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Déclaration : Autopsie d’une supercherie: le conclave des ressortissants du Kouilou

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Sur le site historique de la résidence des rois Loango, s’est déroulée, les samedi 12 et dimanche 13 juillet 2014, une rencontre pompeusement appelée: «Conclave des ressortissants du Kouilou» avec, pour ordre du jour, la municipalisation additionnelle que le président de la République aurait l’intention d’octroyer, comme lot de consolation, aux deux départements congolais qui bordent l’Atlantique, à savoir: Pointe-Noire et le Kouilou.
Il est à signaler, de prime abord, que l’initiative de cette entreprise a été le fait d’une poignée de cadres réunis autour du «patriarche» François Luc Macosso, qui ont préparé l’évènement, en assurant la logistique, liste des participants comprise. Il est de coutume, dans ce genre d’exercice, que le forum ainsi réuni désigne, en son sein, un bureau chargé de conduire les débats. Force est de constater que ces précautions élémentaires, gage d’un échange démocratique et fructueux, n’ont point été respectées.
En second lieu, dans son allocution de bienvenue, le patriarche, a, tout de suite, introduit l’exigence d’un débat sur la Constitution qui, jusqu’alors, n’apparaissait pas dans les items des documents largement distribués lors des préparatifs. Ainsi donc tombèrent les masques et se fit jour le véritable enjeu, la raison principale, le motif réel qui avait conduit les initiateurs à organiser une cabale toute de ruse, afin d’endormir le plus grand nombre avec, en filigrane, un agenda caché.
Troisièmement: l’analyse du déroulement de la manifestation ainsi que la procédure utilisée appellent plusieurs interrogations:
1- Les départements du Kouilou et de Pointe-Noire ne peuvent se résumer qu’aux seuls originaires de ces deux départements et n’être représentés que par eux. Nous sommes en République et les citoyens sont tous égaux en droits et devoirs.
Monsieur Gabriel Nzambila n’est-il pas sénateur du Kouilou et Monsieur Fidèle Dimou, préfet du même département? Et que dire de tous ces chefs des différentes tribus congolaises, citoyens de Pointe-Noire, grâce à l’engagement desquels Thystère-Tchicaya avait pu faire que la guerre de 1997 ne s’étende pas jusqu’à Pointe-Noire?
Pourquoi ne devraient-ils pas être consultés? Ne sont-ils pas, également, concernés par la municipalisation de la ville où ils ont élu domicile, pour les uns, et où ils travaillent, pour les autres?
2- Pourquoi entreprendre, aujourd’hui, une réflexion sur la municipalisation additionnelle, alors que, sous nos yeux, nombre de travaux d’infrastructures, de bâtiments et d’assainissement sont à l’arrêt, pour non-paiement, par l’Etat, des sociétés prestataires? Les responsables chargés de l’exécution des travaux et de leur suivi, ne devraient-ils pas aussi être mis à contribution?
3- Est-il concevable que le débat sur le changement de Constitution, texte majeur dans la vie d’un pays, puisse être parasité par un catalogue de vœux pieux pour appât, comme si les citoyens de ces départements n’étaient pas en mesure de se prononcer sereinement sur la question?
3- De quel droit et de quelle autorité peuvent se prévaloir les organisateurs de cette rencontre, pour engager le Kouilou, alors qu’eux-mêmes se gardent bien d’intervenir dans le débat? Le présidium, composé des dignitaires du royaume, des anciens et actuels ministres, des sénateurs, députés, maires, administrateurs-maires et autres autorités civiles et ecclésiastiques, était muet (interdit de parole?). La dignité Loango commandait que l’on respectât le public auquel on s’adressait, en n’utilisant pas de subterfuge.
4- Le déchainement de passion et la pertinence des exposés dont ont fait preuve plusieurs orateurs s’interrogeant à la fois sur l’opportunité d’une municipalisation additionnelle en trompe-l’œil et sur le piège du débat constitutionnel, ont montré à suffisance que l’unanimité sur ces deux questions n’allait pas de soi.
Mais, de tout cela, les organisateurs n’ont eu cure et sont passés en force. C’est ainsi que la déclaration lue ne reflète pas les débats. Il n’est pas superflu de mentionner que la moitié des participants du samedi, ayant flairé la supercherie, a déserté le conclave, le lendemain et c’est devant des chaînes de télévision et radios, et un public rare, que la déclaration de Buali (préparée d’avance?) a été lue.
Forts de ce qui précède, nous, signataires de cet article, entendons dénoncer la supercherie morale ainsi faite au Kouilou, par des personnalités proches du pouvoir, avançant masqués, en parfaite contradiction avec les valeurs qui ont toujours été notre apanage, au fil des siècles. Il appartient, à chaque citoyen, en toute responsabilité, de se prononcer sur un éventuel troisième mandat du président Sassou Nguesso, car, c’est bien de cela qu’il s’agit, en dernière analyse. Il est bien clair que l’heure du changement générationnel sonne pour tous et que la survie du Congo nécessitera d’autres remèdes que le cirque auquel il nous a été donné d’assister.

Les signataires:
1- Mambou Aimée GNALI;
2- André SAFOUX;
3- Jean-François TCHIBINDA KOUANGOU;
4- Charles Boumba GARCIA;
5- André GOMEZ GNALI;
6- Olivier GOMAT;
7- Isaac TCHIKAYA;
8- Demauser TCHIKA.

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