Afrique, (Starducongo.com) - Propos liminaire. On sait que l’économie politique n’est pas une science exacte comparée aux sciences dures (les mathématiques, la physique etc…), considérées comme les chantres de la « rationalité ». Mais elle est, - au regard de l’anthropologie économique et de l’histoire de la pensée économique – la trame et le reflet des valeurs profondes, de civilité, d’humanité, et justement de « rationalité » que véhiculent les sociétés contemporaines.
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Le capitalisme sauvage s’est arrogé le primat de cette « rationalité » en économie politique. Son idéologie s’est imposée aux sociétés trop permissives pourtant ayant leur propre conception de l’économie politique - à l’instar des sociétés africaines du bassin du Congo, parce que affaiblies par les agressions permanentes du capitalisme sauvage, du catholicisme et d’autres idéologies. Nul n’est point besoin de revenir sur les principes (1) de ce capitalisme et sur ses avatars modernes, maquillés sous le vocable de mondialisation. Nul n’est besoin de croire aux divertissements de ses théoriciens du développement que Samir Amin (2) s’est attaché à démystifier. Les sociétés africaines précoloniales ont rejeté les prémices de cette idéologie dès le XVIème siècle avant qu’elle ne revienne sous d’autres formes, de colonialisme, de néocolonialisme et d’impérialisme. Ces idéologies sont venues consacrer la saignée de ces sociétés pétries de valeurs du kimuntu, notamment dans le bassin du Congo, où l’affairisme a fait son lit avec l’appui des agents locaux Kalaka. . Les sociétés scandinaves elles, ont résisté et se sont mieux protégées contre les déviances du catholicisme et du capitalisme sauvage, en leur opposant leur propre rationalité, leurs propres valeurs fondées sur le luthéranisme(3) , et qui met l’être humain au centre de l’économie politique. L’objet de cet article est de montrer les similitudes saisissantes entre la conception de l’économie politique scandinave (à travers l’exemple suédois), et les valeurs fondatrices de la civilité économique(4) africaine précoloniale. Cette problématique sera évoquée en prenant appui sur les observations de terrain dans trois pays scandinaves (le Danemark, la Norvège et surtout la Suède qui a focalisé notre enquête). Nous n’aborderons ici que quelques idées principales, le développement fera l’objet de travaux ultérieurs. Nous révélerons d’abord les similitudes dans la conception de l’être à savoir les croyances transcendantales ou spirituelles, fondements de cette rationalité économique caractérisant les sociétés civilisées. Nous montrerons aussi comment ces croyances transcendantales ont façonné un vivre ensemble à travers une superstructure, un Etat décentralisé respectueux des terroirs et imprégné des valeurs de la social-démocratie, à l’instar des sociétés africaines précoloniales. Enfin nous marquerons les similitudes dans la gestion de l’avoir, c’est-à-dire comment ces sociétés mettent-elles en exergue tour à tour leur organisation économique, leur organisation sociale, et comment elles placent l’homme, muntu, människa, l’être humain, au centre de la finalité économique.
I - Les similitudes sur le plan spirituel
Ce qui est marquant lorsqu’on observe la société scandinave notamment suédoise, c’est le primat des valeurs ancestrales historiques considérées comme le socle fédérateur des suédois. Le protestantisme et le luthéranisme ont profondément marqué la Suède. Les principes du luthéranisme sont opposés à ceux du catholicisme notamment :
- Le lien direct entre l’homme et dieu là où le catholicisme envisage des intermédiaires (Prêtres, Moines, Papes et autres) censés intercéder pour le fidèle), l’église suédoise, svenska kirkan quasiment l’Eglise d’Etat, est fortement pénétrée de ce principe,
- le travail (le métier) comme l’alpha et l’oméga de la réalisation de l’homme à l’image de dieu, là où le catholicisme a installé la mendicité et l’esclavage, les Suédois ont horreur de l’oisiveté,
- l’égalité, jämställdhet, qui n’est pas un vint concept dans l’imaginaire suédois mais une réalité tangible (permetez la totologie), inspirée des principes du thuléranisme, dieu aime les hommes humbles et cette humilité établi l’égalité entre eux. Cette maxime se traduit dans les politiques macroéconomiques mises en oeuvre par l’élite suédoise profondement imprégnée de ces valeurs,
- L’équilibre de la société, trygghet, l’homme doit vivre dans une société sûre, la collectivité doit assurer à chacun un minimun de bien-être, välbefinnande, l’autre valeur fondamentale sur laquelle la Suède s’est construite.
Les sociétés africaines précoloniales elles, ont fondé leur civilité transcendantale sur le kingunza, qui n’a rien en commun avec les mouvements syncrétiques actuelles (ou églises d’éveil) qui inondent les capitales africaines, en réalité terreau favorable des mafieux kalaka en missions commandées. Le kingunza est une disposition d’esprit qui met l’homme en prise direct avec Dieu, Nzambi- a-mpungu. Cet état d’esprit permanent est entretenu par le parcours spirituel initiatique qui permet au muntu d’irradier la collectivité par le kimuntu. Ici aussi, le refus du catholicisme est sans concession (comme chez Luther), dans sa volonté de construire une société égalitaire conforme aux valeurs ancestrales suédoises. Kimpa mvita, Simon kimbangou, André Mastoua ont autopsié à leur époque les pratiques du catholicisme. Ils ont rejeté cette philosophie sans en retenir le moindre iota parce que profondément inique au regard du pillage, de l’esclavage consacrés comme les voies de la conversion de l’Afrique au catholicisme. Dans le bassin du Congo où ce catholicisme a fait des ravages, les Etats précoloniaux ont résisté à travers ces personnalités bien arrimés aux valeurs des sociétés africaines antiques entre autres, la valeur- travail, sala wa futuka mbo wa baka kia nvukila, travaille d’arrache-pied pour survivre. Ces illustres figures de l’histoire ont payé le prix fort face à l’église catholique, mais dans la dignité. Ainsi l’Eglise nationale suédoise refuse de s’enfermer dans des dogmes doctrinaires, elle préfère le pragmatisme des convictions et l’engagement pour l’homme, muntu. Les luthériens protestent contre le dogme de la prédestination élaboré par le catholicisme qui a fait la gloire du capitalisme selon lequel, il aurait des nobles, des clergés, des voués à la pauvreté et à la charité, en somme la théorie permanente du tiers exclu. La conception africaine de la civilité notamment dans le bassin du Congo, - makuku matatu ma zakasa kinzu, littéralement trois pierres ont tenu en équilibre une marmite – se fonde sur un paradigme différent similaire au concept de trygghet suédois. La parabole évoque cette conscience supérieure et cette promesse quasi-divine de bâtir une société égalitaire (5) .
II – Les similitudes sur la conception de l’Etat.
Depuis David Ricardo, John Stuart Mill, Adam Smith et les autres, l’école anglaise forte de la puissance économique de l’Angleterre du 19eme siècle, a longtemps expliqué sauf exception (Bentham), que l’économie politique devait être une affaire d’individus privés et l’Etat n’avait rien à y faire. Or la prospérité de l’Angleterre et des nations de l’Europe centrale s’est forgée sur une intervention étatique marquée. Les nuances apportées par l’école de Lausanne et l’école italienne (W. Pareto) et au début du 20eme siècle, les repenties de l’école anglaise (Pigou, Keynes) n’ont pas permis un changement de paradigme sur la manière de considérer l’Etat comme centre de pilotage des stratégies économiques agressives. Il est donc difficile pour ces écoles de se prévaloir du welfaire State. Le welfaire State est un paradigme scandinave qui d’emblée et sans détour marque le rôle de l’Etat dans l’organisation de l’économie, svälfärdsstaten. Outre la solidité de la nation suèdoise, nation eller sociala organ, l’Etat Suèdois a une longue tradition de forte participation des collectivités locales dans les affaires publiques. La gouvernance des terroirs est un pilier essentiel dans le système de l’État-providence suédois. La Suède se compose de municipalités, kommuner et de Conseils de comté, landstingen. Le système de péréquation fait en sorte que les pouvoirs locaux des terroirs puissent avoir les mêmes possibilités. Ce sont des choses très sérieuses en suède avec lesquelles on n’improvise pas. La Suède est un Etat unitaire mais très décentralisé avec trois niveaux indépendants de représentation politique.
- La monarchie constitutionnelle ayant plutôt un rôle symbolique de cohésion nationale,
- Le gouvernement central qui joue le rôle de pilotage des décisions prises par les assemblées,
- Les collectivités locales ont des compétences obligatoires en matière de santé et de transports publics régionaux. Les communes traitent les questions d’éducation, de prise en charge des personnes âgées, d’entretien des routes, de gestion des déchets et d’environnement.
Ce dernier niveau a une autonomie de gestion impressionnante et a un impact direct sur les populations des terroirs. Les Etats précoloniaux du bassin du Congo ont été érigés sur des principes presque similaires selon la structuration suivante, mfumu kanda---- mfumu kibelo----- mfumu n’gata------ mfumu ntsi. La famille est donc l’infrastructure sociale sur laquelle se fonde la société africaine précoloniale et sur laquelle s’est construite la superstructure du Kongo dia ntotela et ces provinces décentralisées. Ici aussi l’Etat est le garant du bien-être des populations. La sagesse bantu fondatrice de l’Etat dit ; Makuku matatu ma yila kinzu, molé mbo dia mambu littéralement, l’équilibre de l’Etat doit être fondé sur la prise en compte de toutes les composantes de la société sans exclure une partie, au risque de générer des conflits. Le kinzu (marmite) qui représente l’Etat ne peut être en équilibre sur le foyer (feu) que sur trois pierres qui permettrons de cuire en toute quiétude les mets, ma dia, lesquels mets seront partagés à la communauté. Ici, en dépit de la présence d’un pouvoir central, la conception de l’Etat est tout autre. L’Etat n’est pas un monstre froid à structure monolithique. L’Etat n’est pas fondé sur le jacobinisme, doctrine qui tend à organiser le pouvoir de façon très centralisée, pouvoir géré par un clan minoritaire qui a su saisir les règnes de l’Etat, et qui prétend régenter tous les domaines de la vie sociale par des régimes autoritaires. Les sociétés africaines précoloniales ont mis l’homme et la nature au centre du système étatique. Elles ont pu produire des types d’Etat aux antipodes de l’Etat africain actuel. Cette tradition humaniste est le fondement de l’Etat africain originel, pluraliste, collectiviste, communaucratique. Les débats actuels sur les « constitutions » en Afrique sub-saharienne s’inscrivent dans les mêmes rapports de domination coloniale qui empêchent les populations africaines d’instituer un Etat endogène mais ouvert aux autres, Etat imprégné des valeurs du terroir africain.
III - Les similitudes sur l’organisation économique et sociale.
Les crises économiques et le chômage endémiques et persistants en Europe du sud et en Europe centrale ont définitivement montré les limites du capitalisme et de l’ultralibéralisme. Dans ce paradigme, les inégalités que révèle le rapport capital-travail montre que les salariés profitent peu du fruit de leur travail car la majeure partie de la valeur ajoutée est accaparée par la même minorité régnante de 10% notamment en France selon les chiffres de l’Insee. Les salaires des dirigeants et hauts cadres sont dans la démesure et les gros revenus sont attribués à ceux qui brassent l’air(6) . Au contraire, les pays scandinaves, Suède, Norvège, Danemark, Finlande, malgré quelques soubresauts, ont mieux résisté à ces crises car leur paradigme est aux antipodes du crédo ultralibéral encore marqué par l’emprunte des idéologies du XIXème où l’Europe toute puissante se gavait des ressources gratuites de ces comptoirs et de ces concessions dans les colonies. La Suède est parmi ces pays scandinaves qui a une longue tradition de l’économie centrée sur l’homme et la politique économique est orientée vers les trois piliers à savoir l’emploi, la formation (l’apprentissage), et l’entreprenariat. Les Suédois pensent que c’est le travail qui libère l’homme, c’est l’une des principales valeurs du luthéranisme. La maîtrise de l’inflation permet aux ménages suédois de vivre décemment là où les ménages français pourtant salariés n’arrivent plus à payer les factures de l’électricité fournie par EDF-GDF un monopole d’Etat. Dans le budget de l’Etat suédois, les collectivités sont dotées d’une part importante et sont encouragées à dépenser pour l’amélioration de la vie des citoyens(7) . Le gouvernement suédois encourage les PME surtout dans le secteur de l’artisanat à côté des trois secteurs clés de l’économie, les énergies renouvelables, les innovations, l’automobile haute gamme sans oublier en complément le secteur agricole. Dans la région de la Scanie au Sud de la Suède au bord de la mer baltique nos enquêtes ont permis de constater une organisation économique singulière. Des petites exploitations agricoles sont à taille humaine et sont tournées d’abord vers la consommation locale. Les Suédois sont très pointilleux sur la qualité des denrées alimentaires et sur le respect de l’environnement. Les valeurs de la social-démocratie incitent l’élite suédoise à une régulation permanente pour la redistribution des richesses et à des relances keynésiennes pragmatiques. Les jeunes entrepreneurs sont encouragés et aidés. C’est ainsi que les pays scandinaves ont refusé les déviances du catholicisme et du capitalisme son corollaire, pour s’arrimer à leur tradition économique inébranlables. Les économies africaines précoloniales mettaient eux-mêmes l’homme au centre de la finalité économique. Dans la parabole bantu de la fondation de l’Etat précité, le contenu du kinzu, les mets, représentent la richesse ou l’économie nationale. Les trois pierres symbolisent donc les infrastructures sociales dans leurs diversités, ce que l’on nomme habituellement et péjorativement les ethnies. Dans certaines contrées africaines du Bassin du Congo, l’économie est fondée sur ces valeurs ancestrales. Les recherches menées dans la région de Loumo à Manianga révèlent ces principes qui imprègnent encore l’organisation de l’économie. L’observation de cette économie de pêche à la nasse à Ntombo-Manianga est fondée sur des bases similaires au solidaritet suedois. Les couloirs de pêche ont été affectés selon les clans et les lignages lors du partage originel collectiviste avant de permettre aux acteurs (artisans-pêcheurs et propriétaires) de contracter en toute liberté pour les activités de production. Sur le plan strictement économique le marché du poisson (qui est un produit vital) est régi par des règles qui condamnent la marchandisation et la spéculation. La monnaie dans sa forme moderne est exclue. Le modèle du troc est privilégié. Le marché primaire des facteurs de production des ressources halieutiques (main d’œuvre, équipements) est négocié entre les artisans-pêcheurs et les propriétaires et ne se fonde pas sur la seule libre concurrence. Sur le marché secondaire des biens et services, les échanges se font sur le modèle du trocpour la rémunération des facteurs de production. Le bien échangé est le poisson, l’étalon de mesure est le lussila(8) . Cela ne veut pas dire que le terroir Kongo-Manianga ignore la monnaie. Il s’agit d’une singularité de ce secteur de pêche à la nasse. Sur les marchés la règle de la transparence est de mise. La nudité des pêcheurs instituée sur le site de pêche depuis la nuit des temps symbolise cette transparence. Le marché n’est pas érigé en sanctuaire des équilibres. Les terroirs fondent leurs équilibres sur la primo-régulation(9) ex anté. Les affectations du marché sont ex post. Comme chez les Suédois, ici le respect de la nature est une valeur cardinale. Il ne s’agit pas là d’un paradigme naissant sous le vocable de développement durable comme le suggère l’économie dominante, mais plutôt d’un paradigme ancien des sociétés africaines précoloniales profondes, paradigme qui a survécu à l’esclavage et à la colonisation par la tradition orale. Ce paradigme est révélé et véhiculé par le langage parabolique notamment dans le bassin du Congo. C’est ainsi que la sacralisation des sites naturels montre bien le souci des terroirs à la préservation de l’environnement. Le respect des rituels avant le prélèvement des ressources (matériaux pour la confection des nasses) marque le respect de la nature. Les facteurs climatiques sont analysés et catégorisés pour prendre les décisions de production. sihu, mwanga, ndolo, ntombo, mbangala. Sur le plan social, les acteurs de la pêche ont élaboré une grille de revenus prévisionnelle (ngiendi)(10) , grille négociée par les principaux agents dans un rapport gagant-gagant. Ceci évite les conflits, tout le monde y gagne. En Suède aussi les conflits sociaux ne dégénèrent pas en pugilat comme en France. Le souci de l’équilibre est la base de la négociation. En effet on retrouve le même souci de l’équilibre dans le modèle d’économie de pêche Nzadi-kia-mataka et pour cause, la redistribution des revenus ce fait selon la règle du moyo kamba. Moyo veut dire ventre allusion au ventre qui a faim, kamba veut dire catégorie d’individus ou d’agents démunis. L’obligation est faite aux agents de faire la collecte des poissons et de donner gracieusement aux démunis (veuves, handicapés, vieillards, fonctionnaires en difficulté de solde). C’est autour de la famille matrilinéaire aujourd’hui mise en difficulté par les kalaka commis de l’Etat postcolonial que se font toutes les initiations à ces valeurs pour la transmission des pouvoirs. L’enjeu majeur du devenir de la République du Congo-Brazzaville ne se limite donc pas au champ juridico-politicien devant déterminer la destinée de quiconque, mais au choix net et clair de son élite de construire un Etat endogène qui fédère l’ensemble des valeurs du terroir. Cet Etat doit aussi faire le choix de partenaires extérieures loyaux à l’instar des pays scandinaves à défaut de relations coloniales incestueuses qui perdurent. Cette élite, au lieu de donner des leçons de morale aux populations congolaises fatiguées - à travers des discours creux et indigestes - doit plutôt faire école auprès des dépositaires dans les terroirs, pour apprendre l’invariance du paradigme de l’Etat Africain.
Jean-Pierre Banzouzi.
I - Les similitudes sur le plan spirituel
Ce qui est marquant lorsqu’on observe la société scandinave notamment suédoise, c’est le primat des valeurs ancestrales historiques considérées comme le socle fédérateur des suédois. Le protestantisme et le luthéranisme ont profondément marqué la Suède. Les principes du luthéranisme sont opposés à ceux du catholicisme notamment :
- Le lien direct entre l’homme et dieu là où le catholicisme envisage des intermédiaires (Prêtres, Moines, Papes et autres) censés intercéder pour le fidèle), l’église suédoise, svenska kirkan quasiment l’Eglise d’Etat, est fortement pénétrée de ce principe,
- le travail (le métier) comme l’alpha et l’oméga de la réalisation de l’homme à l’image de dieu, là où le catholicisme a installé la mendicité et l’esclavage, les Suédois ont horreur de l’oisiveté,
- l’égalité, jämställdhet, qui n’est pas un vint concept dans l’imaginaire suédois mais une réalité tangible (permetez la totologie), inspirée des principes du thuléranisme, dieu aime les hommes humbles et cette humilité établi l’égalité entre eux. Cette maxime se traduit dans les politiques macroéconomiques mises en oeuvre par l’élite suédoise profondement imprégnée de ces valeurs,
- L’équilibre de la société, trygghet, l’homme doit vivre dans une société sûre, la collectivité doit assurer à chacun un minimun de bien-être, välbefinnande, l’autre valeur fondamentale sur laquelle la Suède s’est construite.
Les sociétés africaines précoloniales elles, ont fondé leur civilité transcendantale sur le kingunza, qui n’a rien en commun avec les mouvements syncrétiques actuelles (ou églises d’éveil) qui inondent les capitales africaines, en réalité terreau favorable des mafieux kalaka en missions commandées. Le kingunza est une disposition d’esprit qui met l’homme en prise direct avec Dieu, Nzambi- a-mpungu. Cet état d’esprit permanent est entretenu par le parcours spirituel initiatique qui permet au muntu d’irradier la collectivité par le kimuntu. Ici aussi, le refus du catholicisme est sans concession (comme chez Luther), dans sa volonté de construire une société égalitaire conforme aux valeurs ancestrales suédoises. Kimpa mvita, Simon kimbangou, André Mastoua ont autopsié à leur époque les pratiques du catholicisme. Ils ont rejeté cette philosophie sans en retenir le moindre iota parce que profondément inique au regard du pillage, de l’esclavage consacrés comme les voies de la conversion de l’Afrique au catholicisme. Dans le bassin du Congo où ce catholicisme a fait des ravages, les Etats précoloniaux ont résisté à travers ces personnalités bien arrimés aux valeurs des sociétés africaines antiques entre autres, la valeur- travail, sala wa futuka mbo wa baka kia nvukila, travaille d’arrache-pied pour survivre. Ces illustres figures de l’histoire ont payé le prix fort face à l’église catholique, mais dans la dignité. Ainsi l’Eglise nationale suédoise refuse de s’enfermer dans des dogmes doctrinaires, elle préfère le pragmatisme des convictions et l’engagement pour l’homme, muntu. Les luthériens protestent contre le dogme de la prédestination élaboré par le catholicisme qui a fait la gloire du capitalisme selon lequel, il aurait des nobles, des clergés, des voués à la pauvreté et à la charité, en somme la théorie permanente du tiers exclu. La conception africaine de la civilité notamment dans le bassin du Congo, - makuku matatu ma zakasa kinzu, littéralement trois pierres ont tenu en équilibre une marmite – se fonde sur un paradigme différent similaire au concept de trygghet suédois. La parabole évoque cette conscience supérieure et cette promesse quasi-divine de bâtir une société égalitaire (5) .
II – Les similitudes sur la conception de l’Etat.
Depuis David Ricardo, John Stuart Mill, Adam Smith et les autres, l’école anglaise forte de la puissance économique de l’Angleterre du 19eme siècle, a longtemps expliqué sauf exception (Bentham), que l’économie politique devait être une affaire d’individus privés et l’Etat n’avait rien à y faire. Or la prospérité de l’Angleterre et des nations de l’Europe centrale s’est forgée sur une intervention étatique marquée. Les nuances apportées par l’école de Lausanne et l’école italienne (W. Pareto) et au début du 20eme siècle, les repenties de l’école anglaise (Pigou, Keynes) n’ont pas permis un changement de paradigme sur la manière de considérer l’Etat comme centre de pilotage des stratégies économiques agressives. Il est donc difficile pour ces écoles de se prévaloir du welfaire State. Le welfaire State est un paradigme scandinave qui d’emblée et sans détour marque le rôle de l’Etat dans l’organisation de l’économie, svälfärdsstaten. Outre la solidité de la nation suèdoise, nation eller sociala organ, l’Etat Suèdois a une longue tradition de forte participation des collectivités locales dans les affaires publiques. La gouvernance des terroirs est un pilier essentiel dans le système de l’État-providence suédois. La Suède se compose de municipalités, kommuner et de Conseils de comté, landstingen. Le système de péréquation fait en sorte que les pouvoirs locaux des terroirs puissent avoir les mêmes possibilités. Ce sont des choses très sérieuses en suède avec lesquelles on n’improvise pas. La Suède est un Etat unitaire mais très décentralisé avec trois niveaux indépendants de représentation politique.
- La monarchie constitutionnelle ayant plutôt un rôle symbolique de cohésion nationale,
- Le gouvernement central qui joue le rôle de pilotage des décisions prises par les assemblées,
- Les collectivités locales ont des compétences obligatoires en matière de santé et de transports publics régionaux. Les communes traitent les questions d’éducation, de prise en charge des personnes âgées, d’entretien des routes, de gestion des déchets et d’environnement.
Ce dernier niveau a une autonomie de gestion impressionnante et a un impact direct sur les populations des terroirs. Les Etats précoloniaux du bassin du Congo ont été érigés sur des principes presque similaires selon la structuration suivante, mfumu kanda---- mfumu kibelo----- mfumu n’gata------ mfumu ntsi. La famille est donc l’infrastructure sociale sur laquelle se fonde la société africaine précoloniale et sur laquelle s’est construite la superstructure du Kongo dia ntotela et ces provinces décentralisées. Ici aussi l’Etat est le garant du bien-être des populations. La sagesse bantu fondatrice de l’Etat dit ; Makuku matatu ma yila kinzu, molé mbo dia mambu littéralement, l’équilibre de l’Etat doit être fondé sur la prise en compte de toutes les composantes de la société sans exclure une partie, au risque de générer des conflits. Le kinzu (marmite) qui représente l’Etat ne peut être en équilibre sur le foyer (feu) que sur trois pierres qui permettrons de cuire en toute quiétude les mets, ma dia, lesquels mets seront partagés à la communauté. Ici, en dépit de la présence d’un pouvoir central, la conception de l’Etat est tout autre. L’Etat n’est pas un monstre froid à structure monolithique. L’Etat n’est pas fondé sur le jacobinisme, doctrine qui tend à organiser le pouvoir de façon très centralisée, pouvoir géré par un clan minoritaire qui a su saisir les règnes de l’Etat, et qui prétend régenter tous les domaines de la vie sociale par des régimes autoritaires. Les sociétés africaines précoloniales ont mis l’homme et la nature au centre du système étatique. Elles ont pu produire des types d’Etat aux antipodes de l’Etat africain actuel. Cette tradition humaniste est le fondement de l’Etat africain originel, pluraliste, collectiviste, communaucratique. Les débats actuels sur les « constitutions » en Afrique sub-saharienne s’inscrivent dans les mêmes rapports de domination coloniale qui empêchent les populations africaines d’instituer un Etat endogène mais ouvert aux autres, Etat imprégné des valeurs du terroir africain.
III - Les similitudes sur l’organisation économique et sociale.
Les crises économiques et le chômage endémiques et persistants en Europe du sud et en Europe centrale ont définitivement montré les limites du capitalisme et de l’ultralibéralisme. Dans ce paradigme, les inégalités que révèle le rapport capital-travail montre que les salariés profitent peu du fruit de leur travail car la majeure partie de la valeur ajoutée est accaparée par la même minorité régnante de 10% notamment en France selon les chiffres de l’Insee. Les salaires des dirigeants et hauts cadres sont dans la démesure et les gros revenus sont attribués à ceux qui brassent l’air(6) . Au contraire, les pays scandinaves, Suède, Norvège, Danemark, Finlande, malgré quelques soubresauts, ont mieux résisté à ces crises car leur paradigme est aux antipodes du crédo ultralibéral encore marqué par l’emprunte des idéologies du XIXème où l’Europe toute puissante se gavait des ressources gratuites de ces comptoirs et de ces concessions dans les colonies. La Suède est parmi ces pays scandinaves qui a une longue tradition de l’économie centrée sur l’homme et la politique économique est orientée vers les trois piliers à savoir l’emploi, la formation (l’apprentissage), et l’entreprenariat. Les Suédois pensent que c’est le travail qui libère l’homme, c’est l’une des principales valeurs du luthéranisme. La maîtrise de l’inflation permet aux ménages suédois de vivre décemment là où les ménages français pourtant salariés n’arrivent plus à payer les factures de l’électricité fournie par EDF-GDF un monopole d’Etat. Dans le budget de l’Etat suédois, les collectivités sont dotées d’une part importante et sont encouragées à dépenser pour l’amélioration de la vie des citoyens(7) . Le gouvernement suédois encourage les PME surtout dans le secteur de l’artisanat à côté des trois secteurs clés de l’économie, les énergies renouvelables, les innovations, l’automobile haute gamme sans oublier en complément le secteur agricole. Dans la région de la Scanie au Sud de la Suède au bord de la mer baltique nos enquêtes ont permis de constater une organisation économique singulière. Des petites exploitations agricoles sont à taille humaine et sont tournées d’abord vers la consommation locale. Les Suédois sont très pointilleux sur la qualité des denrées alimentaires et sur le respect de l’environnement. Les valeurs de la social-démocratie incitent l’élite suédoise à une régulation permanente pour la redistribution des richesses et à des relances keynésiennes pragmatiques. Les jeunes entrepreneurs sont encouragés et aidés. C’est ainsi que les pays scandinaves ont refusé les déviances du catholicisme et du capitalisme son corollaire, pour s’arrimer à leur tradition économique inébranlables. Les économies africaines précoloniales mettaient eux-mêmes l’homme au centre de la finalité économique. Dans la parabole bantu de la fondation de l’Etat précité, le contenu du kinzu, les mets, représentent la richesse ou l’économie nationale. Les trois pierres symbolisent donc les infrastructures sociales dans leurs diversités, ce que l’on nomme habituellement et péjorativement les ethnies. Dans certaines contrées africaines du Bassin du Congo, l’économie est fondée sur ces valeurs ancestrales. Les recherches menées dans la région de Loumo à Manianga révèlent ces principes qui imprègnent encore l’organisation de l’économie. L’observation de cette économie de pêche à la nasse à Ntombo-Manianga est fondée sur des bases similaires au solidaritet suedois. Les couloirs de pêche ont été affectés selon les clans et les lignages lors du partage originel collectiviste avant de permettre aux acteurs (artisans-pêcheurs et propriétaires) de contracter en toute liberté pour les activités de production. Sur le plan strictement économique le marché du poisson (qui est un produit vital) est régi par des règles qui condamnent la marchandisation et la spéculation. La monnaie dans sa forme moderne est exclue. Le modèle du troc est privilégié. Le marché primaire des facteurs de production des ressources halieutiques (main d’œuvre, équipements) est négocié entre les artisans-pêcheurs et les propriétaires et ne se fonde pas sur la seule libre concurrence. Sur le marché secondaire des biens et services, les échanges se font sur le modèle du trocpour la rémunération des facteurs de production. Le bien échangé est le poisson, l’étalon de mesure est le lussila(8) . Cela ne veut pas dire que le terroir Kongo-Manianga ignore la monnaie. Il s’agit d’une singularité de ce secteur de pêche à la nasse. Sur les marchés la règle de la transparence est de mise. La nudité des pêcheurs instituée sur le site de pêche depuis la nuit des temps symbolise cette transparence. Le marché n’est pas érigé en sanctuaire des équilibres. Les terroirs fondent leurs équilibres sur la primo-régulation(9) ex anté. Les affectations du marché sont ex post. Comme chez les Suédois, ici le respect de la nature est une valeur cardinale. Il ne s’agit pas là d’un paradigme naissant sous le vocable de développement durable comme le suggère l’économie dominante, mais plutôt d’un paradigme ancien des sociétés africaines précoloniales profondes, paradigme qui a survécu à l’esclavage et à la colonisation par la tradition orale. Ce paradigme est révélé et véhiculé par le langage parabolique notamment dans le bassin du Congo. C’est ainsi que la sacralisation des sites naturels montre bien le souci des terroirs à la préservation de l’environnement. Le respect des rituels avant le prélèvement des ressources (matériaux pour la confection des nasses) marque le respect de la nature. Les facteurs climatiques sont analysés et catégorisés pour prendre les décisions de production. sihu, mwanga, ndolo, ntombo, mbangala. Sur le plan social, les acteurs de la pêche ont élaboré une grille de revenus prévisionnelle (ngiendi)(10) , grille négociée par les principaux agents dans un rapport gagant-gagant. Ceci évite les conflits, tout le monde y gagne. En Suède aussi les conflits sociaux ne dégénèrent pas en pugilat comme en France. Le souci de l’équilibre est la base de la négociation. En effet on retrouve le même souci de l’équilibre dans le modèle d’économie de pêche Nzadi-kia-mataka et pour cause, la redistribution des revenus ce fait selon la règle du moyo kamba. Moyo veut dire ventre allusion au ventre qui a faim, kamba veut dire catégorie d’individus ou d’agents démunis. L’obligation est faite aux agents de faire la collecte des poissons et de donner gracieusement aux démunis (veuves, handicapés, vieillards, fonctionnaires en difficulté de solde). C’est autour de la famille matrilinéaire aujourd’hui mise en difficulté par les kalaka commis de l’Etat postcolonial que se font toutes les initiations à ces valeurs pour la transmission des pouvoirs. L’enjeu majeur du devenir de la République du Congo-Brazzaville ne se limite donc pas au champ juridico-politicien devant déterminer la destinée de quiconque, mais au choix net et clair de son élite de construire un Etat endogène qui fédère l’ensemble des valeurs du terroir. Cet Etat doit aussi faire le choix de partenaires extérieures loyaux à l’instar des pays scandinaves à défaut de relations coloniales incestueuses qui perdurent. Cette élite, au lieu de donner des leçons de morale aux populations congolaises fatiguées - à travers des discours creux et indigestes - doit plutôt faire école auprès des dépositaires dans les terroirs, pour apprendre l’invariance du paradigme de l’Etat Africain.
Jean-Pierre Banzouzi.
1 Jean-Pierre Banzouzi, La nécessité d’une introspection dans les valeurs de l’organisation africaine précoloniale afin d’enraciner l’Etat dans les terroirs. Publié 02 le septembre 2012 sur Zenga-Mambou, Mwinda, Congo-liberty.
2 Samir Amin, l’accumulation à l’échelle mondiale, ifan-dakar édit. Anthropos 1970.
3 Mouvement né du soulèvement de l’élite suédoise contre la papauté et l’église catholique selon les principes inspirés de Martin Luther qui dès le 16eme siècle est en rupture avec le Pape. Il prône un lien personnel du fidèle avec Dieu sans intermédiaires (clergé).
4 La civilité économique au sens de l’attachement commun à l’ordre social et de la responsabilité de chaque individu vis à vis de l’autre en dépit de la diversité, kimuntu.
5 Pour la compréhension de cette parabole, lire Jean-Pierre Banzouzi, économie politiques des ressources halieutiques en milieu kongo, terroirs et Etats au Congo-Brazzaville éd. Normandes 2012. Le terme « pierre » est inapproprié, mais nous n’avons pas trouvé d’autres traductions.
6 Lire les inégalités en France, revue Alternatives économiques, HS poche N° 56, septembre 2012.
7 Tableau de bord de l’économie suédoise, Institut national statistique (SCB) et commission européenne février 2016.
8 Filet de poisson.
9 La collectivité décide des règles de fonctionnement des marchés selon le principe du kimuntu (humanité).
10 Profit réalisé par l’artisan-pêcheur. Le ngiendi est calculé selon des suites mathématiques récurrentes.
Les ouvrages :
Jean-Pierre Banzouzi. Economie politique des ressources halieutiques fluviales en milieu Kongo : terroirs et Etats au Congo(Brazzaville). Editions normandes 2012. Partenaires librairie l’harmattan, librairie présence africaine.
Freddi Williams Evans, Congo Square, les racines africaines de la Nouvelle-Orléans, la tour verte, traduit de l’anglais par Christine Leteux Robert de Laroche.
Louis Bakabadio, Leçon d’économie politique dans la poésie parabolique Kongo, Editions L’Harmattan, Paris 2003.
Karl Marx, Le Capital.
Philippe Saint Marc, L’Economie barbare. Editions Frison-Roche 1994.
Pierre Bourdieu Sur L’Etat, cours au collège de France.
Revues :
Philppe Frémeaux, Quel potentiel de développement pour l’économie sociale et solidaire, Alternatives économiques, études et communication, janvier 2012.
L’insee Le développement durable est « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs », citation de Mme Gro Harlem Brundtland, Premier Ministre norvégien (1987). En 1992, le Sommet de la Terre à Rio, tenu sous l'égide des Nations unies, officialise la notion de développement durable et celle des trois piliers (économie/écologie/social) : un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable.
Dictionnaire de l'autre économie, Jean-Louis Laville et Antonio David Cattani
Ed. Desclée de Brouwer.
2 Samir Amin, l’accumulation à l’échelle mondiale, ifan-dakar édit. Anthropos 1970.
3 Mouvement né du soulèvement de l’élite suédoise contre la papauté et l’église catholique selon les principes inspirés de Martin Luther qui dès le 16eme siècle est en rupture avec le Pape. Il prône un lien personnel du fidèle avec Dieu sans intermédiaires (clergé).
4 La civilité économique au sens de l’attachement commun à l’ordre social et de la responsabilité de chaque individu vis à vis de l’autre en dépit de la diversité, kimuntu.
5 Pour la compréhension de cette parabole, lire Jean-Pierre Banzouzi, économie politiques des ressources halieutiques en milieu kongo, terroirs et Etats au Congo-Brazzaville éd. Normandes 2012. Le terme « pierre » est inapproprié, mais nous n’avons pas trouvé d’autres traductions.
6 Lire les inégalités en France, revue Alternatives économiques, HS poche N° 56, septembre 2012.
7 Tableau de bord de l’économie suédoise, Institut national statistique (SCB) et commission européenne février 2016.
8 Filet de poisson.
9 La collectivité décide des règles de fonctionnement des marchés selon le principe du kimuntu (humanité).
10 Profit réalisé par l’artisan-pêcheur. Le ngiendi est calculé selon des suites mathématiques récurrentes.
Les ouvrages :
Jean-Pierre Banzouzi. Economie politique des ressources halieutiques fluviales en milieu Kongo : terroirs et Etats au Congo(Brazzaville). Editions normandes 2012. Partenaires librairie l’harmattan, librairie présence africaine.
Freddi Williams Evans, Congo Square, les racines africaines de la Nouvelle-Orléans, la tour verte, traduit de l’anglais par Christine Leteux Robert de Laroche.
Louis Bakabadio, Leçon d’économie politique dans la poésie parabolique Kongo, Editions L’Harmattan, Paris 2003.
Karl Marx, Le Capital.
Philippe Saint Marc, L’Economie barbare. Editions Frison-Roche 1994.
Pierre Bourdieu Sur L’Etat, cours au collège de France.
Revues :
Philppe Frémeaux, Quel potentiel de développement pour l’économie sociale et solidaire, Alternatives économiques, études et communication, janvier 2012.
L’insee Le développement durable est « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs », citation de Mme Gro Harlem Brundtland, Premier Ministre norvégien (1987). En 1992, le Sommet de la Terre à Rio, tenu sous l'égide des Nations unies, officialise la notion de développement durable et celle des trois piliers (économie/écologie/social) : un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable.
Dictionnaire de l'autre économie, Jean-Louis Laville et Antonio David Cattani
Ed. Desclée de Brouwer.
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