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Vous avez dit coopération ?

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Vous avez dit coopération ?
Dans le Win-Win, on ne prend jamais tout. Soyons clairs. Gagnant-Gagnant veut dire ne prendre que ce qui chez l’autre t’avantage davantage. Encore plus clairs : ce qui est de l’autre n’est pas forcément bon, puisque nul n’est parfait et l’imperfection est de ce monde. Faisons attention à ce que dit Jacques Salomé pour ne pas se laisser berner : «L’herbe est toujours plus verte chez les autres... jusqu’à ce qu’on découvre que c’est du gazon artificiel.» Comme pour dire ‘‘Tout ce qui brille n’est pas or.’’
Ceci dit : Personne n’est complément mauvais, encore moins complètement bon. Que ce soit la Chine, la France ou le Congo, aucun de ces trois pays cités n’est fait que de bon.

Essayons de les analyser laconiquement. La Chine a l’économie qui tourne plein régime en ce moment ; la France, la Politique ; le Congo l’avenir : autrement dit sa jeunesse, sa vitalité ou la force de travail. Ce n’est pas pour rien que l’on parle de puissance économique chinoise actuellement, de moralisation de la vie politique française et du potentiel naturel et humain ou de ressources pour le Congo.

Oui, pour son développement tous azimuts, le Congo a besoin de travailler, de faire travailler ses ressources humaines, pas forcément celles des autres, dans son pays ; ce qui est de beaucoup à son avantage propre. Car, ni le Chinois, ni le Français ne pourront se soucier vraiment de l’intérêt du Congo et des Congolais ; s’ils disent s’en soucier vraiment, ce ne serait que politique politicienne ! On sait de la France qu’elle n’a pas d’amis sinon que des intérêts, de la Chine qu’elle a besoin des matières premières pour faire tourner son économie, comme pour aider son dragon à continuer à cracher du feu sur le monde. Or, le Congo aussi a les mêmes besoins en sus de ses besoins vitaux propres ; ce qui revient à dire que, dans ce triangle équilatéral, où chacun doit rester égal à lui-même pour gagner, le Congo ne peut que regarder ce qui l’avantage pour ne pas être complètement floué dans les coopérations bilatérales ou multilatérales.

Et pour ce faire, il faut une culture, pour ne pas dire de la stratégie ! Avouons-le, toute une culture nationale, autour de l’idéal national congolais, qui est à promouvoir dans toutes les sphères sociales et sociétales ; pourvu qu’on le connaisse aussi : car, infime est le nombre de ceux qui ont vraiment conscience de l’idéal national congo¬lais, encore moins celui de ceux qui sont pleinement habités par cet idéal.

C’est comme si l’on ne savait pas que face à l’intérêt supérieur du Congo, il faut toujours s’arranger à être unis et non divisés, pour tirer notre épingle du jeu de la coopération par le travail : c’est cela Unité-Travail-Progrès.
Si l’on n’en est pas encore sûrs, en tant que Congolais, il convient de vulgariser en intérieur les valeurs culturelles qui sous-tendent le Congo comme les racines qui sous-tendent le baobab, avant d’aller à la rencontre d’autres pays dans l’optique d’une coopération Win-Win que nous appelons de tous nos vœux.

Autrement, le Congo perdra à tous les coups : en effet, quand on gagne 30 points, tandis que le pays avec lequel on coopère se tire avec 70 ! on a tout bonnement perdu la manche. Et, c’est ce qui arrive souvent dans nos transactions de coopération bilatérales que nous voulons Win-Win.

C’est là où l’importance de l’Ecole, que le Congo a tendance à chiffonner depuis peu, se révèle être capitale ! Et, c’est ce que les partis politiques devraient s’évertuer à promouvoir avec des projets de sociétés pédagogiques, si l’on veut atteindre au Congo le cap vertueux de pays émergent à l’orée de 2025, au lieu de ne se contenter qu’à faire de la course au pouvoir pour la mangeoire et le bling-bling, comme de parvenus et de jusqu’au-boutistes saugrenus.

Dans le Win-Win, on ne mise jamais tout non plus. Win-Win (son phonétiquement bien chinois !) ne veut pas dire faire du 100% : 100% c’est, sinon, de l’escroquerie, du moins, déloyal ; c’est tout prendre sans rien laisser…
Or, Win-Win, au fond, veut dire 50-50 ; mais aussi, si et seulement si on met 50 là où l’autre à également mis 50. En ce moment, on se tire avec 50 plus un gain de 50, et cela nous fait 100, autant pour l’autre ; même s’il l’on ne gagnera pas forcément dans les mêmes champs d’actions, la théorie de l’avantage comparative de Ricardo oblige.

Ainsi, dans les situations de coopération où nous misons 70 et que les autres ne misent que 30, si nous ne gagnons que 30 (et des fois avec des dettes en plus !) et les autres 70 cash !, nous avons perdu ferme.
C’est pourquoi nous ne devons pas être dupes culturellement ! Parce que Moto ya Bôngô aza moninga nayo té !

Aimé EYENGUE
( LA TRIBUNE D’AFRIQUE - Bimensuel d’Informations Générales et d’Opinions - N°004 du jeudi 16 mai 2013.)

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