
Obtenu facilement sous d’autres cieux, le passeport reste un document de luxe au Congo. Son obtention s’identifie à un véritable chemin de croix. Malgré la constitution d’un dossier complet permettant à tout citoyen qui en exprime le besoin de l’obtenir dans les meilleurs délais, l’attente fait pousser des racines aux demandeurs. Certains affirment avoir fait le pied de grue pendant plusieurs mois à la direction de l’immigration, avant de se voir octroyer un passeport ordinaire. D’autres avouent avoir tout simplement jeté l’éponge, tellement la sinuosité du parcours vers le pot aux roses les déleste à la fois leur énergie mentale et physique. Leur portefeuille subit aussi le même sort.
Et pourtant, tout comme l’acte de naissance, le casier judiciaire et le certificat de nationalité, le passeport fait partie des documents civils pour lesquels le président de la république a décrété la gratuité. Chose curieuse, les agents exerçant dans les administrations où ces documents sont délivrés continuent de tendre la main. Les citoyens doivent débourser de l’argent pour espérer les obtenir.
La contradiction est d’autant plus flagrante avec le décret présidentiel, que l’on se demande ce que font les services judiciaires et de sécurité lorsque le service public est ainsi monnayé par des cadres véreux et nécessiteux.
De même, les citoyens pris au collet par le besoin d’avoir ces documents acceptent de payer en cachette, renforçant ainsi la loi de l’Omerta, un système qui les déplume chaque jour. La situation est grave. Elle confirme l’enracinement des antivaleurs qui tuent à petits feux la société, tandis que les cadres chargés d’animer les structures mises en place pour les combattre se contentent uniquement de leur promotion sociale. Désabusés, plusieurs citoyens subissant les coups de massue des sangsues humaines qui rament à contre courant des mesures présidentielles salutaires pour tous, ne savent plus à quel saint se vouer.
Auparavant, il fallait débourser 41.000 francs Cfa pour obtenir un passeport ordinaire. Le dossier comportait quatre photos format identité, un acte de naissance, un casier judiciaire et un certificat de nationalité. La récente mesure présidentielle exempte les citoyens de cette somme.
Depuis que la mesure a été rendue publique, le casier judiciaire et le certificat de nationalité sont aussi gratuits.
Or, à bien voir les choses, aujourd’hui, il faut avoir les poches pleines pour obtenir un passeport ordinaire. Le passeport de service pose moins de problème pour son obtention. Il suffit d’avoir un ordre de mission et quelques fromages pour l’avoir dans des délais raisonnables. Cependant, l’obtention du passeport ordinaire reste une véritable course à obstacles.
Certains citoyens qui ont tenté d’infiltrer le circuit de fabrication du document affirment avoir déboursé 50.000 FCfa pour son acquisition. D’autres avouent avoir payé le double de cette somme, c’est-à-dire 100.000 FCfa. Mais personne ne dit à qui il a payé cette faramineuse somme.
La peur de ne plus bénéficier des mêmes faveurs à la prochaine occasion. La transaction reste donc un secret pour l’agent qui accepte de se faire graisser la patte et le demandeur.
Contrer les antivaleurs
D’après certaines indiscrétions, certains agents travaillent à la fois pour eux-mêmes et pour leurs chefs. Ils oublient ou feignent d’ignorer que leur tâche relève du service public. Jouant sur la psychologie des demandeurs, ils usent du chantage.
Plus l’urgence d’obtenir le document est manifeste, plus le montant à payer est exorbitant.
Pour contraindre les citoyens à mettre rapidement la main à la poche, ils usent aussi de subterfuges qui font dormir debout : l’inexistence ou la rareté des cartons. Une situation inadmissible lorsqu’on sait que ces cartons sont commandés en fonction des besoins exprimés.
Paradoxalement, à la direction de l’immigration l’offre est toujours inférieure à la demande. Les fameux cartons ne sont jamais en nombre suffisant. La situation a empiré depuis que le passeport est devenu un document civil gratuit. Le mutisme des responsables de ces services surprend plus d’un observateur. Malgré les lamentations qui fusent de partout, aucun frémissement n’est perçu dans le sens d’une amélioration du système de livraison du passeport ordinaire.
Autre constat : la livraison sélective du document.
Pendant que les demandeurs démunis arpentent les couloirs de la direction de l’immigration en se lamentant, certains citoyens fortunés l’obtiennent sans difficulté. Le cas par cas est à l’ordre du jour alors qu’il s’agit du traitement d’une situation collective pour laquelle le favoritisme devait être proscrit.
Service public pour tous
Cette situation interpelle les autorités nationales concernées par la délivrance de ce document important. Le sentiment de frustration consécutif au traitement des dossiers selon l’argent déboursé, devrait être rapidement éradiqué pour redorer l’image de la structure en charge de cette question importante. Les citoyens sont désabusés par des allers-retours infructueux, lassants et surtout onéreux.
A signaler que plusieurs étudiants en vacances à Brazzaville ont rejoint leurs pays d’accueil avec des anciens passeports dont la validé a été simplement prorogée.
D’autres ont raté des voyages à l’étranger faute de cartons pour l’obtention d’un passeport.
Des commerçants se plaignent chaque jour de ne plus s’approvisionner facilement à cause du même problème. La réaction des services compétents doit être immédiate. Toutes ces frustrations réunies ne favorisent pas la paix des cœurs et la tranquillité des esprits. S’il manque des cartons, il faut les commander en nombre suffisant, car la demande est forte.
Isaac Longo
Et pourtant, tout comme l’acte de naissance, le casier judiciaire et le certificat de nationalité, le passeport fait partie des documents civils pour lesquels le président de la république a décrété la gratuité. Chose curieuse, les agents exerçant dans les administrations où ces documents sont délivrés continuent de tendre la main. Les citoyens doivent débourser de l’argent pour espérer les obtenir.
La contradiction est d’autant plus flagrante avec le décret présidentiel, que l’on se demande ce que font les services judiciaires et de sécurité lorsque le service public est ainsi monnayé par des cadres véreux et nécessiteux.
De même, les citoyens pris au collet par le besoin d’avoir ces documents acceptent de payer en cachette, renforçant ainsi la loi de l’Omerta, un système qui les déplume chaque jour. La situation est grave. Elle confirme l’enracinement des antivaleurs qui tuent à petits feux la société, tandis que les cadres chargés d’animer les structures mises en place pour les combattre se contentent uniquement de leur promotion sociale. Désabusés, plusieurs citoyens subissant les coups de massue des sangsues humaines qui rament à contre courant des mesures présidentielles salutaires pour tous, ne savent plus à quel saint se vouer.
Auparavant, il fallait débourser 41.000 francs Cfa pour obtenir un passeport ordinaire. Le dossier comportait quatre photos format identité, un acte de naissance, un casier judiciaire et un certificat de nationalité. La récente mesure présidentielle exempte les citoyens de cette somme.
Depuis que la mesure a été rendue publique, le casier judiciaire et le certificat de nationalité sont aussi gratuits.
Or, à bien voir les choses, aujourd’hui, il faut avoir les poches pleines pour obtenir un passeport ordinaire. Le passeport de service pose moins de problème pour son obtention. Il suffit d’avoir un ordre de mission et quelques fromages pour l’avoir dans des délais raisonnables. Cependant, l’obtention du passeport ordinaire reste une véritable course à obstacles.
Certains citoyens qui ont tenté d’infiltrer le circuit de fabrication du document affirment avoir déboursé 50.000 FCfa pour son acquisition. D’autres avouent avoir payé le double de cette somme, c’est-à-dire 100.000 FCfa. Mais personne ne dit à qui il a payé cette faramineuse somme.
La peur de ne plus bénéficier des mêmes faveurs à la prochaine occasion. La transaction reste donc un secret pour l’agent qui accepte de se faire graisser la patte et le demandeur.
Contrer les antivaleurs
D’après certaines indiscrétions, certains agents travaillent à la fois pour eux-mêmes et pour leurs chefs. Ils oublient ou feignent d’ignorer que leur tâche relève du service public. Jouant sur la psychologie des demandeurs, ils usent du chantage.
Plus l’urgence d’obtenir le document est manifeste, plus le montant à payer est exorbitant.
Pour contraindre les citoyens à mettre rapidement la main à la poche, ils usent aussi de subterfuges qui font dormir debout : l’inexistence ou la rareté des cartons. Une situation inadmissible lorsqu’on sait que ces cartons sont commandés en fonction des besoins exprimés.
Paradoxalement, à la direction de l’immigration l’offre est toujours inférieure à la demande. Les fameux cartons ne sont jamais en nombre suffisant. La situation a empiré depuis que le passeport est devenu un document civil gratuit. Le mutisme des responsables de ces services surprend plus d’un observateur. Malgré les lamentations qui fusent de partout, aucun frémissement n’est perçu dans le sens d’une amélioration du système de livraison du passeport ordinaire.
Autre constat : la livraison sélective du document.
Pendant que les demandeurs démunis arpentent les couloirs de la direction de l’immigration en se lamentant, certains citoyens fortunés l’obtiennent sans difficulté. Le cas par cas est à l’ordre du jour alors qu’il s’agit du traitement d’une situation collective pour laquelle le favoritisme devait être proscrit.
Service public pour tous
Cette situation interpelle les autorités nationales concernées par la délivrance de ce document important. Le sentiment de frustration consécutif au traitement des dossiers selon l’argent déboursé, devrait être rapidement éradiqué pour redorer l’image de la structure en charge de cette question importante. Les citoyens sont désabusés par des allers-retours infructueux, lassants et surtout onéreux.
A signaler que plusieurs étudiants en vacances à Brazzaville ont rejoint leurs pays d’accueil avec des anciens passeports dont la validé a été simplement prorogée.
D’autres ont raté des voyages à l’étranger faute de cartons pour l’obtention d’un passeport.
Des commerçants se plaignent chaque jour de ne plus s’approvisionner facilement à cause du même problème. La réaction des services compétents doit être immédiate. Toutes ces frustrations réunies ne favorisent pas la paix des cœurs et la tranquillité des esprits. S’il manque des cartons, il faut les commander en nombre suffisant, car la demande est forte.
Isaac Longo
www.pagesafrik.info le rendez-vous des stars