Dakar, (Starducongo.com) - Le poste de secrétaire général de L’OIF a été crée en 1997 au 7ème sommet de l’organisation à Hanoi au Vietnam. Son premier secrétaire général a été l’égyptien Boutros-Boutros Ghali, qui fut secrétaire général de L’ONU de 1992 à 1996. Le second secrétaire général a été le sénégalais Abdou Diouf, ancien président du Sénégal, réélu trois fois à ce poste, depuis 2002 jusqu’en 2014.

En arrivant au 15ème sommet de Dakar, Henri Lopes avait face à lui, hormis Marie Michelle Jean canadienne d’origine haïtienne, trois rivaux Africains : l’ex-président Burundais Pierre Buyoya, l’ex-Premier ministre mauricien Jean Claude de l’Estrac et l’équato-guinéen Augustin Nzé Mfumu.
Contrairement à ces rivaux qui ont parcouru l’espace francophone pour battre campagne, surtout Marie Michelle Jean, Henri Lopes 77 ans ne l’a pas fait. Il comptait sur trois de ses principaux atouts : son parcours politique, ses succès littéraires et sa notoriété diplomatique. D’autre part, il n’a pas élaboré de programme d’action comme ses concurrents.
Sur le plan politique, en 1969 à la création du Parti Congolais du Travail (PCT) Henri Lopes est nommé ministre de l’éducation nationale. En 1972, il occupe le poste de ministre des affaires étrangères. En 1973 il devient Premier ministre. Le 18 décembre 1975, il est remplacé à ce poste par le commandant Louis Sylvain Goma. De 1977 à 1980, il est ministre des finances. De 1982 à 1998, il travaille à l’UNESCO, comme directeur général adjoint pour la culture et les relations extérieures. Depuis 1998, il est ambassadeur du Congo en France.
Sur le plan littéraire, il est considéré comme l’un des représentants de la littérature africaine moderne. En 1972, il est lauréat du grand prix littéraire d’Afrique noire pour son livre : « Tribaliques ». En 1993, l’Académie française lui décerne le grand prix de la francophonie et la même année, il devient docteur honoris causa, de l’université Paris 12 et en 2002 de l’université de Laval au Québec.
Sur le plan diplomatique, c’est sans doute là où il a été recalé à Dakar. Seize ans au poste d’ambassadeur, est un record du monde. Il est encore en fonction. Du jamais vu sur la planète. Ce type de longévité n’est possible que dans des régimes autocratiques. Même si le thème du 15ème sommet était : « Femmes et jeunes en francophonie, vecteurs de paix, acteurs de développement », la dimension politique en faveur de la démocratie, de l’alternance, de la prise en compte des attentes des populations vivant dans la pauvreté a été martelée comme un avertissement par François Hollande. Il cite les exemples de la Tunisie et du peuple burkinabé : « La francophonie est soucieuse des règles en démocratie, de la liberté du vote, du respect des lois constitutionnelles et de l’aspiration des peuples, de tous les peuples à des élections libres…cette transition doit servir de leçon là où les règles constitutionnelles sont malmenées et où l’alternance est empêchée »
Il est désormais hors de question que des chefs d’Etats africains s’éternisent au pouvoir en violant les règles constitutionnelles. La francophonie est une institution prestigieuse, qui mérite d’être dirigée par un homme ou une femme issue d’un pays où les règles démocratiques sont respectées. Ce n’était pas le cas pour Henri Lopes. Le secrétaire général sortant Abdou Diouf est issu d’un pays, où l’alternance politique est une référence en Afrique. Ce qui n’est pas le cas du Congo-Brazzaville, où les tentations ou les velléités de s’éterniser au pouvoir existent, en dépit des règles constitutionnelles.
Pourtant Henri Lopes avait le soutien du président Denis Sassou Nguesso qui tenait absolument à ce qu’il l’emporte et semble-t-il celui du président sénégalais Macky Sall, qui avait reçu Henri Lopes à Dakar mi-octobre 2014, porteur d’un message de Sassou-Nguesso. En visite à Oyo les 31 octobre et 1er novembre 2014, Macky Sall aurait donné des assurances fermes au candidat du Congo-Brazzaville. Mais tout cela n’a pas suffit.
Après deux tentatives avortées, en 2002 à Beyrouth et en 2014 à Dakar, à 77 ans, Henri Lopes devrait tirer les leçons de l’échec en pensant à sa retraite et à l’écriture de ses mémoires. Etant le représentant d’un Etat, où le Parlement n’a aucun pouvoir pour contrôler l’action du gouvernement, les élections entachées de fraudes et d’irrégularités, l’opposition pourchassée, la presse privée interdite, le pouvoir aux mains des mêmes individus depuis près de trois décennies, il n’avait aucune chance d’être désigné à la tête de l’OIF.
Toutes nos félicitations à Marie Michelle Jean, qui succède à Abdou Diouf, en devenant la première femme à occuper ce poste. C’est à l’issue de longues et difficiles tractations, face aux autres challengers, que la trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement réunis à Dakar, a décidé le 30 novembre 2014 de donner une image de modernité, en la désignant par consensus et à huis clos. En parlant le français, l’anglais, l’italien, le créole et le haïtien, elle s’affiche comme une citoyenne du monde. Militante chevronnée pour la cause des femmes, elle a été tour à tour journaliste, puis animatrice à la télévision avant d’être élevée en 2005, gouverneur général du Canada, poste qu’elle occupe jusqu’en 2010. C’est la première personne noire à obtenir ce poste.
Candidate qui incarne la diversité, elle se dit proche des couches sociales défavorisées. Elle compte mener une politique de proximité dans sa nouvelle mission et axer son action sur la diffusion de la langue française dans le monde. Elle compte aussi diriger sa vision vers les nouvelles forces économiques émergentes, comme l’Asie qui se tourne de plus en plus vers les marchés francophones émergents d’Afrique.
Appolinaire NGOLONGOLO
Journaliste, écrivain
Contrairement à ces rivaux qui ont parcouru l’espace francophone pour battre campagne, surtout Marie Michelle Jean, Henri Lopes 77 ans ne l’a pas fait. Il comptait sur trois de ses principaux atouts : son parcours politique, ses succès littéraires et sa notoriété diplomatique. D’autre part, il n’a pas élaboré de programme d’action comme ses concurrents.
Sur le plan politique, en 1969 à la création du Parti Congolais du Travail (PCT) Henri Lopes est nommé ministre de l’éducation nationale. En 1972, il occupe le poste de ministre des affaires étrangères. En 1973 il devient Premier ministre. Le 18 décembre 1975, il est remplacé à ce poste par le commandant Louis Sylvain Goma. De 1977 à 1980, il est ministre des finances. De 1982 à 1998, il travaille à l’UNESCO, comme directeur général adjoint pour la culture et les relations extérieures. Depuis 1998, il est ambassadeur du Congo en France.
Sur le plan littéraire, il est considéré comme l’un des représentants de la littérature africaine moderne. En 1972, il est lauréat du grand prix littéraire d’Afrique noire pour son livre : « Tribaliques ». En 1993, l’Académie française lui décerne le grand prix de la francophonie et la même année, il devient docteur honoris causa, de l’université Paris 12 et en 2002 de l’université de Laval au Québec.
Sur le plan diplomatique, c’est sans doute là où il a été recalé à Dakar. Seize ans au poste d’ambassadeur, est un record du monde. Il est encore en fonction. Du jamais vu sur la planète. Ce type de longévité n’est possible que dans des régimes autocratiques. Même si le thème du 15ème sommet était : « Femmes et jeunes en francophonie, vecteurs de paix, acteurs de développement », la dimension politique en faveur de la démocratie, de l’alternance, de la prise en compte des attentes des populations vivant dans la pauvreté a été martelée comme un avertissement par François Hollande. Il cite les exemples de la Tunisie et du peuple burkinabé : « La francophonie est soucieuse des règles en démocratie, de la liberté du vote, du respect des lois constitutionnelles et de l’aspiration des peuples, de tous les peuples à des élections libres…cette transition doit servir de leçon là où les règles constitutionnelles sont malmenées et où l’alternance est empêchée »
Il est désormais hors de question que des chefs d’Etats africains s’éternisent au pouvoir en violant les règles constitutionnelles. La francophonie est une institution prestigieuse, qui mérite d’être dirigée par un homme ou une femme issue d’un pays où les règles démocratiques sont respectées. Ce n’était pas le cas pour Henri Lopes. Le secrétaire général sortant Abdou Diouf est issu d’un pays, où l’alternance politique est une référence en Afrique. Ce qui n’est pas le cas du Congo-Brazzaville, où les tentations ou les velléités de s’éterniser au pouvoir existent, en dépit des règles constitutionnelles.
Pourtant Henri Lopes avait le soutien du président Denis Sassou Nguesso qui tenait absolument à ce qu’il l’emporte et semble-t-il celui du président sénégalais Macky Sall, qui avait reçu Henri Lopes à Dakar mi-octobre 2014, porteur d’un message de Sassou-Nguesso. En visite à Oyo les 31 octobre et 1er novembre 2014, Macky Sall aurait donné des assurances fermes au candidat du Congo-Brazzaville. Mais tout cela n’a pas suffit.
Après deux tentatives avortées, en 2002 à Beyrouth et en 2014 à Dakar, à 77 ans, Henri Lopes devrait tirer les leçons de l’échec en pensant à sa retraite et à l’écriture de ses mémoires. Etant le représentant d’un Etat, où le Parlement n’a aucun pouvoir pour contrôler l’action du gouvernement, les élections entachées de fraudes et d’irrégularités, l’opposition pourchassée, la presse privée interdite, le pouvoir aux mains des mêmes individus depuis près de trois décennies, il n’avait aucune chance d’être désigné à la tête de l’OIF.
Toutes nos félicitations à Marie Michelle Jean, qui succède à Abdou Diouf, en devenant la première femme à occuper ce poste. C’est à l’issue de longues et difficiles tractations, face aux autres challengers, que la trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement réunis à Dakar, a décidé le 30 novembre 2014 de donner une image de modernité, en la désignant par consensus et à huis clos. En parlant le français, l’anglais, l’italien, le créole et le haïtien, elle s’affiche comme une citoyenne du monde. Militante chevronnée pour la cause des femmes, elle a été tour à tour journaliste, puis animatrice à la télévision avant d’être élevée en 2005, gouverneur général du Canada, poste qu’elle occupe jusqu’en 2010. C’est la première personne noire à obtenir ce poste.
Candidate qui incarne la diversité, elle se dit proche des couches sociales défavorisées. Elle compte mener une politique de proximité dans sa nouvelle mission et axer son action sur la diffusion de la langue française dans le monde. Elle compte aussi diriger sa vision vers les nouvelles forces économiques émergentes, comme l’Asie qui se tourne de plus en plus vers les marchés francophones émergents d’Afrique.
Appolinaire NGOLONGOLO
Journaliste, écrivain
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