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Bienvenu Okiémy sur RFI: «S'il y avait eu 1 000 morts, nous aurions eu 1 000 veillées»

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Bienvenu Okiémy sur RFI: «S'il y avait eu 1 000 morts, nous aurions eu 1 000 veillées»
Par souci d'équité, nous publions ci-dessous la réponse du gouvernement congolais aux accusations du président de la Fondation Ebina et du Collectif des explosions du 4-Mars, Joe Washington Ebina. Le ministre de la Communication, Bienvenu Okiémy, répond (ici) aux questions de Christophe Boisbouvier de Radio France Internationale.

Extraits:

(...) Il y a une polémique sur le nombre de morts ce 4 mars 2012. Officiellement, il y en a eu 282. Le Collectif de l’explosion du 4 mars parle d’un millier de morts. Comment se fait-il que des dizaines de familles de ce collectif continuent de chercher leurs parents disparus ?

Ce qu’il faut dire dans un premier temps, c'est qu'il n’existe pas de Collectif du 4 mars. Cette association n’a jamais été enregistrée dans une quelconque préfecture. Deuxièmement, s’il y avait eu 1 000 morts, on l’aurait su par le nombre de veillées car nous avons versé deux millions de Francs CFA par chef de famille pour organiser les veillées mortuaires. Nous n’avons jamais sorti des sommes à hauteur de 1 000 morts. Nous avons sorti deux millions de Francs CFA multipliés par 300 morts, pour organiser ces veillées-là.

Alors il y a les morts qui ont été retrouvés, mais il y a peut-être aussi les disparus pour lesquels il n’y a pas eu encore de veillées mortuaires ?

Nous sommes aujourd’hui à la phase de dépollution qui va prendre fin à la fin de ce mois-ci. Et ce processus de dépollution a été conduit, non pas par les Congolais, mais par nos partenaires étrangers que ce soit l’armée française ou l’Union européenne. Aucune de ces entités, à aucun moment, n’a jamais dit qu’elles avaient retrouvé sur place un, deux ou trois morts.

La catastrophe a fait 2 300 blessés. Parmi eux, beaucoup sont amputés d’un bras ou d’une jambe. Et un an après, ils n’ont pas de prothèse. Est-ce que ce n’est pas choquant ?

Mais nous avons alloué une rente viagère à ces personnes. Il y a 49 personnes handicapées à la suite de cette catastrophe. Maintenant si ces personnes estiment que la somme, la rente viagère allouée par le gouvernement, ne suffit pas à régler les problèmes qui sont les leurs en terme de prothèse, la solidarité nationale jouera à fond.

Par ailleurs, n’oublions jamais nous avons versé une indemnité aux ayants droits des décédés du 4 mars à raison de 25 millions de Francs CFA par ayant droit. Nous l’avons versée à 262 représentants des ayants droits pour un montant total de 6 milliards 550 millions de Francs CFA. En même temps, on nous dit nous n’avons pas pris en charge un certain nombre de personnes qui seraient encore beaucoup plus nombreux dans les camps.

Mais ceux-là il faut, au plus fort de la crise il y avait 17 500 personnes dans les 9 sites et aujourd’hui nous n’en avons plus que deux, pourquoi ? Parce que nous avions un programme de 1 000 logements à Kintélé (située à 25 km dans la banlieue nord de Brazzaville, ndlr).

Les gens que vous avez relogés à Kintélé ne sont qu’à moitié contents parce que c’est loin de Brazzaville et qu’ils veulent retourner dans leur quartier natal, à Mpila.

C’est loin de Brazzaville certes, mais vous avez une desserte et le gouvernement certainement fera peut-être un effort supplémentaire pour doubler la desserte en terme de transports en commun.

A la suite de cette explosion, 23 militaires ont été arrêtés et inculpés pour atteinte à la sûreté de l’Etat et incendie volontaire. Est-ce que cela veut dire que c’était un attentat ?

Il faut attendre que le jugement intervienne. Ce jugement va certainement intervenir au plus tard à la fin du mois d’avril. A ce moment-là, on saura qui a fait quoi bien entendu.

Parmi les 23 militaires inculpés, il y a le numéro deux du Conseil national de sécurité, le colonel Ntsourou. Et le Collectif demande pourquoi le numéro deux et pas le numéro un, Jean Dominique Okemba ?

Premièrement, la responsabilité pénale est individuelle. Ensuite le numéro un dont on parle, l’amiral Jean Dominique Okemba, s’est toujours dit prêt à être entendu.

Du coup, des Congolais se demandent si l’inculpation du colonel Ntsourou n’est pas aussi un règlement de compte de la part de l’amiral Okemba qui est aussi conseiller spécial et neveu du chef de l’Etat ?

L’amiral Jean Dominique Okemba n’est pas celui qui organise la justice dans ce pays. Comment voulez-vous que l’amiral Jean Dominique Okemba, conseiller spécial du président de la République, en vienne à instrumentaliser une justice indépendante ? Et du côté des juridictions congolaises, tout est prêt pour organiser ce procès. Mais la justice congolaise fait face à des recours initiés par les avocats des accusés, ce qui est légitime dans le système judiciaire congolais.

Donc s’il n’y avait que vous, il y aurait procès dans l'immédiat ? Vous êtes prêt au grand déballage, y compris sur les défaillances de l’Etat ?

Il n’y a pas de déballage. Il n’a jamais été question pour le gouvernement congolais de prendre un quelconque risque. Les armements entreposés à Mpila l’étaient conformément aux règles de l’art en la matière. Si cela n’était pas le cas, la justice congolaise le dira en toute impartialité. Et si la responsabilité est celle du gouvernement, le gouvernement l’assumera.

Et aujourd’hui, vous pouvez nous dire que le procès s’ouvrira dans les prochaines semaines ?

Je vous dis que la justice congolaise est prête, on peut tabler certainement pour le mois d’avril."

Retrouvez l'intégralité de l'interview sur RFI.fr
Lire également: Joe Washington Ebina sur RFI: «Aucune habitation n’a été reconstruite» à Brazzaville

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