Le meeting a été organisé le Dimanche 3 août 2014 conjointement par la plateforme Sauvons le Congo et le Mouvement Citoyen pour le Respect de l’Ordre Constitutionnel. Ci-dessous, l'intervention du Président du Parti Social-démocrate Congolais et Coordonnateur du Mouvement Citoyen pour le Respect de l’Ordre Constitutionnel.

"Mes Chères Sœurs, Mes Chers Frères, Chers Citoyens Congolais.
Je vous salue et vous souhaite la bienvenue dans cette salle du Palais des Congrès pour prendre part à ce meeting, rencontre au cours de laquelle nous allons exprimer notre opposition au projet du pouvoir de Changer la Constitution afin que le Président Denis Sassou Nguesso reste au pouvoir.
Nous avons beaucoup de chance aujourd’hui parce que le Président Sassou s’est exprimé aux Etats-Unis et s’est dévoilé en donnant clairement sa position. Ce qui nous permet de nous attaquer à son point de vue.
C’est pour cela que je vais commencer par vous demander si vous voulez que le Président Sassou Nguesso reste au pouvoir après 2016.
Pour ce faire, nous allons, après avoir entendu le Président Sassou Nguesso sur RFI, tenter d’apporter des éléments de réponse aux points qu’il a abordés.
I- Changer la Constitution dans l’intérêt du pays.
Selon lui, il s’agit du débat pour changer la Constitution, pas pour qu’un Président par une volonté de puissance veuille changer la Constitution pour lui, mais pour le pays, pour que les institutions progressent.
S’il en est ainsi, qu’il suive les conseils de son ami et Conseiller le Professeur Maylin à savoir qu’il sorte par la grande porte en 2016 et qu’il laisse son successeur s’occuper de la modification de la Constitution.
Pour ce qu’il dit de la progression des institutions, c’est malheureux.
Cela veut tout simplement dire que nos dirigeants et responsables politiques ne lisent pas la Constitution.
L’article 86 permet d’adapter la Constitution à l’évolution des choses.
II- Référendum et Elections.
Nous le savons déjà, Dénis Sassou Nguesso détient par devers lui un projet de Constitution depuis 2013. Il a depuis, projeté d’organiser un referendum début 2015.
Tout ce qui a été organisé c’est de la mise en scène, du folklore, de l’instrumentalisation et de la manipulation.
Il a poussé même certains congolais à élaborer des projets de Constitution : ce qui est grave.
C’est dans cette logique qu’il a organisé le Recensement Administratif Spécial dans le but de s’assurer une majorité confortable en s’asseyant sur une fraude massive minutieusement organisée.
Cette opération est un véritable fiasco et tout le monde le reconnait maintenant ! Il veut aller aux locales mais avec quel corps électoral ?
Le Recensement Administratif Spécial doit être purement et simplement annulé.
Comment expliquer que les départements de la partie sud du pays (hors Pointe-Noire et Brazzaville) la plus peuplée aient un corps électoral inferieur à celui des départements de la partie nord du pays, zone la moins peuplée.
Comment expliquer que la Likouala qui a la moitié de la population de la Bouenza ait un corps électoral supérieur à celui de la Bouenza.
Bref c’est simplement scandaleux.
III- La Constitution a atteint certaines limites.
Cette question a déjà été abondamment abordée par les collègues qui m’ont précédé.
Je dirais simplement, comment peut-on dire qu’une Constitution qui n’a ni été appliquée ni respectée a atteint ses limites ? De surcroit comment peut-on demeurer dans l’impunité après les graves violations dont cette Constitution a été l’objet ?
IV- A la question de savoir si aujourd’hui il ne ferme pas la porte à une nouvelle candidature en 2016.
Il répond que la question n’est pas à l’ordre du jour. Mais les choses sont claires dans la Constitution du 20 Janvier 2002, Constitution élaborée par lui et pour lui.
Nous lui rappelons que le Président est élu pour un mandat de sept ans au suffrage universel direct. Il est rééligible une seule fois. La Constitution ne peut pas être révisée en ce qui concerne le nombre de mandats.
Denis Sassou Nguesso est Médiateur International, Premier Magistrat, Général d’Armée.
Il a prêté le serment par lequel il a juré solennellement de respecter et de défendre la Constitution. Il a violé dans l’impunité totale notre loi fondamentale.
Nous disons assez et lui répétons ce qu’il a dit à nos frères centrafricains :
Plus jamais ça, plus jamais ça…
Il se place dans la situation de haute trahison et nous n’avons plus besoin de turbulences dans le pays.
Il n’est pas irremplaçable. Il finit en 2016 et qu’il sorte en paix et laisse le Congo en paix.
Il est inacceptable, connaissant notre Constitution qu’il puisse dire que cette question n’est pas à l’ordre du jour créant ainsi la confusion.
V- Renouvellement de la Classe Politique.
a) Dans son livre Parler vrai pour l’Afrique, la question lui a été posée de savoir si les plus âgés font la place aux plus jeunes.
Sa réponse c’est :
« Sans aucun doute, ceux de nos dirigeants politiques qui peuvent être considérés comme des anciens commencent à quitter la scène qu’il s’agisse de Kolélas, Yhombi, Lissouba et d’autres.
Moi-même d’ailleurs, à soixante-six, soixante-sept ans, je commence à envisager la sortie, parce que notre Constitution stipule que, à plus de soixante dix ans, on ne peut plus être candidat à la présidentielle. »
- Cela veut-il dire si vous êtes réélu en juillet 2009, ce sera votre dernier mandat ?
Réponse :
« En tout cas, la Constitution précise que le Président de la République ne peut effectuer plus de deux mandats. »
b) La même question lui a été reposée hier par RFI.
En partie, il a répondu en se référant aux exemples allemand et luxembourgeois déclarant qu’en Allemagne lorsque les Allemands ont voulu d’un troisième mandat pour Madame Merkel, à cause de l’efficacité de son travail, le peuple allemand lui a donné un troisième mandat et pourrait même peut-être lui en donner un quatrième.
Il cite également le cas du Premier Ministre luxembourgeois Jean Claude Juncker qui est resté longtemps à son poste (mais il faut préciser de Premier Ministre).
Comme pour dire mon bilan est positif et j’attends demeurer là où je suis.
c) Pensez-vous que le bilan de Denis Sassou Nguesso est positif ?
Au-delà de tout ce qui a déjà été dit, nous pouvons nous interroger :
- Qui a dit : « Autosuffisance alimentaire d’ici à l’an 2000. » Nous sommes en quelle année : 2014, avons-nous atteint cela ? Non bien sûr.
- Qui a dit : « Qu’un peuple qui ne consomme pas ce qu’il produit n’est pas un peuple libre ? »
Le peuple Congolais est-il libre ? Non
- Qui a dit : « Vivre durement aujourd’hui pour mieux vivre demain ? »
Est-ce que les Congolais vivent mieux aujourd’hui ? Chacun peut apprécier.
Mes Chères Sœurs, Mes Chers Frères,
Le Bilan de Dénis Sassou Nguésso est préoccupant.
Le fait même de déclarer que le Parti Congolais du Travail (Parti au pouvoir depuis près de 45 ans) n’a pas de cadres capables de prendre en main les destinées du pays après lui, est l’illustration flagrante de l’échec de son bilan.
On aime nous parler de bons taux de croissance.
Celle-ci ne crée pas d’emplois, n’améliore pas les conditions de vie des Congolais.
Le Smig au Gabon est de 150.000 F et au Congo il est de 90.000 F.
Le Congo est classé parmi les pays les plus corrompus du monde avec un indice de perception de la corruption inférieur à 3/10.
Le Congo est classé parmi les pays à régime autoritaire avec un indice de démocratie inférieur à 3/10.
Cela, vous le savez puisqu’aucune élection libre, démocratique n’a été organisée dans le pays depuis le retour au pouvoir de Denis Sassou Nguésso par les armes en 1997.
Après près de 30 ans du pouvoir du Président Sassou on peut noter avec regret qu’il n’aura pas été capable de réduire la dépendance du pays vis-à-vis du pétrole, c’est-à-dire de réaliser la diversification économique.
On peut relever avec force la déclaration qu’il a faite dans son discours d’investiture le 14 août 2009, dans laquelle il relevait que le Congo n’était pas exempt de corruption, de fraude, de concussion, de détournements de deniers publics et autres et il précisait que là c’étaient les dirigeants qui étaient interpellés.
Avec l’argent qu’on a, on ne veut pas payer l’allocation d’urgence à 7.000 familles qui en ont véritablement droit. On ne peut que déplorer la déclaration faite à l’issue du 16 juillet 2014, selon laquelle il n’est plus permis à quiconque d’évoquer cette question.
Quelle est la situation des retraités ?
Comment peut-on expliquer qu’à Dakar et dans bien d’autres pays, les étudiants boursiers aient perdu une année scolaire parce que les frais de scolarité n’ont pas été payés.
Le Canard enchaîné a récemment révélé qu’un puits de forage d’eau coûtait au Congo près de 49 millions de cfa dans un pays gorgé d’eau soit de 5 à 7 fois plus chères selon plusieurs ONG de développement que la réalisation d’un puits dans le sahel. Ce qui est triste pour ce beau pays le Congo.
Bref, malgré les 30.000 milliards de francs CFA engrangés depuis 2002 par le budget de l’Etat, le Congo n’a pas été transformé. Certes quelques travaux ont été réalisés. Cela reste très en deçà de ce qui devait se faire. Cela n’est pas étonnant puisque nous avons battu des records avec le bout de route bitumée de 2.8 km entre le rond-point des 10 Maisons et l’aéroport de Maya Maya qui nous a couté près de 3 milliards de franc cfa le kilomètre ;
d) Parlant de Madame Merkel et de Monsieur Jean Claude Junker.
Nous pouvons dire que l’Allemagne et le Luxembourg sont des démocraties dans lesquelles des élections sont libres, démocratiques et transparentes, dans lesquelles les pouvoirs sont indépendants.
Le Congo par contre est un pays à régime autoritaire, qui se caractérise par la violence pour accéder au pouvoir.
Est-ce que Madame Angela Merkel est arrivé au pouvoir par les armes ?
Est-ce qu’elle a changé la Constitution pour rester à son poste. Il est d’ailleurs bon de noter que Madame Merkel est Chancelière et qu’elle est là comme Chef de la partie ou de la Coalition des partis tenant une majorité de sièges dans le Bundestag.
Elle n’est pas la première à avoir eu trois mandats en Allemagne ; ceci parce que la Constitution allemande le permet.
Avant elle, il y’a eu Konrad Adenauer, Helmut Schmidt et Helmut Kohl qui ont eu trois mandats. Angela Merkel viole t-elle la Constitution ? Non
C’est impensable en Allemagne.
Ce qu’il faut dire c’est que la Constitution Allemande date de 1949. Elle a été adaptée à l’évolution de la situation lorsqu’il y a eu la réunification du pays en 1990. Mais elle n’a pas été changée.
Il est important de signaler qu’il y a un Président de la République en Allemagne qui ne fait pas plus de deux mandats de cinq ans. Ce qui signifie en termes clairs qu’il bien limitation des mandats Présidentiels en Allemagne.
e) Quant à la situation du Luxembourg, il faut dire que c’est un Grand-duché et que la Couronne du Grand-duché est héréditaire.
La Constitution du Luxembourg a été promulguée en 1868, maintes fois modifiée mais toujours en vigueur. Elle n’a jamais été changée.
Selon l’article 33 de cette Constitution, c’est le Roi Grand-duc qui exerce seul le pouvoir exécutif.
L’article 77 dispose que c’est le Roi Grand-duc qui nomme et révoque les membres du Gouvernement.
Le cas de Monsieur Juncker ne peut pas surprendre le Président Denis Sassou Nguesso puisqu’il a des Ministres qui sont en poste depuis plus de 20 ans.
Ce qu’il ne dit pas c’est que plus proche de nous au Ghana, au Benin, au Mali et autres, il y a la limitation à deux des mandats et ce cela ne pose pas des problèmes.
Aux Etats-Unis, ce principe est bien respecté.
Savez-vous combien de temps le Président Denis Sassou Nguésso a mis au pouvoir ? 30 ans. En 2016 ça fera 32 ans.
Connaissez-vous des pays dans le monde occidental où une personne est restée aussi longtemps au pouvoir ?
Il faut que vous sachiez que lorsque le Président Sassou Nguesso arrive au pouvoir en 1979, c’est Jimmy Carter qui est Président des Etats-Unis d’Amérique.
Celui-ci a fait un mandat, Ronald Reagan en a fait 2, Bush père 1, Bill Clinton en a fait 2, Bush fils 2 et actuellement Barack Obama est à son deuxième mandat.
Au Congo c’est toujours Dénis Sassou Nguesso qui est là malgré l’intermède de Pascal Lissouba.
Pendant ce temps, en France on a vu passer Giscard d’Estaing, Mitterrand, Chirac, Sarkozy et actuellement François Hollande. Au Congo, c’est toujours Dénis Sassou Nguésso qui est là.
VI- La situation est grave, en déclarant ce qu’il a dit à Washington, Denis Sassou Nguésso a porté atteinte à l’image et au crédit de notre pays. Il a voulu en fait dire à l’opinion nationale et internationale que pour le pouvoir, il ne respecte aucune loi ni nationale ni internationale. Il veut faire passer un message clair : Je suis venu par les armes et j’entends y rester par la force. Ce que les Congolais qui aspirent à la paix, la véritable paix ne veulent plus.
Il a fait passer le message selon lequel dans mon pays je ne respecte et ne défends pas la loi fondamentale. Je ne la respecterai pas non plus.
Il le fait où, aux Etats-Unis.
C’est pour cela que nous interpellons la Communauté Internationale maintenant que les faits sont là et qu’elle réalise que le Président Sassou Nguésso ne veut pas respecter les lois et Règlements de la République et qu’il ne veut pas quitter le pouvoir, nous l’interpellons disons-nous pour qu’elle suive avec une attention particulière la situation du Congo. Vaut mieux prévenir que guérir.
Quant au Président Sassou Nguésso, nous lui disons ceci :
Mon Frère, en 2016 vous aurez exercé 32 ans de pouvoir. Situation exceptionnelle et cas rare au Monde.
Ce cas est introuvable maintenant aux Etats-Unis, en Allemagne, au Ghana, au Bénin et autres.
Vous aurez fait ce que vous aurez pu. Ne nous attardons pas sur cela. Respectons nos lois et règlements de la République.
Personne d’entre nous ne veut se débarrasser de vous. Mais notre loi dit que vous exercez votre deuxième, ultime et dernier mandat.
Vous n’avez pas de décision à prendre. On comprend que ce soit dur de quitter là où vous êtes, mais c’est la loi. Le Congo notre pays a besoin de la Paix et cela passe par le respect des lois et règlements de la République particulièrement de la Constitution de notre pays.
Ensemble, préparons dans la joie et la sérénité la tenue d’une élection Présidentielle libre, démocratique et transparente en 2016 ainsi que votre sortie le 14 aout de la même année.
Quant aux Congolais, au nom de la Plate-forme Sauvons le Congo et du Mouvement Citoyen pour le Respect de l’Ordre Constitutionnel, Mettons-nous debout pour barrer la route au Coup d’Etat Constitutionnel.
Ensemble disons :
- Non au Référendum ;
- Oui à l’annulation du Recensement Administratif Spécial ;
- Non au Changement de Constitution ;
- Non à la révision de la Constitution ;
- Non au 3eme mandat de Denis Sassou Nguésso.
Sortons de la peur, le Moment est grave.
Nous lançons un vibrant appel à toutes les forces, à tous les Partis, à tous les Congolais qui pensent comme nous de nous rejoindre. Unis, nous serons plus forts.
Debout. En avant pour le Combat ! La victoire est certaine.
Je vous remercie.
Fait à Brazzaville, le O3 Août 2014.
Je vous salue et vous souhaite la bienvenue dans cette salle du Palais des Congrès pour prendre part à ce meeting, rencontre au cours de laquelle nous allons exprimer notre opposition au projet du pouvoir de Changer la Constitution afin que le Président Denis Sassou Nguesso reste au pouvoir.
Nous avons beaucoup de chance aujourd’hui parce que le Président Sassou s’est exprimé aux Etats-Unis et s’est dévoilé en donnant clairement sa position. Ce qui nous permet de nous attaquer à son point de vue.
C’est pour cela que je vais commencer par vous demander si vous voulez que le Président Sassou Nguesso reste au pouvoir après 2016.
Pour ce faire, nous allons, après avoir entendu le Président Sassou Nguesso sur RFI, tenter d’apporter des éléments de réponse aux points qu’il a abordés.
I- Changer la Constitution dans l’intérêt du pays.
Selon lui, il s’agit du débat pour changer la Constitution, pas pour qu’un Président par une volonté de puissance veuille changer la Constitution pour lui, mais pour le pays, pour que les institutions progressent.
S’il en est ainsi, qu’il suive les conseils de son ami et Conseiller le Professeur Maylin à savoir qu’il sorte par la grande porte en 2016 et qu’il laisse son successeur s’occuper de la modification de la Constitution.
Pour ce qu’il dit de la progression des institutions, c’est malheureux.
Cela veut tout simplement dire que nos dirigeants et responsables politiques ne lisent pas la Constitution.
L’article 86 permet d’adapter la Constitution à l’évolution des choses.
II- Référendum et Elections.
Nous le savons déjà, Dénis Sassou Nguesso détient par devers lui un projet de Constitution depuis 2013. Il a depuis, projeté d’organiser un referendum début 2015.
Tout ce qui a été organisé c’est de la mise en scène, du folklore, de l’instrumentalisation et de la manipulation.
Il a poussé même certains congolais à élaborer des projets de Constitution : ce qui est grave.
C’est dans cette logique qu’il a organisé le Recensement Administratif Spécial dans le but de s’assurer une majorité confortable en s’asseyant sur une fraude massive minutieusement organisée.
Cette opération est un véritable fiasco et tout le monde le reconnait maintenant ! Il veut aller aux locales mais avec quel corps électoral ?
Le Recensement Administratif Spécial doit être purement et simplement annulé.
Comment expliquer que les départements de la partie sud du pays (hors Pointe-Noire et Brazzaville) la plus peuplée aient un corps électoral inferieur à celui des départements de la partie nord du pays, zone la moins peuplée.
Comment expliquer que la Likouala qui a la moitié de la population de la Bouenza ait un corps électoral supérieur à celui de la Bouenza.
Bref c’est simplement scandaleux.
III- La Constitution a atteint certaines limites.
Cette question a déjà été abondamment abordée par les collègues qui m’ont précédé.
Je dirais simplement, comment peut-on dire qu’une Constitution qui n’a ni été appliquée ni respectée a atteint ses limites ? De surcroit comment peut-on demeurer dans l’impunité après les graves violations dont cette Constitution a été l’objet ?
IV- A la question de savoir si aujourd’hui il ne ferme pas la porte à une nouvelle candidature en 2016.
Il répond que la question n’est pas à l’ordre du jour. Mais les choses sont claires dans la Constitution du 20 Janvier 2002, Constitution élaborée par lui et pour lui.
Nous lui rappelons que le Président est élu pour un mandat de sept ans au suffrage universel direct. Il est rééligible une seule fois. La Constitution ne peut pas être révisée en ce qui concerne le nombre de mandats.
Denis Sassou Nguesso est Médiateur International, Premier Magistrat, Général d’Armée.
Il a prêté le serment par lequel il a juré solennellement de respecter et de défendre la Constitution. Il a violé dans l’impunité totale notre loi fondamentale.
Nous disons assez et lui répétons ce qu’il a dit à nos frères centrafricains :
Plus jamais ça, plus jamais ça…
Il se place dans la situation de haute trahison et nous n’avons plus besoin de turbulences dans le pays.
Il n’est pas irremplaçable. Il finit en 2016 et qu’il sorte en paix et laisse le Congo en paix.
Il est inacceptable, connaissant notre Constitution qu’il puisse dire que cette question n’est pas à l’ordre du jour créant ainsi la confusion.
V- Renouvellement de la Classe Politique.
a) Dans son livre Parler vrai pour l’Afrique, la question lui a été posée de savoir si les plus âgés font la place aux plus jeunes.
Sa réponse c’est :
« Sans aucun doute, ceux de nos dirigeants politiques qui peuvent être considérés comme des anciens commencent à quitter la scène qu’il s’agisse de Kolélas, Yhombi, Lissouba et d’autres.
Moi-même d’ailleurs, à soixante-six, soixante-sept ans, je commence à envisager la sortie, parce que notre Constitution stipule que, à plus de soixante dix ans, on ne peut plus être candidat à la présidentielle. »
- Cela veut-il dire si vous êtes réélu en juillet 2009, ce sera votre dernier mandat ?
Réponse :
« En tout cas, la Constitution précise que le Président de la République ne peut effectuer plus de deux mandats. »
b) La même question lui a été reposée hier par RFI.
En partie, il a répondu en se référant aux exemples allemand et luxembourgeois déclarant qu’en Allemagne lorsque les Allemands ont voulu d’un troisième mandat pour Madame Merkel, à cause de l’efficacité de son travail, le peuple allemand lui a donné un troisième mandat et pourrait même peut-être lui en donner un quatrième.
Il cite également le cas du Premier Ministre luxembourgeois Jean Claude Juncker qui est resté longtemps à son poste (mais il faut préciser de Premier Ministre).
Comme pour dire mon bilan est positif et j’attends demeurer là où je suis.
c) Pensez-vous que le bilan de Denis Sassou Nguesso est positif ?
Au-delà de tout ce qui a déjà été dit, nous pouvons nous interroger :
- Qui a dit : « Autosuffisance alimentaire d’ici à l’an 2000. » Nous sommes en quelle année : 2014, avons-nous atteint cela ? Non bien sûr.
- Qui a dit : « Qu’un peuple qui ne consomme pas ce qu’il produit n’est pas un peuple libre ? »
Le peuple Congolais est-il libre ? Non
- Qui a dit : « Vivre durement aujourd’hui pour mieux vivre demain ? »
Est-ce que les Congolais vivent mieux aujourd’hui ? Chacun peut apprécier.
Mes Chères Sœurs, Mes Chers Frères,
Le Bilan de Dénis Sassou Nguésso est préoccupant.
Le fait même de déclarer que le Parti Congolais du Travail (Parti au pouvoir depuis près de 45 ans) n’a pas de cadres capables de prendre en main les destinées du pays après lui, est l’illustration flagrante de l’échec de son bilan.
On aime nous parler de bons taux de croissance.
Celle-ci ne crée pas d’emplois, n’améliore pas les conditions de vie des Congolais.
Le Smig au Gabon est de 150.000 F et au Congo il est de 90.000 F.
Le Congo est classé parmi les pays les plus corrompus du monde avec un indice de perception de la corruption inférieur à 3/10.
Le Congo est classé parmi les pays à régime autoritaire avec un indice de démocratie inférieur à 3/10.
Cela, vous le savez puisqu’aucune élection libre, démocratique n’a été organisée dans le pays depuis le retour au pouvoir de Denis Sassou Nguésso par les armes en 1997.
Après près de 30 ans du pouvoir du Président Sassou on peut noter avec regret qu’il n’aura pas été capable de réduire la dépendance du pays vis-à-vis du pétrole, c’est-à-dire de réaliser la diversification économique.
On peut relever avec force la déclaration qu’il a faite dans son discours d’investiture le 14 août 2009, dans laquelle il relevait que le Congo n’était pas exempt de corruption, de fraude, de concussion, de détournements de deniers publics et autres et il précisait que là c’étaient les dirigeants qui étaient interpellés.
Avec l’argent qu’on a, on ne veut pas payer l’allocation d’urgence à 7.000 familles qui en ont véritablement droit. On ne peut que déplorer la déclaration faite à l’issue du 16 juillet 2014, selon laquelle il n’est plus permis à quiconque d’évoquer cette question.
Quelle est la situation des retraités ?
Comment peut-on expliquer qu’à Dakar et dans bien d’autres pays, les étudiants boursiers aient perdu une année scolaire parce que les frais de scolarité n’ont pas été payés.
Le Canard enchaîné a récemment révélé qu’un puits de forage d’eau coûtait au Congo près de 49 millions de cfa dans un pays gorgé d’eau soit de 5 à 7 fois plus chères selon plusieurs ONG de développement que la réalisation d’un puits dans le sahel. Ce qui est triste pour ce beau pays le Congo.
Bref, malgré les 30.000 milliards de francs CFA engrangés depuis 2002 par le budget de l’Etat, le Congo n’a pas été transformé. Certes quelques travaux ont été réalisés. Cela reste très en deçà de ce qui devait se faire. Cela n’est pas étonnant puisque nous avons battu des records avec le bout de route bitumée de 2.8 km entre le rond-point des 10 Maisons et l’aéroport de Maya Maya qui nous a couté près de 3 milliards de franc cfa le kilomètre ;
d) Parlant de Madame Merkel et de Monsieur Jean Claude Junker.
Nous pouvons dire que l’Allemagne et le Luxembourg sont des démocraties dans lesquelles des élections sont libres, démocratiques et transparentes, dans lesquelles les pouvoirs sont indépendants.
Le Congo par contre est un pays à régime autoritaire, qui se caractérise par la violence pour accéder au pouvoir.
Est-ce que Madame Angela Merkel est arrivé au pouvoir par les armes ?
Est-ce qu’elle a changé la Constitution pour rester à son poste. Il est d’ailleurs bon de noter que Madame Merkel est Chancelière et qu’elle est là comme Chef de la partie ou de la Coalition des partis tenant une majorité de sièges dans le Bundestag.
Elle n’est pas la première à avoir eu trois mandats en Allemagne ; ceci parce que la Constitution allemande le permet.
Avant elle, il y’a eu Konrad Adenauer, Helmut Schmidt et Helmut Kohl qui ont eu trois mandats. Angela Merkel viole t-elle la Constitution ? Non
C’est impensable en Allemagne.
Ce qu’il faut dire c’est que la Constitution Allemande date de 1949. Elle a été adaptée à l’évolution de la situation lorsqu’il y a eu la réunification du pays en 1990. Mais elle n’a pas été changée.
Il est important de signaler qu’il y a un Président de la République en Allemagne qui ne fait pas plus de deux mandats de cinq ans. Ce qui signifie en termes clairs qu’il bien limitation des mandats Présidentiels en Allemagne.
e) Quant à la situation du Luxembourg, il faut dire que c’est un Grand-duché et que la Couronne du Grand-duché est héréditaire.
La Constitution du Luxembourg a été promulguée en 1868, maintes fois modifiée mais toujours en vigueur. Elle n’a jamais été changée.
Selon l’article 33 de cette Constitution, c’est le Roi Grand-duc qui exerce seul le pouvoir exécutif.
L’article 77 dispose que c’est le Roi Grand-duc qui nomme et révoque les membres du Gouvernement.
Le cas de Monsieur Juncker ne peut pas surprendre le Président Denis Sassou Nguesso puisqu’il a des Ministres qui sont en poste depuis plus de 20 ans.
Ce qu’il ne dit pas c’est que plus proche de nous au Ghana, au Benin, au Mali et autres, il y a la limitation à deux des mandats et ce cela ne pose pas des problèmes.
Aux Etats-Unis, ce principe est bien respecté.
Savez-vous combien de temps le Président Denis Sassou Nguésso a mis au pouvoir ? 30 ans. En 2016 ça fera 32 ans.
Connaissez-vous des pays dans le monde occidental où une personne est restée aussi longtemps au pouvoir ?
Il faut que vous sachiez que lorsque le Président Sassou Nguesso arrive au pouvoir en 1979, c’est Jimmy Carter qui est Président des Etats-Unis d’Amérique.
Celui-ci a fait un mandat, Ronald Reagan en a fait 2, Bush père 1, Bill Clinton en a fait 2, Bush fils 2 et actuellement Barack Obama est à son deuxième mandat.
Au Congo c’est toujours Dénis Sassou Nguesso qui est là malgré l’intermède de Pascal Lissouba.
Pendant ce temps, en France on a vu passer Giscard d’Estaing, Mitterrand, Chirac, Sarkozy et actuellement François Hollande. Au Congo, c’est toujours Dénis Sassou Nguésso qui est là.
VI- La situation est grave, en déclarant ce qu’il a dit à Washington, Denis Sassou Nguésso a porté atteinte à l’image et au crédit de notre pays. Il a voulu en fait dire à l’opinion nationale et internationale que pour le pouvoir, il ne respecte aucune loi ni nationale ni internationale. Il veut faire passer un message clair : Je suis venu par les armes et j’entends y rester par la force. Ce que les Congolais qui aspirent à la paix, la véritable paix ne veulent plus.
Il a fait passer le message selon lequel dans mon pays je ne respecte et ne défends pas la loi fondamentale. Je ne la respecterai pas non plus.
Il le fait où, aux Etats-Unis.
C’est pour cela que nous interpellons la Communauté Internationale maintenant que les faits sont là et qu’elle réalise que le Président Sassou Nguésso ne veut pas respecter les lois et Règlements de la République et qu’il ne veut pas quitter le pouvoir, nous l’interpellons disons-nous pour qu’elle suive avec une attention particulière la situation du Congo. Vaut mieux prévenir que guérir.
Quant au Président Sassou Nguésso, nous lui disons ceci :
Mon Frère, en 2016 vous aurez exercé 32 ans de pouvoir. Situation exceptionnelle et cas rare au Monde.
Ce cas est introuvable maintenant aux Etats-Unis, en Allemagne, au Ghana, au Bénin et autres.
Vous aurez fait ce que vous aurez pu. Ne nous attardons pas sur cela. Respectons nos lois et règlements de la République.
Personne d’entre nous ne veut se débarrasser de vous. Mais notre loi dit que vous exercez votre deuxième, ultime et dernier mandat.
Vous n’avez pas de décision à prendre. On comprend que ce soit dur de quitter là où vous êtes, mais c’est la loi. Le Congo notre pays a besoin de la Paix et cela passe par le respect des lois et règlements de la République particulièrement de la Constitution de notre pays.
Ensemble, préparons dans la joie et la sérénité la tenue d’une élection Présidentielle libre, démocratique et transparente en 2016 ainsi que votre sortie le 14 aout de la même année.
Quant aux Congolais, au nom de la Plate-forme Sauvons le Congo et du Mouvement Citoyen pour le Respect de l’Ordre Constitutionnel, Mettons-nous debout pour barrer la route au Coup d’Etat Constitutionnel.
Ensemble disons :
- Non au Référendum ;
- Oui à l’annulation du Recensement Administratif Spécial ;
- Non au Changement de Constitution ;
- Non à la révision de la Constitution ;
- Non au 3eme mandat de Denis Sassou Nguésso.
Sortons de la peur, le Moment est grave.
Nous lançons un vibrant appel à toutes les forces, à tous les Partis, à tous les Congolais qui pensent comme nous de nous rejoindre. Unis, nous serons plus forts.
Debout. En avant pour le Combat ! La victoire est certaine.
Je vous remercie.
Fait à Brazzaville, le O3 Août 2014.
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