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C.a.p (Congrès africain pour le progrès) : «Il faudra qu’il y ait un dialogue, dans ce pays, pour aller en 2016 en douceur»

Le C.a.p (Congrès africain pour le progrès), parti récemment créé et situé à l’opposition, dont l’ancien ministre Jean Itadi est président, a animé, jeudi 13 novembre 2014, dans la salle Abbé Louis Badila, à La Semaine Africaine, à Brazzaville, une conférence de presse portant sur l’événement politique qui s’est produit au Burkina Faso, avec la chute du régime Compaoré.
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C.a.p (Congrès africain pour le progrès) : «Il faudra qu’il y ait un dialogue, dans ce pays, pour aller en 2016 en douceur»
Le C.a.p estime que ces événements sont un avertissement, pour tous ceux qui envisagent de changer de Constitution.

Il a, par ailleurs, salué la démarche du P.c.t de proposer le dialogue avec la classe politique. A cet effet, le C.a.p demande que ce dialogue inclusif, qu’il appelle «Etats généraux de la nation», se tienne au plus tôt, tant les défis à relever sont importants dans le pays. «Il faudra qu’il y ait un dialogue, dans ce pays, pour aller en 2016 en douceur», estiment les dirigeants du C.a.p: Christophe Moukoueké et Victor Tamba-Tamba, qui étaient autour de Jean Itadi, pour animer cette conférence de presse.
En guise de mot liminaire, Christophe Moukoueké a rendu publique la déclaration du C.a.p sur l’événement politique qui s’est produit au Burkina Faso. Ensuite, les journalistes, tant de la presse nationale qu’internationale, des médias publics et privés, venus nombreux, ont posé leurs questions aux trois dirigeants du C.a.p.
«Le C.a.p, ce jour, tient sa première conférence de presse pour saluer l’héroïsme du peuple frère burkinabé, lui rendre hommage, s’incliner devant la mémoire des martyrs tombés au champ d’honneur, le 28 octobre 2014, et lui présenter ses profondes condoléances. Nous voulons aussi appeler notre peuple, dans toute sa diversité, et particulièrement toute l’élite politique et intellectuelle, à méditer sur ce qui vient de se passer au Burkina Faso, et à tirer toutes les leçons de ce glorieux et mémorable événement politique», dit la déclaration du C.a.p, parti qui a décidé de présenter un candidat à l’élection présidentielle de 2016.
Pour le C.a.p, «l’insurrection populaire» des Burkinabés qui a contraint Blaise Compaoré à quitter le pouvoir, «est la conséquence logique de la mauvaise gouvernance que l’on connaît dans presque tous les pays africains indépendants, depuis 1960. Ces pays qui se sont proclamés Républiques et Etats de droit n’ont jamais été, en réalité, ni des Républiques, ni des Etats de droit. En tout cas, ils n’ont jamais été gérés comme tels».
«L’une de leurs caractéristiques est restée la volonté de leurs chefs respectifs d’être des chefs d’Etats à vie. L’instauration de la démocratie, dans ces pays, dans les années 1990, lors des conférences nationales, n’a rien changé, dans les faits. Le désir d’appropriation du pouvoir est resté intact auprès de ces chefs d’Etat, malgré la nouveauté introduite dans la plupart des Constitutions issues des conférences nationales, c’est-à-dire la limitation des mandats présidentiels, assortie de la garantie de non révision des articles concernés de la Constitution», souligne la déclaration.
En effet, le C.a.p a relevé que la limitation du nombre de mandats présidentiels est «une conséquence du désir d’alternance, du désir de démocratie et de l’Etat de droit comme mode d’accès et d’exercice du pouvoir. Bien plus, dans un contexte d’incertitude et de rodage démocratique, elle est un verrou et une soupape de sûreté contre les dérives électorales et la violence».
«Outre sa portée juridique générale comme norme constitutionnelle, la limitation des mandats, en Afrique, au regard de son histoire et des pratiques constitutionnelles, apparaît comme un facteur de paix. Elle participe ainsi au droit de la paix aujourd’hui constitu-tionnalisé dans la quasi-totalité des Constitutions africaines. Sa mise en cause est l’expression du déni démocratique, de la restauration autocratique et d’une évolution à contre-courant. C’est cela que Blaise Compaoré a refusé de comprendre. Il a sous-estimé la capacité du peuple du Burkina Faso de l’empêcher à garder, indéfiniment, le pouvoir et de se choisir librement d’autres fils du pays pour diriger. Aujourd’hui, il paie cher son entêtement et son obstination».
En ce qui concerne notre pays, le C.a.p a rappelé que «le président Denis Sassou-Nguesso sait que l’opposition congolaise lui demande, depuis plus d’un an, de ne pas changer la Constitution, en vue de briguer un troisième mandat et se maintenir au pouvoir. Il devrait savoir qu’en réalité, le peuple congolais désire, ardemment, le changement et souhaite qu’il laisse le pouvoir. Que toutes ces manipulations et instru-mentalisations des populations paysannes ne servent à rien et font la honte du pays. Le peuple congolais n’a jamais demandé au président de changer de Constitution et de rester au pouvoir», poursuit la déclaration.
C’est pourquoi les dirigeants du C.a.p appellent le président de la République à respecter la loi fondamentale de son pays: «Le C.a.p rappelle au président Denis Sassou-Nguesso qu’être un grand homme d’Etat, c’est aussi s’incliner devant le côté implacable de la Constitution, que peu importe ce que cela lui coûte, c’est la règle du jeu, que le respect de la Constitution est, pour lui, une question d’honneur et qu’enfin, le contraire, c’est trahir son serment, ce qui l’exposait à la haute trahison». Et de poursuivre, plus loin: «Le peuple congolais lui en saura gré et lui permettra de sortir par la grande porte».
Si le C.a.p se félicite de la proposition de dialogue faite par le P.c.t, il tourne, cependant, en dérision son idée de créer une commission pour réfléchir sur la question de la Constitution: «S’agissant des conclusions de la réunion du Bureau politique du P.c.t, le C.a.p se félicite de l’appel au dialogue, au consensus et à l’apaisement lancé par ce parti.
Le C.a.p demande que ce dialogue inclusif que nous appelons «Etats généraux de la nation», se tienne au plus tôt, tant les défis à relever par le Congo sont importants».
Et concernant la commission du P.c.t, voici ce qu’il en dit: «Le C.a.p comprend la mise en place par le Bureau politique du P.c.t d’une commission pour réfléchir sur la question de la Constitution, au sens de Napoléon, c’est-à-dire que quand vous ne voulez pas résoudre une question, il faut créer une commission. Il demande au président de la République, Denis Sassou-Nguesso, de ne pas tomber dans cette diversion, car le rôle des dirigeants est de prévenir des crises possibles, pas seulement des catastrophes certaines».
Enfin, le C.a.p a condamné l’intervention de la force publique au domicile de Clément Mierassa. Il s’est indigné devant les propos tenus par le ministre de la communication, dans sa conférence de presse du vendredi 7 novembre. «Un mensonge aussi grossier de la part d’un ministre de la République devrait, précisément, en République, entraîner sa démission», estime le C.a.p.
S’agissant de la première préoccupation, les conférenciers ont adhéré à l’initiative du P.c.t, concernant le dialogue. Pour eux, c’est une démarche tout à fait intéressante et ont souhaité que ce dialogue regroupe toutes les sensibilités nationales, et il faut définir le contenu de ce dialogue qui soit accepté par tous. Ils estiment que les Etats généraux, c’est la nécessité d’aller vers un consensus. «L’affaire du pays est l’affaire de tout le monde. Il faut que les échanges se fassent dans différents partis qui ont une certaine opinion sur le peuple. Le C.a.p est un parti responsable, nous sommes à la démocratie participative».
A propos de la seconde préoccupation, ils ont fait savoir que leur parti aura bel et bien un candidat à l’élection présidentielle de 2016. Mais, ils ont conditionné leur participation aux élections à l’organisation d’un nouveau recensement spécial, pour la maîtrise du corps électoral. «Nous n’accepterons pas d’aller aux élections avec la Conel. Nous n’irons pas à l’élection présidentielle avec ces sous-préfets qui ne sont, en réalité, que de véritables propagandistes du pouvoir. Il faut arriver, un jour, à réglementer la campagne électorale, pour donner la chance à tous les candidats. Il faudra qu’il y ait un dialogue, dans ce pays, pour aller en 2016 en douceur».

Pascal-Azad DOKO

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