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[Cherchant à convaincre un large public, des artistes brazzavillois s'oublient pour ne créer, ne penser et ne réfléchir artistiquement qu'en français et ce, au détriment de leurs deux langues nationales que sont le lingala et le kikongo (munu kutuba).
Lino Koualou, artiste comédien brazzavillois, lui aussi, a fait le même constant. Mais, il se débrouille tel un diable dans un bénitier pour sortir de ce carcan avec ses minces moyens. A l'Institut Français du Congo-Brazza, ce sujet a fait l'objet d'un échange avec cet artiste. Pour Mwana Dzouna (enfant prodigue), son nom de scène, les artistes brazzavillois souffrent d'un complexe linguistique. Et d'autre part, il y a une envie. Celle de convaincre un large public. Sur ce, il nous donne brièvement son avis.
Présentez-vous et dites nous, quelle est la place que les artistes congolais accordent aux langues nationales dans leurs œuvres?
Je suis Lino Koualou. Mon nom de scène est Mwana Dzouna, artiste comédien. Ce qui est sûr, je fais un peu de tout. Mais présentement, je suis dans l'audiovisuel. Plus dans le montage vidéo et dans la traduction de dessins animés dans les langues nationales du Congo Brazza.
Pour moi, je pense que les artistes du Congo Brazza, n'accordent pas une place de choix aux langues maternelles. Le cas le plus probant est celui de nos frères d'à côtés. C'est-à-dire de Kinshasa. Je les aime bien parce que eux, au moins, ils ne dénaturent pas leurs langues maternelles. Vous trouvez des pièces théâtrales jouées en lingala, en kikongo, en tshiluba et en swahili,... donc dans plusieurs langues parlées en RDC. Mais chez nous ici, je trouve qu'il y a un problème de complexe. Les gens ou les artistes sont complexés. Ils se disent que s'ils mettaient leurs langues maternelles dans l'art, ça va dénaturer leurs œuvres. Or, la réalité est tout autre, ce n'est pas ça. Dans la conception de leurs œuvres, tout est taillé sur base de la langue française.
Est-ce pour la quête d'un large public ?
Ça peut être possible. Mais, aussi, notre environnement doit être pris en compte, car nous sommes des africains. Ceci nous oblige d'apporter ce qui est africain à l'extérieur. Prenons un exemple. Vous n'allez pas partir en France présenter quelque chose en français des français ? Non ! Vous allez la présenter en français avec un accent africain pour faire du bien. L'exemple des artistes musiciens rappeurs qui font du pur français, du pur américain, alors que les américains eux-mêmes font déjà cela et les français pareils. Avec ça, une fois aux Usa ou en France, ils ne feront jamais du succès. Parce que devant ce public là, ça sera du déjà vu et du déjà entendu.
Il faut plutôt apporter quelque chose avec une tendance africaine. C'est à partir de ça que les gens trouveront quelque chose du nouveau. Non seulement ils vont s'approcher mais, ils y vont s'y accrocher.
Parlant de ces langues nationales, vous avez introduit des dessins animés à kikongo ainsi qu'à lingala à Brazzaville, quelle était la motivation ?...
C'est simple. J'ai reçu des encouragements de beaucoup de personnes qui m'ont demandé d'aller de l'avant et de faire encore plus. Parce que c'était pour la première fois au Congo Brazza qu'on faisait cela. Et même les échos qui nous viennent de l'Europe sont favorables parce que, c'était du jamais vu.
Mon travail était, d'une part, de concevoir des dessins animés en lingala et en kikongo (en munu kutuba) et d'autre part, traduire les dessins animés conçus en français en nos langues nationales. Au départ, certains me décourageaient mais avec la force de faire, j'ai réussi un grand coup. Ces œuvres se distribuaient par Bluetooth d'un téléphone à autre.
Quel était l'objectif poursuivit ?
Moi, mon objectif, c'était d'enlever ce complexe dans la tête des artistes congolais qui, lorsqu'ils veulent créer, ils pensent d'abord en français. Ce complexe de toujours se tourner vers l'Orient ou l'Occident,... alors que nous même nous avons une culture à défendre et des langues à valoriser. Et de surcroit, nous avons remarqué que nos langues sont entrain de disparaitre avec le phénomène de mondialisation, qui a pour tendance de tout franciser au détriment de nos « munu kutuba ». Avec mes dessins animés et mes bandes dessinées, je vais relever les blasons de nos langues nationales.
Mon plus grand souhait est de savoir que ce travail n'est pas seulement l'affaire de Lino Koualou. Que tous les artistes congolais prennent ça à cœur, dans toutes les disciplines artistiques où ils excellent. Qu'ils essayent de mettre une dose de langues nationales dans leurs œuvres. C'est comme ça que nous allons, tous ensembles, valoriser nos langues maternelles et donner des jambes bien solides à la culture subsaharienne.
Onassis Mutombo
Lino Koualou, artiste comédien brazzavillois, lui aussi, a fait le même constant. Mais, il se débrouille tel un diable dans un bénitier pour sortir de ce carcan avec ses minces moyens. A l'Institut Français du Congo-Brazza, ce sujet a fait l'objet d'un échange avec cet artiste. Pour Mwana Dzouna (enfant prodigue), son nom de scène, les artistes brazzavillois souffrent d'un complexe linguistique. Et d'autre part, il y a une envie. Celle de convaincre un large public. Sur ce, il nous donne brièvement son avis.
Présentez-vous et dites nous, quelle est la place que les artistes congolais accordent aux langues nationales dans leurs œuvres?
Je suis Lino Koualou. Mon nom de scène est Mwana Dzouna, artiste comédien. Ce qui est sûr, je fais un peu de tout. Mais présentement, je suis dans l'audiovisuel. Plus dans le montage vidéo et dans la traduction de dessins animés dans les langues nationales du Congo Brazza.
Pour moi, je pense que les artistes du Congo Brazza, n'accordent pas une place de choix aux langues maternelles. Le cas le plus probant est celui de nos frères d'à côtés. C'est-à-dire de Kinshasa. Je les aime bien parce que eux, au moins, ils ne dénaturent pas leurs langues maternelles. Vous trouvez des pièces théâtrales jouées en lingala, en kikongo, en tshiluba et en swahili,... donc dans plusieurs langues parlées en RDC. Mais chez nous ici, je trouve qu'il y a un problème de complexe. Les gens ou les artistes sont complexés. Ils se disent que s'ils mettaient leurs langues maternelles dans l'art, ça va dénaturer leurs œuvres. Or, la réalité est tout autre, ce n'est pas ça. Dans la conception de leurs œuvres, tout est taillé sur base de la langue française.
Est-ce pour la quête d'un large public ?
Ça peut être possible. Mais, aussi, notre environnement doit être pris en compte, car nous sommes des africains. Ceci nous oblige d'apporter ce qui est africain à l'extérieur. Prenons un exemple. Vous n'allez pas partir en France présenter quelque chose en français des français ? Non ! Vous allez la présenter en français avec un accent africain pour faire du bien. L'exemple des artistes musiciens rappeurs qui font du pur français, du pur américain, alors que les américains eux-mêmes font déjà cela et les français pareils. Avec ça, une fois aux Usa ou en France, ils ne feront jamais du succès. Parce que devant ce public là, ça sera du déjà vu et du déjà entendu.
Il faut plutôt apporter quelque chose avec une tendance africaine. C'est à partir de ça que les gens trouveront quelque chose du nouveau. Non seulement ils vont s'approcher mais, ils y vont s'y accrocher.
Parlant de ces langues nationales, vous avez introduit des dessins animés à kikongo ainsi qu'à lingala à Brazzaville, quelle était la motivation ?...
C'est simple. J'ai reçu des encouragements de beaucoup de personnes qui m'ont demandé d'aller de l'avant et de faire encore plus. Parce que c'était pour la première fois au Congo Brazza qu'on faisait cela. Et même les échos qui nous viennent de l'Europe sont favorables parce que, c'était du jamais vu.
Mon travail était, d'une part, de concevoir des dessins animés en lingala et en kikongo (en munu kutuba) et d'autre part, traduire les dessins animés conçus en français en nos langues nationales. Au départ, certains me décourageaient mais avec la force de faire, j'ai réussi un grand coup. Ces œuvres se distribuaient par Bluetooth d'un téléphone à autre.
Quel était l'objectif poursuivit ?
Moi, mon objectif, c'était d'enlever ce complexe dans la tête des artistes congolais qui, lorsqu'ils veulent créer, ils pensent d'abord en français. Ce complexe de toujours se tourner vers l'Orient ou l'Occident,... alors que nous même nous avons une culture à défendre et des langues à valoriser. Et de surcroit, nous avons remarqué que nos langues sont entrain de disparaitre avec le phénomène de mondialisation, qui a pour tendance de tout franciser au détriment de nos « munu kutuba ». Avec mes dessins animés et mes bandes dessinées, je vais relever les blasons de nos langues nationales.
Mon plus grand souhait est de savoir que ce travail n'est pas seulement l'affaire de Lino Koualou. Que tous les artistes congolais prennent ça à cœur, dans toutes les disciplines artistiques où ils excellent. Qu'ils essayent de mettre une dose de langues nationales dans leurs œuvres. C'est comme ça que nous allons, tous ensembles, valoriser nos langues maternelles et donner des jambes bien solides à la culture subsaharienne.
Onassis Mutombo
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