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Non à la pérennisation d’un système incongru et anachronique!

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Non à la pérennisation d’un système incongru et anachronique!
Brazzaville, (Starducongo.com) - De prime abord, il semble judicieux de relever une évidence. En effet, il est admis par tous que le mode de fonctionnement du régime en place au Congo-Brazzaville est caduc sinon déphasé tant il est loin de répondre aux exigences d’un Etat républicain, laïc et moderne. Cette inadéquation est d’autant plus avérée que nous sommes face à un régime incongru et anachronique. Lequel est loin d’avoir promu les valeurs républicaines encore moins une véritable démocratie et qui a plutôt œuvré pour l’éradication de l’Etat de droit. C'est ainsi qu’il y a lieu de déplorer un mode d’accession au pouvoir au demeurant machiavélique, se résumant à l’expression consacrée: “le pouvoir est au bout du fusil.” A cela s’ajoute le fait d’une lamentable gestion de la Cité par ce régime et surtout un mécanisme anti démocratiques de confiscation du pouvoir laissant à désirer.

On ne dira jamais assez que Sassou Nguesso n’a jamais été élu au suffrage universelle par le souverain primaire. Son pouvoir n’a donc aucune légitimité tant c’est un usurpateur et un imposteur invétéré. Et selon un mode opératoire bien rodé, Sassou Nguesso veut réitérer sa spécieuse stratégie d’instrumentalisation du peuple en vue de la confiscation du pouvoir. C’est ainsi qu’il venait de déclarer dans une récente interview : « Constitution comme on le dit à souhait, sur cette question, vous connaissez le point de vue du président qui estime que s’agissant des institutions du Congo, surtout la constitution, la loi fondamentale, ce sera toujours le peuple congolais qui décidera. Ce sera toujours cela, le peuple congolais qui décidera en toute souveraineté (…) Lorsque le général De Gaulle a décidé de changer la constitution de la quatrième République, il a soumis les termes de la cinquième République au choix du peuple français, c’est le peuple français qui s’est prononcé. Et, même plus tard, lorsqu’il a demandé ou souhaité que le président de la République soit élu au suffrage universel direct, c’est le peuple français qui a ainsi décidé (…) Je crois que c’est une règle qui ne pourra être remise en cause. Dans tous les cas, il y a quand même de longues années que notre peuple a lutté ici et au prix de beaucoup de sacrifices pour ne plus accepter qu’il soit régi par des règles qui viendraient d’ailleurs ».
Cet homme est d'autant plus autiste qu'il s'obstine à ne pas entendre raison et continue à aller à contre-courant de l'histoire. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il persiste et signe dans le mépris qu'il voue au peuple congolais. En outre, il a l'outrecuidance et cette fâcheuse manière de toujours comparer l'incomparable. En effet, c'est un sacrilège à la mémoire du grand homme qu'est Charles de Gaulle que d'évoquer son oeuvre pour justifier un simulacre de référendum que l'on va imposer à un peuple qui d'emblée est rétif à l'idée de la tenue de cette consultation. Il lui a même échappé que la comparaison n’est guère une preuve de vérité et que cela ne prouve absolument rien. Il convient cependant de faire remarquer que c’est maladroit de justifier un putch constitutionnel par une indécente comparaison. C’est assez navrant qu’en dépit d’un bilan calamiteux de plus de 30 ans de pouvoir, Sassou Nguesso entend donc s’accrocher au pouvoir, envers et contre tout, au delà de 2016!
Sassou Nguesso a non seulement l’air de vouloir prendre des vessies pour des lenternes, mais il s’est toujours illustré en affabulateur sinon en mythomane invétéré doublé de roublardise. Tels sont certains des traits saillants de sa personnalité. En effet, on est loin d’avoir oublié les fameux slogans creux des années 80, du genre: “Vivre durement aujourd’hui pour mieux vivre demain (VDA); Autosuffisance alimentaire d’ici à l’an 2000; Santé pour tous d’ici l’an 2000.” Et la même litanie de slongans se poursuit jusqu’à présent avec : “Chemin d’avenir, Nouvelle espérance” dont la vacuité est telle qu’il n’y a pas de changement dans le quotidien du congolais. De tout ceci il en est résulté un affligeant constat de cuisant échec. Au regard de tout ceci, le congolais ne pourra passer pour un éternel dindon de la farce! Comment Sassou Nguesso pourra-t-il dans ces conditions faire avaliser, par voie référendaire, le changement de la constitution par un peuple auprès duquel il est tombé en disgrâce. Et ce, après lui avoir imposé une misère structurelle et endémique? En dépit des moyens financiers colossaux engrangé par l’Etat sous sa gouvernance, Sassou Nguesso s’est montré incapable de fournir ne fut-ce que l’eau courante et l’électricité au peuple. Et il y a lieu de le clamer avec force que nous sommes dans un pays tropical doté d’un réseau hydrographique des plus conséquents! Comment alors s’attendre à ce que des gens à qui on a délibéremment privé la jouissance des richesses nationales puissent se prononcer par un “oui” au changement d’une constitution qui permettra au bourreau de ce même peuple de rempiler sinon de pérenniser son pouvoir? On ne saurait imaginer un instant que les congolais seraient frappés du syndrome de Stockholm au point de s’accommoder d’un épouvantable tyran et d’un régime pervers ayant littéralement plongé le pays dans une crise des valeurs! Aucun être humain digne ce nom ne saurait se complaire de la promotion de la médiocrité, de l’incompétence et des comportements deviants sinon rétrogrades. Le laxisme et l’anarchie au sommet de l’Etat sont tels que l’on blame même la rectitude et la probité; d’où la porte ouverte à tous les abus et, à terme, on aboutit à un bilan pour le moins catastrophique.
Le régime de Sassou Nguesso a beau museler, baillonner le peuple congolais, il y a lieu d’affirmer que celui-ci n’est nullement en situation de rupture mémorielle encore moins frappé d’amnésie au point d’oublier tant d’oppression, d’humiliation et de mépris de ses droits essentiels subis sous un régime dictatorial, tyrannique et liberticide. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il y a un profond malaise social qui couve, en raison du fait qu’en lieu et place de la justice sociale, il y a une flambée des inégalités. Le pays est ainsi confronté à une crise de confiance qui s’est cristalisée par une fracture sociale avérée, tant élection après élection le nombre d’électeurs n’a cessé de se reduire comme une peau de chagrin. En effet, le taux de participation lors de la dernière consultation, relative aux locales, n’a été que de 10%. Ce qui représente une véritable portion congrue qui a, par ailleurs, valeur de vote de défiance sinon de carton rouge susceptible de faire se démettre un gouvernement, pour peu qu’on ait de la grandeur d’esprit et surtout le respect de la volonté populaire! En d’autres termes on dira que ce score pour le moins médiocre traduit un rejet pure et simple du régime de Sassou Nguesso. Il est désormais clair que c’est au moyen d’une mascarade référendaire suivie d’une éniéme mascarade d’élection présidentielle que le grand Angoualima des bords de l’Alima voudrait se maintenir au pouvoir. Pour ce faire, il y a tout lieu de pressentir un coup de force en perspective, là où le bon sens aurait voulu qu’on envisageât une alternance consensuelle et apaisée. Manifestement, tout à l’air d’un scenario catastrophe en perspective! Dans ces conditions, il y a cependant lieu de redouter une légitime levée de bouclier et une ultime volée de bois vert de la part du souverain primaire qu’on aura poussé à bout.
Mais confronté l’ultime option d’un soulèvement populaire, Sassou Nguesso, féru d’une culture de violence et de la mort, a certainement confiance en une armée ethnicisée à outrance, en sa malice privée de Tsambitso et ses mercenaires ainsi qu’aux armes de destruction massive qu’il n’a cessé d’amasser dans le pays. Il y a même de quoi se demander s’il ne serait pas rentré de sa récente visite de Cuba avec davantage d’armes dans ses bagages, dans le dessein de décimer les congolais rétifs à l’idée de l’exercice d’un pouvoir à vie? Manifestement, le grand Angoualima des bords de l'Alima, étant rentré par effraction dans l'histoire, en sortira par la même petite fenêtre. En effet, l’histoire universelle est riche en enseignement quant à la fin tragique des tyrans jusqu’au-boutistes, prêts à tout pour confisquer le pouvoir et qui ne sont d’ailleurs guidés que par la soif effrénée et égocentrique du pillage des richesses nationales. Mais à terme, ils ont fini par subir le courroux du peuple de la manière la plus radicale, à l’instar de Nicolae Ceausescu, Samuel Doe, Saddam Hussein, Mouammar Khadafi et bien d’autres.
La peur anesthésie les consciences certes! Mais quand un peuple a tant souffert de la dictature et la tyrannie, il lui faut un jour ou l'autre prendre rendez-vous avec l'histoire et, à ce moment ultime, l'option salvatrice consiste à sortir de la léthargie. C'est ainsi qu'il doit résolument se lever et se lancer de manière inébranlable vers la marche pour sa libération. Suite à ce préalable, le souverain primaire devra prendre son destin à bras le corps. En tout état de cause, face à un climat social particulièrement tendu, on enregistre les soubressauts d’un régime voué aux gémonies et ayant amorcé son inexorable descente aux enfers.
Au regard de cette situation ubuesque prévalant dans notre cher et beau pays, nous citoyens congolais tant à l’intérieur que dans la diaspora, souverain primaire nous le sommes, nous disons donc :
Non à la volonté d’un homme de privatiser l’Etat!
Non à la pérennisation d’un système incongru et anachronique!
Non à la modification de la constitution de 2002!
Non à l’imposture permanente!
Sassou Nguesso doit dégager le plancher en 2016!

René MAVOUNGOU PAMBOU

Collectif Unis Pour le Congo
Secrétaire chargé des questions éducatives et socio-culturelles

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