Quantcast
Channel: Premier portail consacré à l'actualité politique, économique, culturelle et sportive du Congo et de la RDC
Viewing all articles
Browse latest Browse all 6356

Blaise Matuidi : "La sieste, ça fait partie du boulot" (Extrait)

$
0
0
Blaise Matuidi :
(...) C'est un footballeur de 25 ans tel qu'on les imagine. Il assume la vie et les goûts culturels d'une génération de professionnels souvent raillée. C'est aussi un joueur brillant, espoir du foot mondial, déjà titulaire au PSG et en équipe de France, qui a franchi les paliers -- Troyes, Saint-Etienne, puis l'Europe avec Paris -- à une vitesse épatante (...).

En près d'une heure d'interview, Matuidi a souvent répété sa conscience d'être un privilégié, la "chance inouïe" de très bien vivre de sa passion dans les plus beaux stades du monde.

Mais ce métier, exercé à ce niveau, entraîne une tension permanente : celle d'être ultra-médiatisé et jugé par tout le monde, de ne pouvoir "être le vrai Blaise" qu'avec une poignée de proches.

•Quel est votre contrat de travail ?

Je suis arrivé en juillet 2011 et à la fin de la saison, il ne me restera plus qu'un an de contrat au PSG. J'y pense, c'est sûr, mais ce n'est que dans un coin de ma tête. C'est la vie d'un footballeur. Je suis bien ici, j'y ai grandi ; si je peux continuer, je serai heureux. Sinon, j’irai ailleurs et j'avancerai.

J'ai toujours respecté les clubs. Je n'ai jamais séché un entraînement ; pour partir, j'ai toujours dialogué avec mes dirigeants. Si je suis amené à quitter Paris, j'espère rester en bons termes avec le club. On ne sait jamais ; on peut revenir dans ses anciens clubs.

•Quel est votre salaire brut ?

[Sourire gêné] Ça, c'est assez personnel [240.000 euros bruts par mois selon les estimations, ndlr]. Si j'estime qu'il est juste ? Dans quel sens ? Par rapport aux gens de la vie de tous les jours ou les autres footballeurs ?

J'ai bien conscience que les footballeurs sont des privilégiés mais c'est normal, c'est le fait d’être médiatisé. C'est comme les animateurs : demandez à Claire Chazal, elle est tous les jours sur TF1, elle est bien payée, elle est privilégiée (...)

•A quel moment vous déconnectez-vous du travail ?

Je suis un vrai passionné de foot depuis que je suis tout petit. Le week-end, je regarde trois ou quatre matches, souvent en me focalisant sur le travail des milieux défensifs. J'ai par exemple beaucoup observé le jeu de Ramires, de Chelsea, pour progresser. Peut-être que d'autres gens me regardent maintenant [rires].

Mes enfants sont les seules personnes qui me permettent de sortir du monde du foot. Sinon, j’ai toujours le ballon dans un coin de ma tête. Je pense au match passé, au match à venir…

Pour couper, je passe aussi du temps avec ma femme. On va au cinéma. Avec mes amis, j’aime bien aller au karting, jouer au bowling. Me retrouver avec eux me permet d’être moi-même. Dans le foot, on a une certaine image à respecter. Avec mes proches, je suis juste Blaise et c’est agréable. Je m'y retrouve mieux.

•Quel rôle estimez-vous jouer dans l'entreprise ?

Je dis souvent que sur un terrain, je suis un ouvrier. C'est un très bon rôle : sans nous, il ne pourrait pas y avoir d’artistes. L'inverse aussi. A certains moments, avec de la chance, je me suis transformé en artiste mais c'est rare.

•Votre travail vous demande-t-il un effort physique?

Quand j'ai débuté en pro, il m'arrivait de finir les entraînements et les matches avec des crampes. Mon premier match pro, j'ai eu des crampes à la 60e ! Je n'avais pas fait de sieste, pas bien dormi, la boule au ventre, ça se joue au mental.

A l'époque, je ne faisais pas tout ce qu'il fallait. Je ne faisais pas assez attention à la récupération. Ici, il y a tout : après les entraînements, je peux rester une heure de plus à faire mes soins, bien m’étirer, faire du froid…

J’ai de la chance, le bon Dieu m'a donné un corps qui accepte tout, je ne grossis pas, ça m’arrive de manger gras. Quand je me sens privé, je mange des conneries ! Mais j'adore les pâtes, les féculents en général, le poisson, les fruits. Et le week-end, je ne bois pas d'alcool, juste pour les grandes occasions.

Après certains entraînements, il m’arrive d’être lessivé. Souffrir, ça montre que j’ai tout donné. On est payé pour ça et c’est ce qui nous permet d’être au top le week-end.

•Avez-vous l'impression d'être jugé sans cesse ?

Ma note dans "l'Equipe" le lendemain du match ? Je n’y prête pas attention. Je n’ai pas besoin de ça pour savoir si j'ai bien bossé. Après un match, j'ai toujours mon grand-frère au téléphone, qui ne se prive pas pour me dire la vérité. J'ai deux ou trois amis proches qui jouaient avec moi au début, à Clairefontaine ou Troyes, qui m'aident aussi à m'évaluer.

Les critiques font partie du métier. Mais les gens ne se rendent pas toujours compte des sacrifices qu'on fait. Parfois, c'est bien de les rappeler [sourire]. J'ai dû quitter mes parents à 13 ans, faut le faire.

Lorsque ma fille est née, dès le lendemain, il fallait que je rejoigne l'équipe de France alors que ma femme était encore à l'hôpital. Aujourd’hui, comme je joue tous les trois jours entre les Coupes, la Ligue des champions et la sélection nationale, je vois très peu mes enfants.

•Votre travail laisse-t-il des traces sur votre corps ou dans votre tête ?

Mes pieds sont dans un sale état. Mes doigts de pied... Le fait de recevoir des coups dans les chevilles, ça laisse aussi des traces, des cicatrices même. Mais ce n’est rien de grave, on s'habitue. Je n'ai aucune douleur permanente (...)

Retrouvez l'intégralité de cet article sur Lenouvelobs.com

www.pagesafrik.info le rendez-vous des stars

Viewing all articles
Browse latest Browse all 6356

Trending Articles