libre qui dit ce qu’il pense, qui affirme ses convictions sans se demander si ses propos peuvent lui donner ou lui enlever son statut de sage.

Il est honteux que Ms. Moungalla, Mabiala, Koumba et les autres instrumentalisent et poussent des vieillards amnésiques et grabataires, dépourvus de toute culture approfondie du droit, des institutions et de la démocratie à se prononcer sur la modification ou le changement de la constitution ! Je leur demande de laisser nos anciens tranquilles avec leurs discours démagogiques. Inquiétons-nous plutôt de notre situation future car, si nous n’y prenons garde, l'avenir du Congo sera derrière nous.
En faisant le choix de la facilité, ces personnes, qui ont perdu le sens des institutions et de la république, enfoncent le pays dans le deuil démocratique et vers des lendemains incertains, si la crispation politique et le refus de se parler persistent. Ces personnes, qui ont ostensiblement préféré renouer avec la culture du coup d’État, doivent faire leur examen de conscience constitutionnel, elles qui ont choisi la défense de leurs intérêts privés avant celle de l’intérêt général.

Je peux comprendre que Mr Moungalla ait peur de cette jeunesse dynamique, qui a la culture du débat, contrairement à son président qui, après 32 ans de pouvoir, n’a jamais participé à un seul débat. Il est clair que, quand la neutralité du débat n'est pas garantie par les chaînes publiques, internet se charge de rétablir l'équilibre.

Le ministre Moungalla et ses petits camarades du Chemin d’Avenir doivent sortir de leur bulle obscurantiste et de cette culture sous serre qui les empêche de réfléchir et d’avoir un raisonnement mature. Le PCT reste un parti de godillots à côté de leurs pompes !

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« Il est incompréhensible de constater que l’Upads,
Le parti de Pascal Lissouba,
Puisse s’aplatir pour caser ses cadres affamés. Pathétique !
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Votre livre s’intéresse à plusieurs domaines dans lesquels le président de la République aurait échoué. En tant que leader des Forces du Changement et du Progrès Social (FCPS), qu’auriez-vous proposé de mieux, par exemple?

Le bilan de Denis Sassou Nguesso en matière économique, sociétal et institutionnel est médiocre et remarquablement dépitant et désillusionnant, quoiqu’en disent les messages dithyrambiques distillés dans la presse étatique. Les réalités locales et les rapports internationaux sont là pour le démontrer. Tous les congolais s’accordent à reconnaitre, à quelques exceptions près, que le pouvoir souffre d'une anorexie managériale.

Avant de faire des propositions et au-delà des maigres réalisations économiques, j’aimerais simplement dire que ce pouvoir a brisé le rêve des pères de notre nation (Fulbert Youlou, Jacques Opangault, Simon Pierre Kikounga Ngot et Jean-Félix Tchicaya), celui d’une république unie et solidaire. Sassou a créée une génération de tribalistes actifs et décomplexés. Jamais dans l’histoire de notre pays notre armée et notre police n’ont atteint ce degré de tribalisme. Même à l’époque de l’armée populaire nationale, ce fléau n’avait pas atteint ce niveau. Il est effrayant d’entendre un ministre de la république, Pierre Mabiala en l’occurrence, déclarer que « des citoyens d’autres départements n’ont pas le droit d’intervenir dans les affaires du département du Niari » ! Il est choquant de constater que tous les maires des grandes villes sont tous originaires de ces villes ou départements. Où est l’unité nationale ? Qui pouvait imaginer qu’en 2014, des citoyens excédés par ce mal social pouvaient écrire au secrétaire général des Nations Unies afin de déclarer la création de l’Etat du Sud Congo ?

Le deuxième exemple d’échec du pouvoir actuel est celui du recensement administratif spécial. Il est ubuesque de voir le Ministre de l’Intérieur Raymond Mboulou valider les résultats du recensement et affirmer dans le même temps que « si le Nord est plus peuplé que le Sud, c’est parce que les partis de l’opposition ont demandé à leurs militants de boycotter le recensement ». Il est clair que si l’opposition a le droit de demander à ses militants de boycotter le recensement, le gouvernement a le devoir de produire des listes électorales fiables. Tous les citoyens ont des droits et des devoirs. Un gouvernement responsable a la possibilité de rendre obligatoire le vote ou le recensement. En Belgique, par exemple, le vote est obligatoire. Il y a là un délit d'octroi d'avantage injustifié (de favoritisme) en faveur du PCT et de ses supplétifs. On ne peut donc pas aller aux élections dans ces conditions. Ceux qui dépensent des milliards dans le cadre de ces élections doivent savoir que, tôt ou tard, ce vote sera invalidé.

Il est aussi incompréhensible de constater que l’Upads, le parti de Pascal Lissouba, évincé du pouvoir pour un soi-disant « retard dans l’organisation de l’élection présidentielle », puisse s’aplatir devant une telle escroquerie simplement pour caser ses cadres affamés. Pathétique !

En ce qui concerne mes propositions, elles sont détaillées dans mon livre, mais je vais en citer une à titre d’exemple : celle du renforcement de la décentralisation avec la création des intercommunalités. Il est possible aujourd'hui de mettre en place une intercommunalité qui devrait englober les communes de Pointe-Noire et de Dolisie et qui disposerait de compétences étendues dans les domaines du transport et de la santé par exemple. Le gain en efficacité serait considérable. Il faut aujourd’hui 3 heures pour aller de Pointe-Noire à Dolisie et pourtant des malades meurent à Dolisie parce qu’il y manque des spécialistes dans les hôpitaux. À contrario, il manque des places dans les hôpitaux de Pointe-Noire alors qu’il y existe des lits disponibles à Dolisie. On pourrait multiplier des exemples dans d’autres domaines d’activité.

Hélas, l'expérience récente du gouvernement actuel est celle de l'échec plutôt que du triomphe.

Laurent Dzaba, Coordonnateur des Forces du changement et du progrès social (FCPS)
Vous faites endosser aux autorités de Brazzaville la responsabilité de la misère des Congolais. Imaginons qu’une autre personnalité ait été à sa place, qu’est-ce qu’elle aurait pu apporter aux Congolais dans les mêmes conditions?

Les autorités de Brazzaville n’ont rien apporté pour soulager la misère des Congolais qui n’a jamais été aussi cruelle. Cette misère concerne toutes les couches de la population dans les domaines des salaires, du logement, de la santé, des transports, etc.

Vous savez, il n’y a pas au Congo une véritable politique de l’emploi, les jeunes sont abandonnés à eux-mêmes. Vous trouverez aujourd’hui à Brazzaville ceux qu’on appelle des EPTE, des étudiants pauvres très endettés, qui ont du mal à joindre les deux bouts du mois. Il est inconcevable que le gouvernement soit incapable de payer les bourses des étudiants pendant plus de 5 mois. Et en face de ces jeunes, d’autres, qui sont dans la même tranche d’âge, roulent déjà dans de grosses berlines et narguent les braves travailleurs qui peinent à se soigner, à manger ou à se déplacer. Les retraités congolais, ceux qui se sont battus toute leur vie, cumulent aujourd’hui plus de 15 trimestres d’arriérés de pension !

Trouvez-vous logique que ce soit Monsieur Edgar Nguesso, neveu du président qui prenne en charge la médiathèque de la Faculté des Sciences Économiques ? Que ce soit Denis Christel Sassou, fils du président, qui prenne en charge des travaux de réfection de l’Ecole Militaire Préparatoire Général Leclerc ? Que ce soit Sandrine Sassou, la fille du président, qui prenne en charge la santé des Congolais à travers l’opération Mercy Ships? La famille Nguesso s’est donc substituée à l’Etat congolais. Cela ressemble tout simplement à du « blanchiment moral ».

J’ai déjà dit lors d’une précédente interview que n’importe quel analphabète serait capable de faire mieux que le gouvernement actuel. Les citoyens congolais ont la conviction que leurs dirigeants ne sont pas là pour trouver des solutions à leurs problèmes. Leur principale préoccupation demeure la conservation du pouvoir, même s’il le faut, par la force.

Pour résumer, les conditions requises pour soulager la misère des congolais résident dans la volonté de pratiquer la démocratie et de redistribuer au peuple les richesses du pays.

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« Notre pays ne connaît pas la liberté d’expression.
Ses médias sont confisqués par les tenants du pouvoir.
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Ces six derniers mois, le Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC) a prononcé la suspension d’une dizaine de journaux. Qu’en pense l’écrivain et éditeur de contenus que vous êtes?
Quand le président Sassou ou ses ministres prennent la parole, ils ne cessent de parler de débat et de liberté d’expression, alors que la chaîne publique Télé Congo ressemble de plus en plus à la « Radio des mille collines ». Avez-vous déjà vu Télé Congo faire un reportage sur un rassemblement de citoyens opposés à la modification de la constitution ? Avez-vous déjà vu le Conseil Supérieur de la Liberté de Communication sanctionner un média proche du pouvoir ? Au Congo, si un organe de presse est accepté ou couvert par le régime, ses critiques ne font pas l’objet d’une sanction alors que, dans le cas contraire, la sanction tombe. Notre pays ne connaît pas la liberté d’expression. Ses médias sont confisqués par les tenants du pouvoir.

Trouvez-vous normal que le Conseil Supérieur de la Liberté de Communication puisse annuler le « certificat de déclaration » du groupe TALASSA en se basant sur l’article 5 de la loi de 2001 sur la liberté de l’information et de la communication qui interdit « toute forme de concentration d’entreprises d’information et de communication » ? Ghys Fortuné Dombé-Bemba, disposant d’un journal économique, d’un bihebdomadaire, d’un mensuel, d’un site Internet, d’une imprimerie et d’une agence de communication. Jean-Pierre Pigasse (chantre du pouvoir), quant à lui, possède l’agence d’information ADIAC, un quotidien, un site Internet et une imprimerie. Le groupe DRTV, qui appartient à un dignitaire du pouvoir, le général Norbert Dabira, possède une radio, deux chaînes de télévision, une société de production musicale et exerce aussi en tant que provider Internet. Asie Dominique de Marseille, très proche du pouvoir de Brazzaville, est responsable du groupe JUST INFO. Il possède un hebdomadaire le Choc, un magazine mensuel Le Choc, un site Internet, le journal le Congolais révolté, un autre journal Scoop et fait de la production musicale. Monsieur Maurice Nguesso, le frère du président Sassou Nguesso est responsable du groupe MNCOM. Il possède MNTV (une chaine de télévision à Brazzaville, une autre à Oyo), MNRADIO (une station radio à Brazzaville, une autre à Oyo), le journal le Fanion et une société de gestion de bouquets de télévision par satellite (Agence Mosaïque). Alors, pourquoi deux poids, deux mesures dans l’application de la loi ? Enfin, nous n’avons certainement pas la même lecture de la loi !

Pour votre information, cet organisme, le Conseil Supérieur de la liberté de communication, créé simplement pour museler l’opposition, a déjà suspendu 10 journaux proches de l’opposition en moins de 6 mois. Il s’agit là d’une violation de l’article 19 de la constitution de janvier 2002.

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« Le Congo dispose d’un vivier important
De cadres capables de sortir le pays de la vision
Sans panache des dirigeants actuels
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Vos positions vous situent de facto à l’opposition. On soupçonne certains opposants de connivence avec le pouvoir actuel. En quoi ne le seriez-vous pas ? Où, selon vous, se fait aujourd’hui la vraie opposition ?

Nous nous sommes engagés en politique non pas pour des objectifs personnels mais parce que nous avons des pistes de solutions pour sortir le peuple congolais de la misère dans laquelle il est englué aujourd’hui. Se battre pour la démocratie dans un pays rongé par la corruption et le tribalisme, défendre les valeurs d’égalité des citoyens, de partage de richesses, la liberté démocratique et de respectabilité des dirigeants, nous empêche de flancher ou de céder à l’air du temps. Je crois que cela encourage tous ceux qui croient en ces valeurs à défendre leurs droits et à croire en leur propre capacité à susciter des évolutions positives dans le pays. Avec le président Sassou, on connait déjà la fin du film avant qu’il ne commence. Une fois qu'on la connait, on sait à quoi s’en tenir.

En ce qui concerne ce que vous appelez la « vraie opposition », je dirais simplement qu’elle est aussi bien à Brazzaville qu’à l’extérieur du Congo.

Pouvez-vous nous citer deux noms de leadership que vous verrez bien à la tête de l’Etat ?

Le leadership ne se décrète pas. Le Congo dispose d’un vivier important de cadres capables de sortir le pays de la vision sans panache des dirigeants actuels. N'ayons pas peur de l'inconnu car c'est l'inconnu qui nous permettra d'avancer.

Propos recueillis par Alain Bouithy
bouithy@starducongo.com

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