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Elections locales : Les électeurs congolais vont-ils oui ou non se ruer vers les urnes?

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Les élections locales vont se dérouler le dimanche 28 septembre, sur toute l’étendue du territoire national.
Reporté depuis 2013, à la suite du dialogue politique national de Dolisie, le scrutin pour l’élection des conseils départementaux et municipaux se tient quinze mois pratiquement plus tard, dans un contexte de manque d’unanimité de la classe politique sur la mise en œuvre des recommandations de Dolisie et sur l’organisation des votes.

Conséquence: retard dans certaines opérations liées à la préparation du vote; certains partis de l’opposition appellent au boycott, d’autres participent au vote, tandis qu’à la majorité, si tous les partis participent, ils y vont séparément, sur fond de concurrence impitoyable. L’enjeu de ce scrutin est, finalement, le taux de participation qui risque d’être important.

Au moment où s’écrivent ces lignes, deux jours avant la fin de la campagne électorale, un rapide tour auprès des quinze collègues de la rédaction, personne d’entre eux n’a pas encore reçu sa carte d’électeur. Cela donne la mesure de la préparation du scrutin. Sans doute, comme on l’a déjà vu dans le passé, les électeurs seront appelés à retirer, pour la plupart, leurs cartes d’électeurs, directement, dans les centres ou bureaux de vote. Un indicateur qui ne trompe pas sur l’impréparation. Même si on n’en parle pas, les difficultés financières pèseraient également sur ces élections dont on ne connaît pas le budget.
Par ailleurs, les candidats sont allés en campagne électorale sans être fixés sur la validation de leurs dossiers de candidature. Qu’arrivera-t-il aux candidats ayant battu campagne, mais dont les dossiers de candidature n’auront pas été retenus, pour défaut de pièces d’Etat-civil ou non-respect du quota attribué aux femmes?
C’est pendant la campagne électorale que la nouvelle Conel (Commission nationale d’organisation des élections) a été mise en place. La même équipe a été reconduite, renforcée par de nouveaux arrivants. On ne sait pas si cette nouvelle Conel a eu le temps de se réunir, de se préparer et de prendre en charge l’organisation des votes. On a l’impression qu’elle est là juste pour superviser les opérations organisées par le gouvernement, à travers le Ministère de l’intérieur et de la décentralisation.
Tout ceci se déroule sur fond de débat politique autour des recommandations de Dolisie. Sévèrement critique, l’opposition radicale a mis en cause le décret présidentiel convoquant le corps électoral pour l’élection des conseils départementaux et municipaux, le dimanche 28 septembre 2014. Elle critique, par ailleurs, la manière dont la loi électorale a été amendée par le parlement, suivant le projet de loi du gouvernement. En tout cas, les élections locales se déroulent sur fond de polémique affectant l’organisation des votes.
Il n’empêche: les Congolais témoignent d’un grand engouement pour les postes politiques qui sont, évidemment plus rémunérateurs. Le nombre de listes de candidature aux élections locales serait trois fois plus élevé, cette année, qu’en 2008 et il y aurait un grand nombre de listes indépendantes. Les femmes se sont réveillées et, à la faveur des exigences relatives au genre, elles sont bien présentes et très actives. N’eussent été les sons discordants au sein de la classe politique, on aurait eu droit à un scrutin à la hauteur de la culture démocratique qui avance dans notre pays, malgré les difficultés rencontrées.
Dans ce tableau assez mitigé, le grand point d’interrogation est le taux de participation. Les électeurs congolais vont-ils oui ou non se ruer vers les urnes? Les listes électorales, sorties du fameux recensement administratif spécial largement contesté par l’opposition et une bonne partie de l’élite, passeront la première épreuve de leur pertinence, dès dimanche.
Le manque de maîtrise des enjeux liés aux élections locales chez les électeurs risque d’être aussi un facteur démobilisant pour l’électorat. En effet, il n’y a pas eu, du côté des organisateurs, une grande campagne d’explication de l’importance des élections locales. On n’a pas eu droit à des débats sur les bilans des conseils départementaux et municipaux sortants. On ignore, souvent, que l’élection locale est le premier tour de l’élection des maires et des présidents des conseils départementaux. Beaucoup n’ont aucune idée des différents candidats dans les six mairies du pays. Les présidents de conseils départementaux sont peu visibles et, souvent, on ne connaît pas leurs pouvoirs. Autant de faiblesses et bien d’autres qui risquent de peser sur le taux de participation. Quoiqu’il en soit, voyons voir ce que sera ce vote au suffrage universel direct, le dernier avant la présidentielle de 2016. A moins que le fameux référendum constitutionnel ne s’interpose avant…

Joël NSONI

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