
C’est presqu’unanimement que l’intervention française au Mali a été saluée par la « communauté internationale ». Il est vrai qu’au vu des images des ravages de la charia pratiquée dans les territoires aux mains des moudjahidines, les réticences tombent vite.
Mais d’expérience, nous savons que les guerres décidées dans l’urgence aident rarement à la résolution des crises. Et celle qui secoue le Mali est complexe.
D’abord pourquoi la crise malienne aujourd’hui ? Ne serait-elle pas due au premier chef à la propagation des armes sorties de Libye ? Et qui y était allé faire le coup de feu ? On pourrait légitimement se poser ces questions et observer que décidemment, les grandes puissances n'ont tiré aucun enseignement de la guerre en Libye, en Afghanistan ou en Irak.
De fait le Mali est envahi depuis des mois par des hordes venues d’Algérie, de Libye, de Mauritanie. Pourquoi n’est-on pas intervenu aussitôt ? Et d’ailleurs, pourquoi les islamistes ont-ils envahi le nord du Mali ? Chacun l’a bien vu : c'est parce que l’Etat malien n’existe plus, depuis le coup d’Etat du capitaine Sanogo, un officier sur lequel le chef d’Etat intérimaire n’a manifestement aucune autorité puisqu'il a pu renvoyer, comme bon lui a semblé, le Premier ministre de la République.
C’est sur cet Etat-là que s’appuierait désormais la " communauté internationale ". Curieux.
Le but de la guerre ? Il paraît que celle-ci poursuit l’objectif de contenir les islamistes dans le Nord, histoire de les empêcher d’arriver jusqu’à Bamako. Soit.
Observons néanmoins que le nord du Mali, avant l’arrivée des islamistes, échappait déjà pour une grande partie au pouvoir de Bamako. Cette partie du territoire, " l'Azawad ", était sous le contrôle des Touaregs qui y avaient même proclamé leur indépendance, avant de prôner son " autodétermination ". Pour occuper ces étendues désertiques de plus d'un demi million de km2, les islamistes ont eu besoin d'en déloger les Touaregs dont les revendications ne s’envoleront sans doute pas avec la défaite ou le retrait des moudjahidines.
Quoiqu’il en soit, avec le conflit malien, on voit une fois de plus que l’Afrique demeure incapable de résoudre par elle-même les problèmes qui se posent au continent. Alors qu’elle disposait en l'occurrence d’un mandat des Nations Unies, l'Afrique s'est perdu en atermoiements, attendant sans doute que l’ancienne puissance coloniale vienne faire le gendarme, comme au bon vieux temps. Le colon est finalement revenu, et les Africains ont sauté dans la remorque, proposant du jour au lendemain l’envoi de centaines de soldats...
Moralité, l’Afrique de nos chefs d’Etat est définitivement une brouette bringuebalante, incapable, comme toute brouette, de se mouvoir par elle-même. Il faut toujours la pousser. Le spectacle offert dès les premières heures de l’intervention française par Yaye Boni, président du Bénin et de l’Union africaine, heureux comme un gamin et applaudissant à tout rompre, a été de ce point de vue pathétique.
Africains, quand est-ce que vous serez mûrs ?
Par Etroubéka
Mais d’expérience, nous savons que les guerres décidées dans l’urgence aident rarement à la résolution des crises. Et celle qui secoue le Mali est complexe.
D’abord pourquoi la crise malienne aujourd’hui ? Ne serait-elle pas due au premier chef à la propagation des armes sorties de Libye ? Et qui y était allé faire le coup de feu ? On pourrait légitimement se poser ces questions et observer que décidemment, les grandes puissances n'ont tiré aucun enseignement de la guerre en Libye, en Afghanistan ou en Irak.
De fait le Mali est envahi depuis des mois par des hordes venues d’Algérie, de Libye, de Mauritanie. Pourquoi n’est-on pas intervenu aussitôt ? Et d’ailleurs, pourquoi les islamistes ont-ils envahi le nord du Mali ? Chacun l’a bien vu : c'est parce que l’Etat malien n’existe plus, depuis le coup d’Etat du capitaine Sanogo, un officier sur lequel le chef d’Etat intérimaire n’a manifestement aucune autorité puisqu'il a pu renvoyer, comme bon lui a semblé, le Premier ministre de la République.
C’est sur cet Etat-là que s’appuierait désormais la " communauté internationale ". Curieux.
Le but de la guerre ? Il paraît que celle-ci poursuit l’objectif de contenir les islamistes dans le Nord, histoire de les empêcher d’arriver jusqu’à Bamako. Soit.
Observons néanmoins que le nord du Mali, avant l’arrivée des islamistes, échappait déjà pour une grande partie au pouvoir de Bamako. Cette partie du territoire, " l'Azawad ", était sous le contrôle des Touaregs qui y avaient même proclamé leur indépendance, avant de prôner son " autodétermination ". Pour occuper ces étendues désertiques de plus d'un demi million de km2, les islamistes ont eu besoin d'en déloger les Touaregs dont les revendications ne s’envoleront sans doute pas avec la défaite ou le retrait des moudjahidines.
Quoiqu’il en soit, avec le conflit malien, on voit une fois de plus que l’Afrique demeure incapable de résoudre par elle-même les problèmes qui se posent au continent. Alors qu’elle disposait en l'occurrence d’un mandat des Nations Unies, l'Afrique s'est perdu en atermoiements, attendant sans doute que l’ancienne puissance coloniale vienne faire le gendarme, comme au bon vieux temps. Le colon est finalement revenu, et les Africains ont sauté dans la remorque, proposant du jour au lendemain l’envoi de centaines de soldats...
Moralité, l’Afrique de nos chefs d’Etat est définitivement une brouette bringuebalante, incapable, comme toute brouette, de se mouvoir par elle-même. Il faut toujours la pousser. Le spectacle offert dès les premières heures de l’intervention française par Yaye Boni, président du Bénin et de l’Union africaine, heureux comme un gamin et applaudissant à tout rompre, a été de ce point de vue pathétique.
Africains, quand est-ce que vous serez mûrs ?
Par Etroubéka
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