Le monde de la culture et des arts congolais est en deuil. Il pleure l’une de ses icônes: l’artiste peintre Hilarion Ndinga. Arraché à l’affection de tous, dans la nuit du lundi 26 au mardi 27 janvier 2015, à Brazzaville. A l’âge de 83 ans. Des suites d’une maladie.

Celui qui se réclamait être le pionnier de la peinture dans les pays du littoral africain, ambitionnait de célébrer, en 2014, ses 62 ans d’expérience dans le métier de l’art pictural.
Un rêve qu’il n’a pu, malheureusement, voir se réaliser.
Peintre de la deuxième génération, Hilarion Ndinga est né, le 17 janvier 1932, à Poto-Poto (arrondissement 3 de Brazzaville). C’est dans les années 40 qu’il arrive à la peinture. Par une rencontre heureuse, soutient-il, avec Gaspard Demouko, un peintre d’origine camerounaise. «J’étais de passage, je partais vers l’église Sainte Anne actuelle, lorsqu’elle était encore en projet de construction par le père Le Comte. Et en quittant l’école Saint Vincent, en allant vers le lieu de construction, j’ai rencontré un peintre camerounais, Gaspard Demouko, qui peignait dans une parcelle, dans la rue Bangala. On était nombreux, je me suis détaché de la foule pour aller voir ce qu’il faisait. J’ai vu qu’il était en train de peindre un portrait et j’étais admiratif…Quelques années plus tard, lorsque j’ai eu envie de peindre, malheureusement, j’avais perdu les traces de ce maître. Mais j’ai appris qu’il avait appris à peindre à certains artistes congolais, dont Faustin Kitsiba et Guy Léon Fylla. Je me suis rapproché du dernier cité qui m’a appris les premiers éléments de la peinture», nous expliquait-il, l’année dernière.
Ancien élève de l’école Saint Vincent (Poto-Poto), devenu brillant dactylographe à la Banque Nationale pour le Commerce et l’Industrie, il décide, contre toute attente, d’abandonner son job pour se consacrer à sa marotte, la peinture. «J’ai constaté quelque chose qui me déplaisait. En réfléchissant, j’ai pensé qu’à la longue, ce métier n’appartiendrait qu’aux femmes. Parce que quand je suis arrivé, toute la direction n’était bourrée que de femmes», se justifiait-il.
Hilarion Ndinga a sillonné l’Afrique, pour enseigner l’art pictural. C’est ainsi qu’il quitte le Congo, en 1950, pour le Gabon. Où il apprend la peinture aux Gabonais. Avant de mettre le cap sur les pays comme le Dahomey (actuelle Bénin), en 1956, le Togo, en 58-59, et la Côte d’Ivoire, où il passe six années.
Après la Côte d’Ivoire, le peintre décide de rentrer au bercail. Au grand dam de ses amis, élèves et autres clients.
Adepte de l’art classique, l’artiste vouait une grande estime pour le président congolais Denis Sassou-Nguesso. Et pour cause? «Quand il était président de l’OUA, en 1986, il avait demandé que la Salle Congo, au siège de cette institution, à Addis-Abeba, soit décorée par des artistes peintres congolais. Il a acheté des œuvres d’artistes congolais qu’il a offertes à ses invités de marque. Grâce à lui, beaucoup de mes tableaux se trouvent, aujourd’hui, dans des résidences de chefs d’Etat», arguait-il.
C’est plus qu’une évidence. Hilarion Ndinga a marqué l’histoire de l’art pictural africain. Mais, aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’artiste n’a jamais reçu de distinction honorifique, de la part des gouvernants congolais. Et, chose étonnante, lui-même, ne s’en offusque pas. «En toute modestie, je sais que je suis l’un des grands peintres africains, mais je fais de la peinture aujourd’hui, ce n’est pas pour de l’argent. Si c’était le cas, je ne serais plus peintre, aujourd’hui. Mais, je fais de la peinture, parce qu’elle fait partie d’une discipline qui apporte le savoir, qui apporte les repères à une nation, qui fait qu’on peut se rappeler de tel ou tel événement, grâce aux peintres. Même si je n’ai reçu aucun titre honorifique, ma joie est que je sais que tous ceux qui sont aujourd’hui des artistes sont de la troisième, quatrième, cinquième et sixième génération. En dehors de Fylla qui fut de la première génération», affirmait-il.
Hilarion Ndinga laisse une veuve et sept enfants.
Véran Carrhol YANGA
Un rêve qu’il n’a pu, malheureusement, voir se réaliser.
Peintre de la deuxième génération, Hilarion Ndinga est né, le 17 janvier 1932, à Poto-Poto (arrondissement 3 de Brazzaville). C’est dans les années 40 qu’il arrive à la peinture. Par une rencontre heureuse, soutient-il, avec Gaspard Demouko, un peintre d’origine camerounaise. «J’étais de passage, je partais vers l’église Sainte Anne actuelle, lorsqu’elle était encore en projet de construction par le père Le Comte. Et en quittant l’école Saint Vincent, en allant vers le lieu de construction, j’ai rencontré un peintre camerounais, Gaspard Demouko, qui peignait dans une parcelle, dans la rue Bangala. On était nombreux, je me suis détaché de la foule pour aller voir ce qu’il faisait. J’ai vu qu’il était en train de peindre un portrait et j’étais admiratif…Quelques années plus tard, lorsque j’ai eu envie de peindre, malheureusement, j’avais perdu les traces de ce maître. Mais j’ai appris qu’il avait appris à peindre à certains artistes congolais, dont Faustin Kitsiba et Guy Léon Fylla. Je me suis rapproché du dernier cité qui m’a appris les premiers éléments de la peinture», nous expliquait-il, l’année dernière.
Ancien élève de l’école Saint Vincent (Poto-Poto), devenu brillant dactylographe à la Banque Nationale pour le Commerce et l’Industrie, il décide, contre toute attente, d’abandonner son job pour se consacrer à sa marotte, la peinture. «J’ai constaté quelque chose qui me déplaisait. En réfléchissant, j’ai pensé qu’à la longue, ce métier n’appartiendrait qu’aux femmes. Parce que quand je suis arrivé, toute la direction n’était bourrée que de femmes», se justifiait-il.
Hilarion Ndinga a sillonné l’Afrique, pour enseigner l’art pictural. C’est ainsi qu’il quitte le Congo, en 1950, pour le Gabon. Où il apprend la peinture aux Gabonais. Avant de mettre le cap sur les pays comme le Dahomey (actuelle Bénin), en 1956, le Togo, en 58-59, et la Côte d’Ivoire, où il passe six années.
Après la Côte d’Ivoire, le peintre décide de rentrer au bercail. Au grand dam de ses amis, élèves et autres clients.
Adepte de l’art classique, l’artiste vouait une grande estime pour le président congolais Denis Sassou-Nguesso. Et pour cause? «Quand il était président de l’OUA, en 1986, il avait demandé que la Salle Congo, au siège de cette institution, à Addis-Abeba, soit décorée par des artistes peintres congolais. Il a acheté des œuvres d’artistes congolais qu’il a offertes à ses invités de marque. Grâce à lui, beaucoup de mes tableaux se trouvent, aujourd’hui, dans des résidences de chefs d’Etat», arguait-il.
C’est plus qu’une évidence. Hilarion Ndinga a marqué l’histoire de l’art pictural africain. Mais, aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’artiste n’a jamais reçu de distinction honorifique, de la part des gouvernants congolais. Et, chose étonnante, lui-même, ne s’en offusque pas. «En toute modestie, je sais que je suis l’un des grands peintres africains, mais je fais de la peinture aujourd’hui, ce n’est pas pour de l’argent. Si c’était le cas, je ne serais plus peintre, aujourd’hui. Mais, je fais de la peinture, parce qu’elle fait partie d’une discipline qui apporte le savoir, qui apporte les repères à une nation, qui fait qu’on peut se rappeler de tel ou tel événement, grâce aux peintres. Même si je n’ai reçu aucun titre honorifique, ma joie est que je sais que tous ceux qui sont aujourd’hui des artistes sont de la troisième, quatrième, cinquième et sixième génération. En dehors de Fylla qui fut de la première génération», affirmait-il.
Hilarion Ndinga laisse une veuve et sept enfants.
Véran Carrhol YANGA
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