Environ trois cents personnes ont été reconduites, le 2 novembre, aux frontières par les autorités gabonaises
Partis du pays depuis les guerres civiles de 1997 et 2003, des réfugiés congolais viennent d'être expulsés du Gabon. Ils sont arrivés au Congo par vagues à Mbiribi (district de Banda), Ngongo (district de Nyanga), dans le département du Niari, et une dernière vague d'environ 80 personnes dans la Lekoumou.
Pour les accueillir, le gouvernement congolais a dépêché, le 3 novembre, des délégations dans les départements concernés. Dans le Niari, la mission a été conduite par le préfet du département, Jean-Pierre Heyko Lekoba, accompagné des représentants des ministères des Affaires sociales, de l'action humanitaire et de la solidarité, de l'Intérieur et de la décentration ainsi que des Affaires étrangères et de la coopération.
Les 85 personnes expulsées par la frontière de Mbiribi ont été accueillies par le sous-préfet de Banda, Gilbert Ingbembe, avant d'être conduites au chef-lieu du département, Dolisie. Les 121 Congolais renvoyés par la frontière de Ngongo, en majorité des femmes et enfants, ont été confiés au préfet. Arrivés le 2 novembre aux environs de 15 heures, accompagnés des autorités gabonaises, les réfugiés les ont empêchées de repartir le même jour.
« Ils nous ont pris manu militari pour nous conduire à la frontière, ils ont raison parce que c'est leur pays. Mais, parmi nous, il y a des gens qui ont tout perdu et certains qui sont recherchés. Nous n'avons pas fait violence à ce gouvernement qui nous a gardés. Nous leur avons dit : vous nous avez emmenés sans nous avertir à l'avance, vous ne pouvez pas repartir avant que les autorités congolaises ne viennent nous chercher », explique un réfugié, qui n'a pas caché sa satisfaction de retrouver son pays de naissance.
Les réfugiés, qui devaient être conduits à Dolisie le même jour, demandaient des garanties quant à leur sécurité et à leur réinsertion dans la société. Ils reprochent, entre autres, aux autorités gabonaises d'avoir mis fin à leur statut d'une manière brutale, les empêchant de continuer à payer les loyers. « Nous étions partis dormir au HCR qui a cessé ce statut avec les autorités gabonaises. Les Gabonais sont venus nous taper. Après, nous sommes partis à la cathédrale Sainte-Marie de Libreville. C'est à cet endroit qu'ils sont venus nous prendre de force à une heure du matin pour une destination inconnue. Finalement, nous nous retrouvons ici, sans savoir ce qui s'est passé », se plaint le même réfugié.
Certains chefs de famille auraient laissé femmes et enfants au Gabon. « Qui va soutenir nos familles restées au Gabon et les ramènera au Congo ? Nous sommes ici depuis hier avec des enfants d'un à trois mois qui n'ont pas mangé depuis notre arrivée », témoigne un père de famille, tenant une fillette par la main, qualifiant cet acte de crime contre l'humanité.
En dépit de la présence à la frontière du préfet du Niari qui les invitait à Dolisie pour traiter de leur situation, les réfugiés de Ngongo, qui auraient par la suite accepté, refusaient de traverser la barrière séparant les deux pays et demandaient des garanties.
Rappelons qu'environ 20 000 Congolais s'étaient réfugiés au Gabon. Le gouvernement gabonais a définitivement mis fin à leur statut de réfugié en novembre 2011 et de nombreux rapatriements volontaires ont été organisés par le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR). Selon les statistiques du HCR publiées avant juillet 2011, au total, 9 765 réfugiés et demandeurs d'asile congolais se trouvaient au Gabon. Le gouvernement congolais avait mis en place une assistance à hauteur de 300 millions FCFA et avait promis aux anciens fonctionnaires encore en âge de travailler de leur rendre leurs postes et grades.
Reportage de Parfait Wilfried Douniama
Partis du pays depuis les guerres civiles de 1997 et 2003, des réfugiés congolais viennent d'être expulsés du Gabon. Ils sont arrivés au Congo par vagues à Mbiribi (district de Banda), Ngongo (district de Nyanga), dans le département du Niari, et une dernière vague d'environ 80 personnes dans la Lekoumou.
Pour les accueillir, le gouvernement congolais a dépêché, le 3 novembre, des délégations dans les départements concernés. Dans le Niari, la mission a été conduite par le préfet du département, Jean-Pierre Heyko Lekoba, accompagné des représentants des ministères des Affaires sociales, de l'action humanitaire et de la solidarité, de l'Intérieur et de la décentration ainsi que des Affaires étrangères et de la coopération.
Les 85 personnes expulsées par la frontière de Mbiribi ont été accueillies par le sous-préfet de Banda, Gilbert Ingbembe, avant d'être conduites au chef-lieu du département, Dolisie. Les 121 Congolais renvoyés par la frontière de Ngongo, en majorité des femmes et enfants, ont été confiés au préfet. Arrivés le 2 novembre aux environs de 15 heures, accompagnés des autorités gabonaises, les réfugiés les ont empêchées de repartir le même jour.
« Ils nous ont pris manu militari pour nous conduire à la frontière, ils ont raison parce que c'est leur pays. Mais, parmi nous, il y a des gens qui ont tout perdu et certains qui sont recherchés. Nous n'avons pas fait violence à ce gouvernement qui nous a gardés. Nous leur avons dit : vous nous avez emmenés sans nous avertir à l'avance, vous ne pouvez pas repartir avant que les autorités congolaises ne viennent nous chercher », explique un réfugié, qui n'a pas caché sa satisfaction de retrouver son pays de naissance.
Les réfugiés, qui devaient être conduits à Dolisie le même jour, demandaient des garanties quant à leur sécurité et à leur réinsertion dans la société. Ils reprochent, entre autres, aux autorités gabonaises d'avoir mis fin à leur statut d'une manière brutale, les empêchant de continuer à payer les loyers. « Nous étions partis dormir au HCR qui a cessé ce statut avec les autorités gabonaises. Les Gabonais sont venus nous taper. Après, nous sommes partis à la cathédrale Sainte-Marie de Libreville. C'est à cet endroit qu'ils sont venus nous prendre de force à une heure du matin pour une destination inconnue. Finalement, nous nous retrouvons ici, sans savoir ce qui s'est passé », se plaint le même réfugié.
Certains chefs de famille auraient laissé femmes et enfants au Gabon. « Qui va soutenir nos familles restées au Gabon et les ramènera au Congo ? Nous sommes ici depuis hier avec des enfants d'un à trois mois qui n'ont pas mangé depuis notre arrivée », témoigne un père de famille, tenant une fillette par la main, qualifiant cet acte de crime contre l'humanité.
En dépit de la présence à la frontière du préfet du Niari qui les invitait à Dolisie pour traiter de leur situation, les réfugiés de Ngongo, qui auraient par la suite accepté, refusaient de traverser la barrière séparant les deux pays et demandaient des garanties.
Rappelons qu'environ 20 000 Congolais s'étaient réfugiés au Gabon. Le gouvernement gabonais a définitivement mis fin à leur statut de réfugié en novembre 2011 et de nombreux rapatriements volontaires ont été organisés par le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR). Selon les statistiques du HCR publiées avant juillet 2011, au total, 9 765 réfugiés et demandeurs d'asile congolais se trouvaient au Gabon. Le gouvernement congolais avait mis en place une assistance à hauteur de 300 millions FCFA et avait promis aux anciens fonctionnaires encore en âge de travailler de leur rendre leurs postes et grades.
Reportage de Parfait Wilfried Douniama
www.pagesafrik.info le rendez-vous des stars