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Le Pct et le débat sur le changement de la Constitution : Des alliés ambigus mêlent calculs et égocentrisme

Brazzaville, (Starducongo.com) - Il a été reproché au Parti Congolais du Travail (PCT), son retard dans la prise de la direction du débat sur le changement de la constitution. C’est chose faite depuis le 31 décembre 2014. Mais, l’adhésion des alliés traditionnels du parti leader de la majorité présidentielle souffre de l’égocentrisme et des calculs de certains d’entre eux. Sur qui, et sur quoi compteront-ils demain, pour ainsi briser sans ménagement les alliances d’aujourd’hui ?
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Le Pct et le débat sur le changement de la Constitution : Des alliés ambigus mêlent calculs et égocentrisme
Le 21ème siècle devait être celui de la modernité accomplie dans la manière de faire la politique, notamment au Congo. Mais, il faut encore attendre, pour voir ce changement arriver. Pour l’instant, c’est la tradition qui met l’intérêt personnel avant tout.

C’est cette impression que dégage l’attitude de certains alliés du parti congolais du travail. En effet, quelques partis politiques alliés du PCT ont attendu que celui-ci s’engage sur la voix du changement de la constitution pour lui tourner le dos. Ils ont dit non à leur allié, sans pour autant le quitter. C’est l’histoire d’un couple de soupçonneux dont l’époux et l’épouse se livrent au jeu du chat et de la souris, attendant chacun que l’un déclare le divorce avant l’autre.

Le Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (Mcddi), le Rassemblement pour la démocratie et le progrès social (Rdps), le Rassemblement citoyen (Rc), voilà la liste sans doute non exhaustive des partis qui ont affiché leur ambiguïté dans leur alliance avec le Pct.

Tous ces partis avaient résolu au début de gouverner avec le Pct. Et, depuis ils sont ensemble. Il est certains que des reproches n’ont pas manqué dans le fonctionnement de leurs alliances avec le parti congolais du travail. Sauf que personne n’a stigmatisé, tambour battant d’éventuels manquements de ce parti dans la gestion des alliances.

Ce silence pouvait être compris comme fruit de la maturité des acteurs politiques qui devaient nécessairement avoir un cadre de discussion pour régler ce genre de questions internes aux alliances. C’est cela, laver le linge sale en famille, c’est le « Mbongui ».

Visiblement, l’attitude de quelques alliés du Pct aujourd’hui, laisse penser que ce silence peut être interprété comme un piège qui attendait le parti de Pierre Ngollo au tournant, en l’occurrence, l’option de changer la constitution choisie par le Pct, presqu’à la fin du second mandat du parti à la tête du pays. Ce qui, disons-le sans détour, relève de l’hypocrisie politique, quant on sait que ces différents alliés n’ont pas encore régler en leur sein, les graves problèmes de fonctionnement interne.

Au fond, l’attitude des alliés du Pct, sans être totalement dénoué de fondement, s’inscrit dans le cadre du populisme. Car, ces partis sont pour la plupart réduits à leur leader qui décide de tout, sans consulter ni la base, ni les instances dirigeantes.

Le Mcddi en donne un exemple patent. La brouille ayant conduit à la naissance de la Drd entre le Secrétaire général, Guy Brice Parfait Kolélas du Mcddi et le président de la Drd, Hellot Mampouya tirent ses origines, entre autres, de cette direction « personnalisée » du parti. La preuve s’il en faut une, c’est que la décision de tourner le dos au Pct est, jusqu’à ce jour, celle de Guy Brice Parfait Kolelas et non celle du parti, quand bien même, le congrès, l’assemblée générale, le Conseil national ou le Bureau exécutif (c’est selon), placé sous sa direction, ne saura que l’avaliser.

Pourtant, une quelconque décision sur la gestion des accords que le parti a contractés avec d’autres forces politiques devait être considérée comme suffisamment importante pour ne pas être prise comme un détail.

Le Mcddi a, pendant les locales de septembre 2014, battu campagne contre son allié, le Pct, notamment dans le département du Pool. Pourtant, le parti qu’il accuse de ne vouloir que du pouvoir lui a cédé des sièges au Sénat et au Conseil départemental, au point même de sacrifier ses propres militants.

D’ailleurs, grâce à l’accord que son secrétaire général dénonce, le Mcddi est le parti le mieux servi de tous les alliés du PCT : des membres au gouvernement, un groupe parlementaire, un poste de responsabilité au bureau de l’assemblée nationale, Maire d’arrondissement, sous préfet, etc.

Il est alors important que la gouvernance électorale, tant réclamée par le secrétaire général du Mcddi, voit le jour au sein de ce parti, peut-être à l’occasion d’un congrès où les candidatures à la tête du parti sont multiples face à Guy Brice Parfait Kolelas.

Lui qui, faisant le dos rond au Pct, s’est déjà déclaré candidat en 2016, sans avoir eu l’intention d’organiser les primaire à ce sujet, pour convaincre qu’il lutte pour les idéaux défendu par le président fondateur du Mcddi. L’espoir de tous les Congolais est que sa hargne de parler au Pct ne le pousse pas à réveiller les cellules dormantes des miliciens qui ont écumé le pays il y a peu.

De son côté, la DRD qui est née dans le cours du second septennat du Pct au pouvoir, peut se considérer libre comme le vent pour sa position, notamment dans le débat sur le changement de la constitution. Mais, il n’est pas moins, un allié tacite, parce que son leader, Hellot Mantson Mampouya est membre du gouvernement. Comme tel, il peut se sentir lié. Sauf que, partageant le même « fief » avec le Mcddi, la Drd doit se trouver dans des calculs compliqués.

Car, comme Guy Brice Parfait Kolelas, Héllot Mantson Mampouya est conscient que dès sa nomination au gouvernement, il a été qualifié de « traitre » par les siens qui voulaient le voir tenir l’opposition pure et dure contre le Pct. Ainsi, il doit choisir entre continuer à subir le qualificatif de traitre, alors que son adversaire de frère a déjà donné une position et ramener à lui tous ceux qui considéreront que le non au changement constitue son retour au bercail.

A lecture attentive de la dernière déclaration du Rdps, on comprend que le fondement de son non au changement de la constitution est un problème de « hôte toi de là, que je m’y mette ».
« … Si en 2002, le Rdps a soutenu le Pct, si, en 2009, je me suis investi moi-même pour la réélection du président Denis Sassou-Nguesso, en 2016, le Pct doit soutenir le candidat du RDPS », c’est ainsi que la troisième personnalité du Rdps, le député Mabio Mafougousinga, a justifié son non au changement sur Rfi, le 16 février 2015. Il « refuse que le RDPS continue d’être un escabeau ou un marchepied ».

Etonnement, un parti allié qui se disait sincère a résolu de d’imposer sa ligne de conduite tambour battant à l’autre parti qui est encore au pouvoir.

Au nom des ses reproches formulés contre son allié (Pct), le Rassemblement pour la démocratie et le développement (Rdd) lui, a choisi de suspendre l’alliance. Les deux partis se sont rencontrés il y a environ une semaine, sans que le Rdd ne lève l’équivoque sur cette suspension.

Le Mouvement pour l’Unité, la Solidarité et le Travail (Must) peut vouloir s’afficher comme parti d’opposition, même s’il ne sera pas forcément compris dans son fief, parce que, comme Héllot Mampouya, Claudine Munari, la présidente du parti est membre du gouvernement. Donc, exécutant le programme de la majorité au pouvoir. Sauf à dire que depuis toujours, elle sapait de l’intérieur l’action du gouvernement pour justifier sa position. Son non au changement de la constitution tient plus à sa crainte de perdre la face dans la Bouenza qu’à un quelconque souci de démocratie, puisque le changement envisagé ne vise pas à étouffer la démocratie. Bien au contraire !

Dès lors que l’Upads croit donner l’espoir dans leur fief commun qu’elle reviendrait au pouvoir en 2016, si le changement n’a pas lieu, il devenait intenable pour le Must d’emprunter une voie contraire à celle de l’Upads.

En définitive, les partis alliés du Pct n’avaient jamais perdu leur autonomie. Soit. Et, en se désolidarisant de la décision sur le changement de la constitution, ils crédibilisent le constat selon lequel la démocratie se renforce et se dynamise au Congo. Il est nécessaire de l’enraciner davantage dans la pratique, à travers un nouveau cadre institutionnel.

En outre, en dépit des injonctions du Rdps, le Pct peut sortir vainqueur de l’élection présidentielle de 2016, parce que les partis qui ont pris la tangente aujourd’hui n’empêcheront pas à d’autres de rejoindre le Pct. Dans ces conditions, ces partis accepteront-ils de rester réellement à l’opposition ou prendront-ils un virage à 90° pour redire leur confiance à l’allié cocu ? L’avenir nous le dira, certainement !

Huguette Mboma

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