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Jadis appelé hôpital général, le C.h.u de Brazzaville, créé par la loi n°008/87 du 7 février 1987, a du mal à jouer son véritable rôle de centre hospitalier et universitaire. Les prestations y sont loin de satisfaire les attentes de la population et surtout des patients contraints de subir la négligence ou l’inexpérience de certains agents qui se livrent plus au commerce des médicaments qu’à la prise en charge ou le suivi des malades.
Les travaux de réfection réalisés en 2013 avaient pour objectif de redorer le blason de cet établissement sanitaire public, en améliorant les conditions d’accueil, de prise en charge et d’hospitalisation des malades. Malheureusement, le C.h.u.b est toujours loin de réaliser les trois missions pour lesquelles il a été créé, à savoir: accueillir les malades et assurer des soins tertiaires; contribuer à la formation du personnel médical et promouvoir la recherche biomédicale.
Pour s’en convaincre, il suffit de se rendre au service d’urgence: c’est la tristesse. La porte d’entrée de l’hôpital est devenue le lieu où certains malades rendent l’âme. Et pour cause, les délais d’attente sont trop longs, alors que certains arrivent dans un état comateux. On peut attendre plus d’une heure, avant de se faire consulter ou se voir administrer les premiers soins. Vu l’exiguïté du service, les couloirs ont été transformés en salle de soins et d’hospitalisation et les malades dorment sur les mousses à même le sol, par manque de lits et de salles d’observation. D’autres sont sur des brancards ou assis sur des bancs, en attendant d’être reçus par les médecins qui, parfois, sont encore des internes, c’est-à-dire en fin de formation à la faculté des sciences de la santé. Le personnel du service d’urgence, souvent débordé, n’oriente pas, parfois, bien les malades. Les diagnostics ne sont pas, parfois, correctement faits, les jeunes médecins qui tiennent, pour la plupart, le centre, les soirs, prennent du temps à consulter le Vidal (dictionnaire médical), alors que le patient est, parfois, dans un état grave et critique. Parfois, il n’y a qu’un seul médecin pour un si grand service qui reçoit, chaque jour, de nombreux malades pouvant provenir de tous les coins de la République.
Dans certains services, les malades se partagent les mêmes lits ou les ont en nombre insuffisant. La néonatologie et la réanimation en sont une illustration parfaite. Par contre, dans celui de la radiologie, les patients peuvent purger quatre heures du temps, avant d’être reçus. Sinon, c’est des cas où des connaissances qui sont privilégiés.
Par ailleurs, les malades se plaignent aussi de recevoir trop d’ordonnances. Un malade peut voir tomber trois à quatre ordonnances médicales par jour, alors que certains médicaments prescrits ne sont même pas utilisés. Ils prennent des voies obscures, sans que le malade ni le garde-malade ne sachent leurs destinations. Ils sont, simplement, dilapidés ou repris par certains agents, en détournant l’attention du patient ou de son garde-malade. Malgré l’interdiction, certains agents de santé se permettent de se livrer au commerce des médicaments. Ils ont des stocks nécessaires et les produits que la pharmacie de l’hôpital ne possède parfois pas.
Sommet de la pyramide hospitalière du Congo, le C.h.u.b est lui-même très malade. Tenez, l’adduction d’eau potable y fait défaut. Les malades et ceux qui les gardent ou les accompagnent sont contraints d’acheter l’eau vendue sur place, à raison de 200 F.Cfa le seau et 100 F.Cfa le demi-seau, pour prendre une douche. Pour la miction, il faut débourser une pièce de 100 F Cfa. Les sommes versées sont récupérées, sans reçus de caisse, par un agent du C.h.u.b vêtu d’une tenue bleue qui reste assis devant l’entrée des toilettes et des douches. On ne sait pas si cet argent est versé dans le fonctionnement du service ou prend une autre direction.
Avec un budget de 31.951.283.960 de francs Cfa, le C.h.u.b se permet de vendre même de l’eau aux malades et manque de lits d’hospitalisation, des mousses et certains produits médicaux de première nécessité. Malgré les 30 millions de francs Cfa consacrés, chaque mois, à l’achat des produits de première nécessité, en plus des commandes effectuées avec la subvention de l’Etat.
Contrairement à la bonne volonté de son directeur général, Bernard Ovoulaka, d’instaurer une corbeille d’urgence, c’est-à-dire une mesure qui consiste à administrer les premiers soins aux malades dont l’état est déclaré critique, sans qu’ils aient à payer, au préalable, les frais d’hospitalisation, les malades sont toujours confrontés au principe tacite: «Sans argent, pas de soins», imposé par le personnel soignant.
Quant à certains examens biologiques ou cliniques, le C.h.u.b est loin de combler les attentes. Beaucoup de malades sont obligés d’aller dans les laboratoires privés, parce qu’il manquerait des réactifs ou tels examens ne se font pas sur place; le scanner est, souvent, en panne. Tel est le vécu quotidien des malades et des familles qui fréquentent cet établissement hospitalier qui a besoin d’une refondation dans sa gestion quotidienne et d’une cure profonde, pour redorer son blason et en faire un centre hospitalier où tout le monde peut se faire soigner, même ceux qui, pour une grippe, préfèrent aller au Maroc, en Tunisie, en Afrique du Sud, en Europe, à Cuba ou en Chine.
Cyr Armel YABBAT-NGO
Les travaux de réfection réalisés en 2013 avaient pour objectif de redorer le blason de cet établissement sanitaire public, en améliorant les conditions d’accueil, de prise en charge et d’hospitalisation des malades. Malheureusement, le C.h.u.b est toujours loin de réaliser les trois missions pour lesquelles il a été créé, à savoir: accueillir les malades et assurer des soins tertiaires; contribuer à la formation du personnel médical et promouvoir la recherche biomédicale.
Pour s’en convaincre, il suffit de se rendre au service d’urgence: c’est la tristesse. La porte d’entrée de l’hôpital est devenue le lieu où certains malades rendent l’âme. Et pour cause, les délais d’attente sont trop longs, alors que certains arrivent dans un état comateux. On peut attendre plus d’une heure, avant de se faire consulter ou se voir administrer les premiers soins. Vu l’exiguïté du service, les couloirs ont été transformés en salle de soins et d’hospitalisation et les malades dorment sur les mousses à même le sol, par manque de lits et de salles d’observation. D’autres sont sur des brancards ou assis sur des bancs, en attendant d’être reçus par les médecins qui, parfois, sont encore des internes, c’est-à-dire en fin de formation à la faculté des sciences de la santé. Le personnel du service d’urgence, souvent débordé, n’oriente pas, parfois, bien les malades. Les diagnostics ne sont pas, parfois, correctement faits, les jeunes médecins qui tiennent, pour la plupart, le centre, les soirs, prennent du temps à consulter le Vidal (dictionnaire médical), alors que le patient est, parfois, dans un état grave et critique. Parfois, il n’y a qu’un seul médecin pour un si grand service qui reçoit, chaque jour, de nombreux malades pouvant provenir de tous les coins de la République.
Dans certains services, les malades se partagent les mêmes lits ou les ont en nombre insuffisant. La néonatologie et la réanimation en sont une illustration parfaite. Par contre, dans celui de la radiologie, les patients peuvent purger quatre heures du temps, avant d’être reçus. Sinon, c’est des cas où des connaissances qui sont privilégiés.
Par ailleurs, les malades se plaignent aussi de recevoir trop d’ordonnances. Un malade peut voir tomber trois à quatre ordonnances médicales par jour, alors que certains médicaments prescrits ne sont même pas utilisés. Ils prennent des voies obscures, sans que le malade ni le garde-malade ne sachent leurs destinations. Ils sont, simplement, dilapidés ou repris par certains agents, en détournant l’attention du patient ou de son garde-malade. Malgré l’interdiction, certains agents de santé se permettent de se livrer au commerce des médicaments. Ils ont des stocks nécessaires et les produits que la pharmacie de l’hôpital ne possède parfois pas.
Sommet de la pyramide hospitalière du Congo, le C.h.u.b est lui-même très malade. Tenez, l’adduction d’eau potable y fait défaut. Les malades et ceux qui les gardent ou les accompagnent sont contraints d’acheter l’eau vendue sur place, à raison de 200 F.Cfa le seau et 100 F.Cfa le demi-seau, pour prendre une douche. Pour la miction, il faut débourser une pièce de 100 F Cfa. Les sommes versées sont récupérées, sans reçus de caisse, par un agent du C.h.u.b vêtu d’une tenue bleue qui reste assis devant l’entrée des toilettes et des douches. On ne sait pas si cet argent est versé dans le fonctionnement du service ou prend une autre direction.
Avec un budget de 31.951.283.960 de francs Cfa, le C.h.u.b se permet de vendre même de l’eau aux malades et manque de lits d’hospitalisation, des mousses et certains produits médicaux de première nécessité. Malgré les 30 millions de francs Cfa consacrés, chaque mois, à l’achat des produits de première nécessité, en plus des commandes effectuées avec la subvention de l’Etat.
Contrairement à la bonne volonté de son directeur général, Bernard Ovoulaka, d’instaurer une corbeille d’urgence, c’est-à-dire une mesure qui consiste à administrer les premiers soins aux malades dont l’état est déclaré critique, sans qu’ils aient à payer, au préalable, les frais d’hospitalisation, les malades sont toujours confrontés au principe tacite: «Sans argent, pas de soins», imposé par le personnel soignant.
Quant à certains examens biologiques ou cliniques, le C.h.u.b est loin de combler les attentes. Beaucoup de malades sont obligés d’aller dans les laboratoires privés, parce qu’il manquerait des réactifs ou tels examens ne se font pas sur place; le scanner est, souvent, en panne. Tel est le vécu quotidien des malades et des familles qui fréquentent cet établissement hospitalier qui a besoin d’une refondation dans sa gestion quotidienne et d’une cure profonde, pour redorer son blason et en faire un centre hospitalier où tout le monde peut se faire soigner, même ceux qui, pour une grippe, préfèrent aller au Maroc, en Tunisie, en Afrique du Sud, en Europe, à Cuba ou en Chine.
Cyr Armel YABBAT-NGO
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