Brazzaville, (Starducongo.com) - Mademoiselle Mavoungou Aimée Patricia est la directrice du festival «Les journées théâtrales en compagne (Jouthec)». Elle séjourne à Brazzaville où elle est venue participer au festival Tuseo et la rédaction de Starducongo l’a rencontrée. Elle a confié à cet effet que son festival contribue à la lutte contre l’exode rural.
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Starducongo.com: Comment se porte le théâtre à Pointe-Noire et au Congo ?
Merci. Je pense que si on s’occupe de la manière dont le théâtre est traitée au Congo, je crois qu’il y a de quoi jeter l’éponge. J’ai toujours pensé que les congolais sont de bons artistes. Au Congo, on n’est pas prophète, comme on dit, chez soi. Le théâtre n’est pas une action aisée au Congo. Mais il faut y aller parce qu’on aime ce que nous faisons.
En tant qu’ancienne comédienne, je sais de quoi je parle.
Vous avez dit que vous êtes une ancienne comédienne, pourquoi avez-vous abdiqué ?
Je ne suis plus active dans le sens de la comédie. C’est une contrainte sanitaire. Je fais maintenant partie du monde technique. Je suis du côté de la régie, de la lumière, de la scénographie et du plateau. Je précise que je suis dans le théâtre depuis 1993. C’est la perte de la voix à la suite d’une intervention chirurgicale qui m’a fait changer de cap. Pour ne pas quitter cette passion, je me suis reconvertie dans la partie technique depuis 2000.
Aussi facilement ?
Non, j’ai eu l’avantage de suivre des formations spécialisées. J’ai suivi une première formation au centre culturel français de Pointe-Noire devenu Institut français du Congo. Je suis ensuite allée la poursuivre en France, ensuite en Tunisie et enfin au Burkina Faso. En France et au Burkina Faso, j’ai suivi une formation de lumière et c’est en Tunisie que j’ai été formée en plateau.
Est-il aisé de faire le théâtre dans notre pays ?
Non. Le manque de salles de spectacle est un handicap important. L’Etat n’a pas de salle en tant que tel. Le théâtre ressemble à une aventure. Nous ne travaillons pas comme les autres dans les autres pays. Je réalise que je perds tout ce que j’ai appris parce qu’il manque de matériel pour que je continue de faire ce que j’ai appris. Heureusement qu’il y a la salle du CCF.
A la limite, je puis dire que nous faisons du théâtre artisanal. Le gouvernement et le ministère de la culture doivent tourner leurs regards vers le théâtre et lui apporter un coup de réforme. On ne sait pas où va le théâtre et si on ne lui apporte pas un petit souffle, il y a des risques qu’il s’éteigne et disparaisse. Ce serait dommage.
Et qu’en est-il de votre festival ?
Mon festival se passe dans les campagnes et contribue au développement culturel des campagnes. C’est après avoir observé la vie en campagne avec la compagnie théâtrale Bivelas que j’ai noté qu’on ne trouve dans les villages que de vieilles personnes. Tous les jeunes sont en ville et cette initiative est une manière de ramener les jeunes vers les villages.
Pourquoi avoir choisi les villages ?
C’est un festival qui contribue à la lutte contre l’exode rural. Dans notre festival, nous donnons la priorité aux gens qui sont dans les villages. Agissant ainsi, nous avons réussi à ramener plusieurs jeunes dans les campagnes. Nous communiquons beaucoup autour de ce festival, une année avant l’arrivée du théâtre dans un village. Nous y sommes donc vivement attendus. Ce sont les jeunes fréquentant en campagnes qui participent aux ateliers. Ils jouent pendant le festival. Il y a aussi le suivi des formations.
Le festival date de 1999 mais le problème de financement se pose toujours avec acuité. On a plus de financement privé que de l’Etat. Toutefois, depuis l’année dernière, l’Etat semble prendre conscience que le théâtre existe. Ce qui me chagrine, c‘est que nous trainons encore des dettes de notre dernière édition. Pour cela, nous courons après les partenaires et les sponsors. Il y a beaucoup de promesses, j’espère que ça devrait aller.
Quels textes jouez-vous ? Des textes d’écrivains congolais exclusivement ou de tout le monde ?
Pendant nos festivals, nous jouons des pièces de théâtre des écrivains du monde. Nous jouons tout ce qui peut contribuer à éduquer les populations et surtout les jeunes. Avant de jouer un texte, d’adapter un roman ou une pièce de théâtre, nous le lisons d’abord. Nous débattons avec les acteurs sélectionnés. Il nous arrive de faire des lectures publiques.
Ce que nous faisons dans les villages, c’est une manière de contribuer au développement des campagnes par la culture.
Des perspectives ?
Je lance un appel aux gens qui ont de l’argent. Je leur demande d’apporter leur pierre à l’édifice pour le développement de la culture pour que nous sortions de cette mendicité dans laquelle nous nous jetons pour réussir au Congo. Ce qui n’est pas bien. Nous fonctionnons comme si on n’avait pas de ministère de la culture. Je souhaite que le ministre de la culture focalise son attention sur le statut des artistes. Il leur apporter le minimum vital. Les artistes ne doivent pas être la dernière roue du carrosse.
Florent Sogni Zaou
sognizaou@starducongo.com
Merci. Je pense que si on s’occupe de la manière dont le théâtre est traitée au Congo, je crois qu’il y a de quoi jeter l’éponge. J’ai toujours pensé que les congolais sont de bons artistes. Au Congo, on n’est pas prophète, comme on dit, chez soi. Le théâtre n’est pas une action aisée au Congo. Mais il faut y aller parce qu’on aime ce que nous faisons.
En tant qu’ancienne comédienne, je sais de quoi je parle.
Vous avez dit que vous êtes une ancienne comédienne, pourquoi avez-vous abdiqué ?
Je ne suis plus active dans le sens de la comédie. C’est une contrainte sanitaire. Je fais maintenant partie du monde technique. Je suis du côté de la régie, de la lumière, de la scénographie et du plateau. Je précise que je suis dans le théâtre depuis 1993. C’est la perte de la voix à la suite d’une intervention chirurgicale qui m’a fait changer de cap. Pour ne pas quitter cette passion, je me suis reconvertie dans la partie technique depuis 2000.
Aussi facilement ?
Non, j’ai eu l’avantage de suivre des formations spécialisées. J’ai suivi une première formation au centre culturel français de Pointe-Noire devenu Institut français du Congo. Je suis ensuite allée la poursuivre en France, ensuite en Tunisie et enfin au Burkina Faso. En France et au Burkina Faso, j’ai suivi une formation de lumière et c’est en Tunisie que j’ai été formée en plateau.
Est-il aisé de faire le théâtre dans notre pays ?
Non. Le manque de salles de spectacle est un handicap important. L’Etat n’a pas de salle en tant que tel. Le théâtre ressemble à une aventure. Nous ne travaillons pas comme les autres dans les autres pays. Je réalise que je perds tout ce que j’ai appris parce qu’il manque de matériel pour que je continue de faire ce que j’ai appris. Heureusement qu’il y a la salle du CCF.
A la limite, je puis dire que nous faisons du théâtre artisanal. Le gouvernement et le ministère de la culture doivent tourner leurs regards vers le théâtre et lui apporter un coup de réforme. On ne sait pas où va le théâtre et si on ne lui apporte pas un petit souffle, il y a des risques qu’il s’éteigne et disparaisse. Ce serait dommage.
Et qu’en est-il de votre festival ?
Mon festival se passe dans les campagnes et contribue au développement culturel des campagnes. C’est après avoir observé la vie en campagne avec la compagnie théâtrale Bivelas que j’ai noté qu’on ne trouve dans les villages que de vieilles personnes. Tous les jeunes sont en ville et cette initiative est une manière de ramener les jeunes vers les villages.
Pourquoi avoir choisi les villages ?
C’est un festival qui contribue à la lutte contre l’exode rural. Dans notre festival, nous donnons la priorité aux gens qui sont dans les villages. Agissant ainsi, nous avons réussi à ramener plusieurs jeunes dans les campagnes. Nous communiquons beaucoup autour de ce festival, une année avant l’arrivée du théâtre dans un village. Nous y sommes donc vivement attendus. Ce sont les jeunes fréquentant en campagnes qui participent aux ateliers. Ils jouent pendant le festival. Il y a aussi le suivi des formations.
Le festival date de 1999 mais le problème de financement se pose toujours avec acuité. On a plus de financement privé que de l’Etat. Toutefois, depuis l’année dernière, l’Etat semble prendre conscience que le théâtre existe. Ce qui me chagrine, c‘est que nous trainons encore des dettes de notre dernière édition. Pour cela, nous courons après les partenaires et les sponsors. Il y a beaucoup de promesses, j’espère que ça devrait aller.
Quels textes jouez-vous ? Des textes d’écrivains congolais exclusivement ou de tout le monde ?
Pendant nos festivals, nous jouons des pièces de théâtre des écrivains du monde. Nous jouons tout ce qui peut contribuer à éduquer les populations et surtout les jeunes. Avant de jouer un texte, d’adapter un roman ou une pièce de théâtre, nous le lisons d’abord. Nous débattons avec les acteurs sélectionnés. Il nous arrive de faire des lectures publiques.
Ce que nous faisons dans les villages, c’est une manière de contribuer au développement des campagnes par la culture.
Des perspectives ?
Je lance un appel aux gens qui ont de l’argent. Je leur demande d’apporter leur pierre à l’édifice pour le développement de la culture pour que nous sortions de cette mendicité dans laquelle nous nous jetons pour réussir au Congo. Ce qui n’est pas bien. Nous fonctionnons comme si on n’avait pas de ministère de la culture. Je souhaite que le ministre de la culture focalise son attention sur le statut des artistes. Il leur apporter le minimum vital. Les artistes ne doivent pas être la dernière roue du carrosse.
Florent Sogni Zaou
sognizaou@starducongo.com
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