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L’écrivain et poète congolais Maxime N’Debeka présente « Toi, le possible chimérique »

Congo, (Starducongo.com) - Le dernier livre de l'auteur congolais, paru aux éditions Le Manteau & la Lire Obsidiane, est suivi de «Les divagations de rêveur insomniaque»
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L’écrivain et poète congolais Maxime N’Debeka présente « Toi, le possible chimérique »
La littérature africaine, on ne le dira jamais assez, est en pleine effervescence, au point où le monde littéraire a pris conscience de ce développement et s’y intéresse. Pour les auteurs, et pour citer Michel de Breteuil de la revue littéraire du monde noir, le climat est propice leur volonté immense de faire leur entrée sur la scène littéraire du monde, afin de refléter la contribution du monde noir à l’universel.

A propos de « Toi, le possible chimérique » de Maxime N’Debeka, le site d’informations français d’actualités Médiapart, sous la plume de Bernard Demandre, lui a consacré ci-après, un très brillant témoignage qui met en valeur l’œuvre de l’écrivain congolais :

« Comme si la poursuite de la Beauté n’était possible qu’à l’intérieur d’un “magma informe “, d’une sorte de néant vide, d’un désespoir profond, ce chemin que parcourt le poète Maxime N’Debeka, sans doute une chimère, mais aussi lieu d’émergences possibles de ce Vide ou de cette nuit, par leurs “friselis”, vibrations d’une parole naissante, ténue, à travers les réseaux des neurones, “cette inflexible tension vers la Beauté ce vivre douloureux de croire sans fin
la Laideur dissoluble”.

C’est cette croyance qui fait le poète et la poésie.

Et c’est en même temps une voie d’accès au Bonheur. Car c’est du cœur des sensations, perceptions, sentiments et appels du désir que l’Etre se manifeste et d’abord du centre même du corps. Comme si toutes ses vibrations n’étaient déjà qu’un long agacement des nerfs et des structures anatomiques. Il faut remarquer qu’à cet égard le poète construit tout un réseau de métaphores, avec, en leur centre, “le massif vertébral de l’Etre”, soubassement de l’ensemble. Car la déliquescence du corps : chloroses, vitrosités, “smog du cerveau” est d’un même mouvement déliquescence du bonheur et de la beauté, mais aussi leurs réapparitions : “spin des ferments de la Beauté dans les ligaments articulaires / du rêve”. C’est de ce monde chaotique où la “poésie s’empêtre” que pourrait sans doute renaître la chimère, qui part de cet “émoi partout dans la chair” , ne seraient-ce qu’à travers ces “instants étroits gorgés de flux d’éternité”, désignant aussi bien la possibilité d’ouverture que la possibilité de poésie, bien nécessaires, ainsi que le souligne Maxime N’Debeka dans une troisième partie, face aux malheurs des temps et particulièrement de ceux de l’Afrique, ici associés en une présentation bilingue, une liste des tourments subis : “ pays des villages vandalisés / des greniers et silos razziés / Mayama des prés et des champs brûlés / Kinkala des assiégés / Moko des écrabouillés / Kindamba des esclavagés / Mindouli des corps incinérés …”, listes aussi longues qu’insoutenables. C’est ainsi que le désespoir peut être atteint.
Mais ce serait sans compter sur un “frisson” dans la moelle épinière, “ à la lisière de l’incorporel”, comme soubresauts d’une parole qu’on aurait cru dégradée, comme si ce pas rebroussait “le cours de la désespérance”. Ces exhalaisons, ces fluides, ces fragrances, ces portraits d’un moment de beauté, “l’élégante nature du corps, la simplicité du délinéament du visage la belle luminescente du front la douce ligne de faîte du nez la moirure des yeux le subtil de l’alphabet des lèvres la suavité de la voix le cristallin de ton rire …” dépeignent ce que le poète nomme, à plusieurs reprises, la Promesse, le Futur et leur “lèvre fervente”.

C’est ce qu’évoque Maxime N’Debeka dans la seconde partie de l’ouvrage : Les divagations de rêveur insomniaque. Une explosion, un Big-bang de ce que serait la vie, après cette longue errance dans le magma des corps et des choses, comme “un orgasme géant”. Passages lyriques assumés en un récit nouveau qui viendrait éclore : “Les océans les mers les fleuves les rivières et les étangs / la peau veloutée des nappes d’eau et les murmures des ruisseaux / les montagnes les dépressions les gorges les vallées et les plaines …”, une longue pastorale vérifiant la “polyrythmie stupéfiante du vivant et de l’humain”. Peut-être une autre chimère qui nous ferait espérer en “la fin de la barbarie”, vieux rêve de poète et vieille croyance de l’homme, à cette condition de ne pas rebrousser chemin, de résister “aux temps sombres”, de faire taire les lâchetés qui nous étreignent, de ne pas laisser s’éteindre les mots, “Laisse-toi pas s’assourdir / l’enclume du muscle cardiaque / le soufflet de forge des sens / qui vivifient l’espérance”.

Clément Ossinondé

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