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Justice : le parquet fédéral de Belgique prêt à ouvrir une enquête sur l'exécution de Patrice Émery Lumumba

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Le parquet fédéral de Belgique pourrait décider d'ouvrir une enquête judiciaire sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre congolais Patrice Émery Lumumba, en 1961. Une décision rendue par la chambre des mises en accusation de Bruxelles

Selon elle, la Belgique était confrontée à l'époque à un conflit armé : l'assassinat de Patrice Lumumba pourrait donc constituer un crime de guerre. Ce point de vue fait suite à une plainte portée au parquet fédéral avec constitution de partie civile par les enfants de feu Patrice Lumumba contre une douzaine de survivants : policiers, politiciens et fonctionnaires, dont huit sont toujours vivants.

Il s'agirait, par exemple, de Jacques Brassine, diplomate au Katanga au moment de l'assassinat ; d'Étienne Davignon, jeune diplomate à l'époque ; et de Charles Huyghé, chef de cabinet du ministre de la Défense du Katanga en 1961. Le parquet fédéral se base sur la loi de la compétence universelle de 1993 qui « autorise la justice belge à engager des poursuites dans le cadre des crimes de guerre, crimes contre l'humanité ou crimes commis hors du territoire belge ». Les plaignants, quant à eux, doivent avoir un lien avec la Belgique. Ce qui est le cas.

Patrice Lumumba est né le 2 juillet 1925 à Onalua, au Congo belge, l'actuelle République démocratique du Congo (RDC). Il a été assassiné le 17 janvier 1961 au Katanga. Il remporte les élections du 31 mai 1960 et devient Premier ministre, tandis que Joseph Kasa Vubu devient président du Congo belge. Les troubles éclatent dans cette colonie belge, la plus grande et la plus riche, en juillet 1960, lors de la tentative d'africanisation du corps des officiers de l'armée congolaise. Avec le soutien des troupes belges et poussé par l'Union minière, Moïse Tshombe proclame, le 11 juillet, la sécession du Katanga, un État particulière riche en cuivre.

Patrice Lumumba et Joseph Kasa Vubu font appel à l'ONU qui envoie les Casques bleus qui imposent le départ des troupes belges, qui se retirent sauf au Katanga, où elles maintiendront Moïse Tshombe. À la fin du mois d'août, la Belgique, la CIA et l'ONU entreprennent d'écarter Patrice Lumumba du pouvoir. Il sera démis de ses fonctions le 5 septembre par Joseph Kasa Vubu, en dépit de l'opposition du Parlement.

Nommé chef d'état-major, le 14 septembre 1960, le colonel Joseph-Désiré Mobutu fomente un coup d'État et arrête le Premier ministre Patrice Lumumba. L'assemblée générale de l'ONU reconnaît, le 24 novembre 1960, la légalité de la délégation de Joseph Kasa Vubu au détriment de celle de Patrice Lumumba, qui s'évade le 27 novembre 1960 et sera repris le 2 décembre 1960

Puis éclate une révolte, les 12 et 13 janvier, au camp de l'armée, à Thysville2, où est enfermé Patice Lumumba. Craignant son retour au pouvoir, Bruxelles exerce des pressions pour qu'il soit livré à Moïse Tshombe. Transféré à Elisabetville, au Katanga, Patrice Lumumba et deux de ses compères, Maurice M'Polo et Joseph Okito, seront exécutés le 17 janvier 1961, en présence de Moïse Tchombe et de trois de ses ministres, par des soldats commandés par deux Belges.

Une commission d'enquête parlementaire a conclu en 2001 à « la responsabilité morale » de la Belgique qui avait présenté ses excuses à la RDC. Lors du dépôt de la plainte, le fils de Patrice Lumumba, François Lumumba, a déclaré : « Il faut aller plus loin que la reconnaissance d'une responsabilité morale, tirer de l'établissement des faits toutes les conclusions, d'ordre pénal et juridique. »

Noël Ndong

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