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Lisa Athané: "RESOCONGO n'a pas été créé pour faire de l'argent"

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Lisa Athané:
La jeune congolaise de 25 ans, est la cofondatrice de la plateforme RESOCONGO, un cabinet de recrutement spécialisé dans le service aux entreprises. Elle nous détaille son projet.


Pourrais-tu te présenter pour ceux de nos lecteurs qui ne te connaissent pas?

Je m’appelle Lisa Athané, je suis une jeune congolaise née à Dolisie en 1988. Je suis la cofondatrice depuis maintenant plus d’un an de Resocongo (Recrutement Emplois et Stages au Congo Brazzaville), avec mon associé Thibault KHERES. Nous avons tous les deux grandi au Congo.

Qu’est-ce que c’est Resocongo?

C’est un cabinet de recrutement international dont la vocation première est de redynamiser l’emploi au Congo. Nous nous sommes rendu compte qu'il y avait des besoins énormes au niveau de l’offre locale, mais, cette offre avait du mal à rencontrer la demande. Nous avons donc décidé d’apporter une solution alternative, en permettant d’un côté à des jeunes congolais - mais aussi africains et internationaux – d’être en contact avec des recruteurs et d’autre part d’offrir à des entreprises, la possibilité d’embaucher des jeunes talents.

Resocongo a donc une cible précise?

Oui nous sommes spécialisés dans le recrutement des 18 – 30 ans au Congo, mais à terme nous envisageons de développer notre concept sur d’autres pays d’Afrique.

Comment ça se passe concrètement un recrutement via Resocongo?

Nous avons une approche directe, similaire à celle des chasseurs de tête. La procédure classique de Resocongo s’établit en plusieurs étapes. Dans un premier temps l’entreprise cliente émet un besoin ; à la suite de nos différents échanges, nous dressons une fiche de poste qui correspond à son besoin concret. Une fois ladite fiche validée par le client, nous mettons en place une mission de recherche en se donnant un délai raisonnable pour trouver un candidat. Ensuite nous lançons la recherche et une fois que plusieurs profils ont été identifiés, nous leur faisons passer des entretiens et des tests, grâce à un certain nombre d’outils de sélection. Dès lors que ces candidats répondent aux critères élaborés, ils sont présentés aux entreprises, où ils vont passer un autre entretien et s’il est concluant le ou les candidats sont embauchés. C’est la «mission de recherche» RESOCONGO.

Quid des CV recalés ?

On les garde dans la base de données pour comprendre pourquoi ils n’ont pas été retenus et dans la mesure du possible, ces candidats reçoivent chacun un feedback, pour les rassurer, pour qu’ils ne se découragent pas et participent à d’autres sessions de recrutement. Bien souvent un CV recalé ne signifie pas que la personne était incompétente ; il y a des critères de disponibilité, de prétentions salariales, etc. qui entrent également en considération.

Au sujet des entreprises au Congo qui recrutent mais qui ne trouvent pas de candidatures. Est-ce qu’’il y a un secteur particulier qui émerge?

Le secteur qui marche fort, mis à part tout ce qui relève du Gaz and Oil (Secteur pétrolier Ndlr.), c’est le BTP, parce que le Congo est un pays qui se construit aujourd’hui. Le deuxième secteur qui est très dynamique et qui monte en flèche est celui des télécommunications avec bien sûr MTN, AIRTEL et WARID. Ensuite, il y a des secteurs parallèles comme la banque, tout ce qui est commercial… Ce sont à peu près ces grands secteurs qui reviennent.

Ce sont des secteurs qui nécessitent souvent une main d’œuvre très qualifiée et où le recrutement est généralement soumis à une forte expérience. Est-ce que dans votre vivier de recrutements ces profils pullulent?

Si on prend le secteur des BTP, les demandes auxquelles on fait face, sont souvent la recherche d’ingénieurs juniors. C’est vrai que ce sont des profils qui n’ont pas énormément d’expérience – Le critère pour être ingénieur est d’avoir un Bac+5 – et en général les entreprises vont demander de d’expérience. Le véritable challenge est d’encourager les entreprises à recruter des jeunes diplômés, qui, par définition, ont très peu d’expérience. C’est parfois le paradoxe que l’on rencontre : les entreprises veulent des jeunes dynamiques, fraîchement diplômés, une main d’œuvre moins onéreuse ; mais souhaiteraient en même temps qu’ils aient plus de 5 ans d’expérience… C’est pourquoi nous voulons jouer sur les stages de fin d’études, et qu’ils puissent ouvrir sur un CDI si le candidat s’avère intéressant et motivé.

Est-ce qu’il vous arrive d’aller au-delà du simple rôle d’intermédiaire, de l’envoi des CV aux entreprises, pour intervenir afin de motiver une candidature ?

A travers la mission de recherche RESOCONGO, nous menons l’essentiel du processus de recrutement, de la rédaction de la fiche de poste à l’envoi d’une Short-List des candidats retenus avec synthèse personnalisée. Mais, nous adaptons aussi notre offre aux besoins de nos clients et proposons des services différents. Par exemple, la société Halliburton a fait appel à nous pour diffuser une offre au sein de notre réseau pendant 3 mois. Ils se chargeaient de recevoir les candidatures directement. En générale, on n’est pas seulement un cabinet de recrutement, mais également un partenaire, c’est-à-dire qu’on va on va tenter de conseiller notre client, on va le guider tout au long du processus de recrutement et surtout être le plus réactif possible. Après évidement l’entreprise reste responsable et libre de son choix final.

Combien de candidats ont trouvé un emploi grâce à Resocongo à ce jour?

A l’heure actuelle on a placé 7 candidats. Ce qu’il faut dire c'est que Resocongo existe depuis 1 an et demi, on avance pas à pas dans le sens où on veut faire les choses lentement mais sûrement. Nous sommes dans une phase où on essaye d’étendre notre réseau et de développement de notre base de données pour avoir les reins plus solides. Nous axons nos partenariats avec les écoles, universités d’Afrique Centrale, mais aussi d’Ile de France, puis associations d’anciens, clubs de business angels etc. Nous détenons un stock de plus de 700 CV dans 12 secteurs d’activité différents.

Comment vous arriver à trouver vos offres – vous prospectez ou ce sont les entreprises qui vous contactent de façon spontanée ?
La question est un peu délicate. Effectivement il y a le site internet qui recueille en moyenne 40 visites par jour, désormais il suffit de taper recrutement Congo pour nous trouver grâce à un référencement naturel. Après ça fonctionne aussi énormément au bouche à oreille, c’est-à-dire que les premières entreprises pour lesquelles on a travaillé, si elles ont été satisfaites elles vont forcément se passer le mot. Mais nous ne faisons pas de publicité a proprement parlé. Mais c’est vrai qu’il faut être très au courant de ce qui se passe dans le marché local c’est pour cela que faisons beaucoup de réseauting. Nous sommes aussi très actifs sur les réseaux sociaux.

Et comment ce se passe au niveau des écoles partenaires et la prise en charge des candidats ?

Ces sont nos principaux relais. Systématiquement quand on reçoit une offre d’emploi, on la leur envoie et ils la font circuler auprès de leurs étudiants. Pour les candidats, on va leur donner des conseils au niveau de la rédaction de CV et des lettres de motivations, pour les rendre plus attractifs.

ResoCongo vous rapporte de l’argent ?

A l’heure actuelle non - on n’en vit pas. C’est d’ailleurs peut-être notre force dans le sens où nous n’avons pas de pression comme nous pourrions en avoir si cet emploi était alimentaire. Ce qui nous permet de prendre notre temps et ainsi solidifier la base. D’ailleurs Resocongo n’a pas été créé pour gagner de l’argent, à la base c’est un projet, une vision que Thibaut (cofondateur Thibault KHERES Ndlr.) et moi partageons. On a grandi au Congo, on a eu la chance de venir à l’étranger faire des études et essaye d’apporter notre petite contribution en aidant les congolais et les jeunes en général comme nous, en allant les chercher où ils sont, en les dirigeant vers l’emploi au sortir de écoles et finalement les inciter à rentrer au Congo.

Vous avez une représentation locale?

Pas pour le moment. Mais l’idée à plus long terme serait de créer un bureau de représentation – un point fixe à Brazzaville où à Pointe-Noire où on peut recevoir nos candidats et avoir plus de visibilité. Ce sera alors à notre tour de recruter des collaborateurs.

Par Monique-Rachel Kesseng

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