Arts plastiques. Abdellatif Zine prépare deux nouveaux grands événements artistiques

Il est des moments dans l’histoire de l’art où la novation est si forte qu’elle agît comme une tornade. Une tornade qui mêle les initiatives individuelles et collectives, et déborde les spécificités universelles. Ici le courant d’air est forcément si intense. C’est ce que l’on retient de l’histoire de «Fadae Ennas», un évènement initié par le plasticien marocain Abdellatif Zine, président de l’Association nationale des arts plastiques. Pour sa cinquième édition, prévue du 26 au 28 août 2015, cette manifestation retrouve ses couleurs dans la ville de du Détroit avec un programme tout à fait éclectique autour du thème « Med Art». Tenez-vous bien : 52 artistes des deux rives de la Méditerranée. Ces artistes réaliserons 52 tableaux d’arts en direct devant les Tangérois. Nourri du succès de ses précédentes éditions Fadae Ennas, version 2015, promet cette année d’être celui de tous les records. Trois jours durant, les 52 artistes méditerranéens investiront la ville pour réaliser 50 tableaux, chacun selon ses idéaux artistiques, leurs œuvres en plein air, en temps réel, devant le public. Ces tableaux seront montés sur une structure gigantesque et seront exposés durant un mois à Tanger. Le but est de proposer une nouvelle définition à l’art, celle de la médiation. Un concept développé depuis la première édition en 1992 à Casablanca. «Cela consiste à rendre l’art accessible à tous. C’est une façon de modifier l’idée qu’on se fait de l’art, loin des procédés stéréotypés, lui donnant ainsi un nouveau statut basé sur les valeurs de la proximité et de l’accessibilité», se félicite Abdellatif Zine, promoteur de l’événement. Et comme pour les précédentes éditions tenues à Casablanca et Marrakech, l’Association nationale des arts plastiques a retenu le même mot d’ordre dans le choix des artistes participants : «C’est le talent qui prime d’abord». L’événement a pour objectif de célébrer, d’une part, sans façon et sans préjugés, «l’art marocain» qui ne cesse d’évoluer sous le flambeau d’une pléiade d’artistes dont nous avons choisi quelques bons exemples pour la richesse de leur apport et, d’autre part, de donner une idée sur la création des artistes étrangers issus de la Méditerranée que nous avons conviés à cette édition», précise Abdellatif Zine, également président de la commission de sélection des artistes. C’est d’ailleurs l’âme de «Fadae Ennas» cette année : faire de l’espace d’exposition publique de Tanger une plateforme artistique, un atelier à ciel ouvert, le temps d’une manifestation originale. Mais cela ne s’arrête pas là pour l’artiste peintre qui prépare également un grand évènement à Barcelone. Il s’agit de Sport Art prévu en 2016 au Musée Olympique de sport de Barcelone. Une ville que l’artiste retrouve après son exposition en février dernier à l'espace de la Fondation Ibn Battouta, à Barcelone (Nord-est de l'Espagne) en présence du maire de la ville catalane, Chavez Trias. Le vernissage de cette exposition où il a dévoilé ses œuvres récentes a été marquée par la présence également s'est déroulée en présence également du Consul général du Royaume du Maroc à Barcelone, Yasser Faress, et du président de cette fondation Mohamed Chaib, de plusieurs responsables du conseil de la ville et d'un représentant du gouvernement régional, ainsi que de nombreux acteurs marocains de la société civile dans la région de Catalogne, et d'un grand public. A cette occasion, l’artiste a offert au Maire de Barcelone un tableau des sa récente série d’œuvres «Tanger Par Zine». Lors de cette exposition, le public catalan a pu découvrir ans ce sens, cette exposition se veut une invitation à un voyage étonnant dans les infimes détails de plusieurs villes du Maroc dont Tanger, leur patrimoine, leurs aspects culturels, architecturaux, sociaux et traditionnels. Cette richesse qui est aujourd’hui revisitée par l'une des figures de proue de l'art contemporain marocain: Abdellatif Zine. « Sa peinture mêle sensualité, drôlerie et douceur. On cherche à pénétrer dans cet imaginaire qui, rapidement, nous paraît si intime et magique, et on en redemande. C'est l'un des artistes qui nous rappellent que la vraie raison d'exister du tableau passe par celui qui le regarde.

Par A A.

Né en 1940 à Marrakech, Abdellatif Zine s'inscrit à l'Ecole des beaux-arts de Casablanca puis à l'Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris. Il participe en 1963 à l'exposition organisée à la galerie Charpentier, "Deux mille ans d'art au Maroc" à Paris et depuis expose au Maroc et à l'étranger.

En 1990, il crée le Trans'Art, rencontre entre musique, danse, chant et peinture. Vivant et travaillant actuellement à Casablanca, Zine est expert auprès des tribunaux pour les Beaux-arts, président fondateur de l'Association nationale des arts plastiques (ANAP) et président fondateur du Syndicat des artistes plasticiens marocains.

Dès ses débuts, Abdellatif Zine présente une peinture figurative dont les thèmes sont puisés dans les scènes du folklore marocain, restituées par transparence dans les couleurs vives où le rouge et le jaune dominent. Il donne à voir des instants de la vie, des célébrations de rituels, une scène de hammam, une danseuse en pleine évolution, une transe d'un gnaoui.

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